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DU RIFIFI A L’UNESCO : TEODORO VEUT UN PRIX A SON NOM

DU RIFIFI A L’UNESCO : TEODORO VEUT UN PRIX A SON NOM

Prix International UNESCO-OBIANG NGUEMA MBASOGO pour la recherche en sciences de la vie.

Financé grâce à la Fondation Obiang Nguema Mbasogo de la Guinée Equatoriale pour la préservation de la vie, ce prix est destiné à récompenser les projets et les activités d’une personne, d’un groupe de personnes, d’institutions scientifiques, d’autres entités ou organisations non-gouvernementales qui ont contribué par des recherches en sciences de la vie, à améliorer la qualité de vie des êtres humains.

Les gouvernements des États membres de l'UNESCO en consultation avec leur commission nationale, ainsi que les organisations non-gouvernementales dans le domaine des sciences de la vie et entretenant des relations de consultations formelles avec l'Organisation, peuvent proposer des candidatures.

Les candidats peuvent être une personne, une institution, une autre entité ou une organisation non-gouvernementale. Nul ne peut présenter sa propre candidature spontanée (Articles 3 et 6 du statut du Prix).

Le/les lauréat(s) (trois au maximum) sera/seront choisi(s) par le Directeur général de l'UNESCO à la lumière de l'évaluation des candidatures faites par un jury international et sur sa recommandation.
Les candidatures doivent être soumises en français ou en anglais uniquement et doivent être retournées à l'UNESCO au plus tard le 30 avril 2010.
La première cérémonie de remise du Prix aura lieu au siège de l'UNESCO à Paris en juin 2010 à une date déterminée prochainement.
Aux yeux de la "communauté internationale", les présidents respectifs de la Guinée équatoriale et du Congo Brazzaville sont de dangereux "criminels".

La justice française, par exemple, a reconnu en 2002 qu'on pouvait parler de Denis SASSOU NGUESSO comme auteur de "crimes contre l'humanité". Teodoro OBIANG NGUEMA, lui, est accusé de "dictature" et de "prévarication".

Des étiquettes qui contrastent curieusement avec l'estime dont ils jouissent auprès de certaines "organisations internationales" censées promouvoir des valeurs nobles. Le dernier exemple en date est la caution de l'"Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco)" à la création du "Prix Unesco-Obiang pour la recherche en sciences de la vie", malgré les protestations outragées et véhémentes de plusieurs Organisations non gouvernementales (ONG).

L'UNESCO PRÉFÈRE M. OBIANG AUX GRIEFS DES ONG

La controverse n'y a rien fait. Le "prix International Unesco Obiang Nguema Mbasogo pour la recherche en sciences de la vie", premier du nom, devrait être remis en juin 2010 au siège de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) à Paris.
L'agence Onusienne chargée de la culture et du patrimoine n'a pas tenu compte du tollé provoqué par sa décision d'accoler son nom à celui du dictateur de la Guinée équatoriale pour la remise d'un prix doté de 300 000 dollars (150 millions de FCFA), au risque de compromettre sa réputation déjà ternie par plusieurs polémiques par le passé.
Accusé depuis des années par ses opposants et par les "associations de lutte anti-corruption" de détourner la manne pétrolière à des fins personnelles, visé en France dans l'affaire des biens mal acquis, Teodoro OBIANG NGUEMA a décidé, en 2007, de financer un prix à son nom.

Par ailleurs, en 2004, une enquête du Sénat américain avait établi que Teodoro OBIANG NGUEMA et des membres de sa famille étaient titulaires de comptes à la Riggs Bank aux États-Unis, comptes qui avaient reçu des millions de dollars générés par le pétrole du pays.
Au pouvoir à Malabo depuis 1979, M Teodoro OBIANG NGUEMA MBASOGO a consacré 3 millions de dollars (1,5 milliards de FCFA) pour mener à bien cette opération de promotion personnelle, derrière ses contours philanthropiques.

Une trentaine d'ONG ont pourtant demandé à l'UNESCO de suspendre sa participation et d'enquêter sur l'origine de ces fonds. Le 10 mai 2010, elles ont adressé une lettre à la nouvelle patronne de l'UNESCO, Mme Irina BOKOVA : "Nous réitérons notre appel pour que les $3 millions que l'UNESCO a acceptés du Président OBIANG soient mis au service de l'éducation et au bien-être des Équato-guinéens, plutôt que la glorification de leur président. Nous proposons avec respect que ces fonds soient employés pour fournir les approvisionnements éducatifs rudimentaires pour les écoles primaires et pour satisfaire d'autres gros besoins négligés en Guinée équatoriale", s'insurge le collectif des ONG.
Même en Afrique centrale où est localisée la Guinée équatoriale, la protestation enfle, mais avec d'autres raisons. C'est le cas de l'association camerounaise "Dynamique mondiale des jeunes (DMJ)".
Pour sa présidente, Mme Caroline Claire YANKEP, "le droit et le sentiment national digèrent mal que de temps en temps et de plus en plus, les Camerounais en terre Guinée équatorienne soient mis à mal et refoulés hors des frontières de ce pays. Cette sorte de violence traumatisante s'apparente à de l'acharnement et est contre les valeurs d'humanité qui peuvent transparaître de la philosophie de l'Unesco et même constituent une entrave a l'intégration sous-régionale dont la quête est si longue et douloureuse. Ces motifs sont assez suffisants pour l’association DMJ pour participer à la démarche de retrait d'un tel prix".

L'UNESCO n'a pas encore commenté le florilège de critiques qui pleut sur le "prix International Unesco-Obiang Nguema Mbasogo" pour la "recherche en sciences de la vie".

Cependant, selon des indiscrétions recueillis par des médias étrangers Tf1, Afp, l'agence onusienne affirmerait qu'elle n'applique qu'une décision endossée par le "Conseil exécutif" des États membres de l'UNESCO.

Lorsque la délégation équato-guinéenne avait proposé la création de ce prix, rappelle l'organisation, elle avait été très soutenue par les États africains et il semble que les autres membres n'aient pas voulu entrer dans un conflit "Nord-Sud" afin d'échapper aux accusations de "néo-colonialisme".

Rappelons que le 5 avril 2010, un tribunal de Malabo, la capitale de la Guinée équatoriale, a condamné des personnes – six hommes et une femme – à 12 ans d'emprisonnement chacun pour tentative d'assassinat sur la personne du président Teodoro OBIANG NGUEMA MBASOGO.

LE CAS SASSOU NGUESSO

L'UNESCO n'a peut-être pas encore nommé l'un de ses "prix Denis Sassou Nguesso". Mais en parcourant la biographie du dictateur congolais, M. Denis SASSOU NGUESSO, l'on se rend bien compte que ce dernier est bardé de distinctions plus ou moins troublantes, dont le "Prix UNESCO pour la Pai" et la "médaille d'Or d'Albert Einstein de l'Unesco".

Des récompenses qui semblent exprimer le caractère pacifique et scientifique du dictateur sexagénaire. Or, la justice française a reconnu en 2002 qu'on pouvait parler de M. Denis SASSOU NGUESSO comme d'un dictateur, auteur de crimes contre l'humanité avec l'affaire des disparus du Beach de Brazzaville (nom donné au port fluvial de Brazzaville).

Dans ladite affaire, 350 Congolais avaient été portés disparus alors que Brazzaville et ses environs étaient en proie à des conflits multiples opposant les troupes régulières des forces armées congolaises commandées par M. Denis SASSOU NGUESSO à des groupes politico-militaires, les milices "Ninjas".

"Last but not the least", un fond d'investissement américain a montré qu'entre 2003 et 2005, M. Denis SASSOU NGUESSO avait "oublié" de comptabiliser dans les recettes publiques près d'un milliard de dollars de revenus pétroliers, soit plus de 15 % du budget de l'État.
Paris souligne un "risque d'incompréhension"

"En tant qu'Etat membre, nous estimons que les prix décernés par l'UNESCO doivent répondre aux idéaux portés par l'Organisation. A ce titre, nous avions, au nom de l'Union Européenne, exprimé notre inquiétude devant le risque d'incompréhension que pourrait soulever sa création", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard VALERO, interrogé mercredi 09 juin 2010.
Le prix, institué en 2008, doit être financé à hauteur de 1,5 million de dollars sur 5 ans par la Guinée Equatoriale, petit Etat d'Afrique centrale, riche en pétrole et dirigé d'une main de fer depuis 1979 par Teodoro OBIANG NGUEMA, qui prit le pouvoir par un coup d'Etat.
"La réputation de l'Unesco ne peut qu'être irrémédiablement ternie lorsque l'organisation ignore les terribles conditions qui sont celles du peuple équato-guinéen et permet à un tyran d'utiliser l'organisation pour polir son image", ont mis en garde le mois dernier 44 organisations, dont Human Rights Watch, Global Witness ou l'association française Sherpa.

Le Conseil exécutif de l'Unesco doit se réunir le 15 juin 2010 pour essayer de trouver une issue à cette controverse.

A suivre….

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