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COMMENT LA GRÈVE DE FÉVRIER 2009 A ASSASINÉ LE MOUVEMENT NATIONALISTE MARTINIQUAIS...

COMMENT LA GRÈVE DE FÉVRIER 2009 A ASSASINÉ LE MOUVEMENT NATIONALISTE MARTINIQUAIS...

Au cours de la campagne des élections régionales, lors de la présentation de la liste du RDM conduite par Mme de Grandmaison, Claude Lise, faisant allusion au vote anti-article 74 du 10 janvier, a eu une de ces formules-choc dont il a le secret:

«Serge Letchimy a assassiné l’autonomie et Nicolas Sarkozy l’a enterré.»

Qu’il me permette, avec tout le respect et l’affection que je lui porte, de ne pas être totalement d’accord avec lui ! Affirmer une telle chose, c’est faire trop d’honneur, beaucoup trop d’honneur au néo-PPM. Car enfin, regardons les choses froidement: même si le néo-PPM avait appelé à voter pour l’article 74, ce dernier aurait été rejeté par les Martiniquais. Sans doute pas à 80% mais au moins à 70 ou 75%. On aurait d’ailleurs demandé aux partisans de l’article 73, le samedi précédent l’élection, la question suivante: «Dans vos plus beaux rêves, à combien vous estimez le succès du «Non»?», qu’ils auraient tous répondu en chœur (néo-PPM, FSM, UMP et consorts):

«Si le non l’emporte à 55%, ce serait formidable. A 60%, une très grande victoire…»

On comprend donc que ces messieurs n’aient point exulté au soir du vote à 80% en faveur du «Non». Ils ont été eux-mêmes surpris par l’ampleur de «leur» victoire et je mets «leur» entre parenthèses car les plus honnêtes parmi eux savaient très bien qu’ils n’étaient que pour très peu dans cette peur panique qui a secoué la Martinique et qui, comme un certain 10 mai 1981, avait tétanisé nos hommes politiques, Césaire au premier chef lequel avait aussitôt décrété un «moratoire» dans la revendication autonomiste.

10 mai 1981: 78% de vote pour Giscard d’Estaing (alors que l’Hexagone élisait François Mitterrand)/10 janvier 2010: 80% contre l’autonomie Coca-light de l’article 74!!! En presque trente ans, rien n’a donc changé. Ou plutôt si: le «peuple» martiniquais (guillemets volontaires à «peuple») a avancé de 2% dans la bêtise et l’indignité. Mais cette fois, celui qui l’a conduit sur cette voie, ce n’est plus, comme en 1981, la Droite assimilationniste (qui parlait de la perte des retraites, des allocations familiales et même de l’indépendance si Mitterrand passait), mais un nouveau client. Un tout nouveau client: l’extrême-gauche assimilationniste.

Je n’ai pas pour habitude de passer par quatre chemin ni de prendre des gants avec qui que ce soit. C’est pourquoi, je rectifie la formule de Claude Lise de la manière suivante:

«La grève de février 2009 a abattu l’autonomie, Serge Letchimy l’a achevé et Nicolas Sarkozy l’a enterré.»

J’accuse les groupuscules trotskystes de Combat Ouvrier et du GRS, qui n’ont jamais réussi à se faire élire nulle part par le soi-disant peuple qu’ils se targuent de représenter (et qui d’ailleurs n’ont fait que 2% des voix aux Régionales de cette année), d’avoir assassiné le mouvement national martiniquais et d’avoir profité du désarroi de certaines couches sociales exploitées pour décrédibiliser nos hommes politiques, en particulier Alfred Marie-Jeanne et Claude Lise, lesquels furent hués à diverses reprises au sortir des négociations en préfecture entre le Collectif du 5 février, le Préfet, les élus et les socioprofessionnels. Ce sont les trotskystes qui ont poussé ces manifestants à crier à l’adresse de Marie-Jeanne: «Traitre! Espèce de Lagrosillière!» etc…

Car, enfin, tout roulait à l’aise comme Blaise au niveau de l’avancée institutionnelle avant la grève de février 2009. Deux congrès avaient été organisés dans la plus grande transparence (ils furent télévisés) et plus de 75% des élus s’étaient déclarés en faveur de l’article 74. Il semblait y avoir un réel consensus sur la nécessité d’une plus grande prise de responsabilité de la part des Martiniquais. Souvenez-vous en: le néo-PPM avait même soutenu l’idée du «74 constitutionnalisé» avant de retourner sa veste et de passer au «73 constitutionnalisé». Survient la grève du LKP en Guadeloupe et le mimétisme martiniquais. «Péyi-la sé tan nou!» chantait-on en Guadeloupe, «Péyi-a sé ta nou!» traduisit-on aussitôt en Martinique. Mimétisme car si le LKP s’était préparé depuis des mois et rassemblait 53 organisations, le Collectif n’avait rassemblé, à la va-vite que 4 ou 5 organisations. D’ailleurs, au tout début de la grève, nos chefs syndicaux trotskystes martiniquais n’avaient pas appelé à une grève illimitée. Ils attendaient pour voir et ont eu la divine surprise de constater que la mayonnaise prenait et que la Martinique se dirigeait vers une grève longue et dure comme en Guadeloupe. Divine surprise et pain béni pour des groupuscules qui – il faut toujours le souligner – n’ont aucune représentativité politique. Ce qui explique que leurs revendications se soient limitées au strict plan économique et que les négociations se soient déroulées chez le Papa Blanc (à la Préfecture) et avec l’aval du Papa Blanc (Préfet Mancini). Le Papa Blanc buvait d’ailleurs du petit lait en voyant le « peuple » vouer aux gémonies ses leaders nationalistes, Alfred Marie-Jeanne au premier chef.

Le Mouvement Nationaliste Martiniquais a donc été tué par un nouveau virus qui frappe la société martiniquaise : l’assimilationnisme d’extrême-gauche. Nous avions eu de 1946 a 1982, l’assimilationnisme de Droite, puis de 1982 à 2008, l’assimilationnisme de Gauche (le PPM), nous voilà victimes de l’assimilationnisme d’extrême-gauche (Combat Ouvrier et GRS). D’ailleurs, de même que la Droite et la Gauche assimilationniste avaient pour habitude de faire venir en Martinique les ténors de l’Hexagone pour soutenir leur cause, nos trotskystes ont fait appel à Besancenot pour haranguer les foules sous le Grand Carbet de Fort-de-France. Et le GRS de lancer dans la foulée une lettre ouverte pour demander la création du NPA (Nouveau Parti Anticolonialiste), petit frère du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) de Besancenot!!! On avait déjà l’UMP-France et l’UMP-Martinique, puis le PS français et la FSM, voici qu’on nous proposait le NPA-France et le NPA-Martinique!

Je n’ai pas participé à la grève de février 2009. Je ne suis pas descendu un seul jour à Fort-de-France contrairement à certains intellectuels lâches et hypocrites qui ont «fait des ronds» dans les manifestations pour se faire bien voire du peuple. Personnellement, je n’en ai rien à foutre de me faire bien voir du peuple. Je dis ce que ma conscience estime qu’il est bon de dire quelles que soient les causes pour ma (petite) personne. Point barre. Je n’ai donc pas participé à cette grève parce que dès le départ, j’avais flairé qu’il s’agissait là de quelque chose de très dangereux pour la Martinique. Je suppose que ce sentiment était partagé puisqu’au bout d’une semaine, Marie-Jeanne demanda qu’on desserrât l’étau afin de permettre à la population de se ravitailler, chose qui permit au Collectif du 5 février de le vouer une nouvelle fois aux gémonies en déclarant que Chaben cherchait à arrêter ou à briser la grève! Dangereux donc et pourquoi? Prenons un exemple concret: quand les grévistes demandent la baisse du prix de l’essence à cause des surprofits réalisés par Total, ils ne prennent pas du tout en compte le fait que l’usine de la SARA est une structure minuscule qui ne traite que 800.000 barils de brut par an alors qu’une petite raffinerie à l’échelle mondiale en traite au moins… 4 millions. Si les trotskystes étaient sérieux, ils demanderaient la fermeture pure et simple de la SARA car importer de l’essence toute raffinée revient beaucoup moins cher que de la faire raffiner en Martinique. Comme ça le bon peuple serait content! Ti Sonson pourrait remplir le bac de sa voiture pour parcourir les milliers de kilomètres qui séparent Saint-Anne de Grand-Rivière. Trêve de plaisanterie! Voici l’équation:

  • Position nationaliste sur la SARA et le prix de l’essence: il faut conserver à tout prix cet outil industriel précieux, unique dans les Petites Antilles; et qui donne de l’emploi à des techniciens et ingénieurs martiniquais car nous en aurons grand besoin dans la Martinique autonome, puis indépendante de demain. Et cela même si nous devons aujourd’hui payer l’essence plus cher ou trop cher.
     
  • Position assimilationniste d’extrême-gauche: il faut obliger Total à baisser les prix quelles qu’en soient les conséquences, la première étant évidemment la fermeture de l’usine par ce groupe (qui, rappelons-le, gagne peu d’argent avec cette raffinerie riquiqui). Une fois l’usine fermée, on en importera d’Europe ou d’ailleurs et cela reviendra moins cher pour le plus grand bénéfice du consommateur martiniquais.

Oui, en tant que nationaliste, je suis prêt à payer l’essence un peu plus cher si cela est indispensable au maintien de cet outil industriel précieux qu’est la SARA. Bien entendu, vous n’entendrez aucun intellectuel martiniquais déclarer une telle chose, terrorisé qu’ils sont à l’idée de pouvoir déplaire au Collectif du 5 février et aux «masses populaires». Vous n’en avez d’ailleurs vu aucun dénoncer, comme je l’ai fait, l’incendie de tracteurs par les grévistes lors de la marche des planteurs sur Fort-de-France en plein cœur de la grève. Je persiste et signe: quelle que soit la revendication formulée, aussi juste soit elle, on n’a pas le droit d’incendier cet outil qui a révolutionné la vie des paysans du monde entier. On n’en a pas le droit! Et cela quand bien même, cette marche était conduite par des planteurs békés car il n’y a pas que des planteurs békés à la Martinique: il y a aussi des nègres, des chabins, des mulâtres et des Indiens. Et tous ces gens-là, ne pouvant exporter leur banane à cause du blocage du port (où travaillent de pauvres dockers à 5 ou 6.000 euros par mois), ont dû mettre la clef sous la porte alors qu’en Guadeloupe, jamais l’exportation de banane n’a été arrêtée durant la grève!!!

En déstabilisant, le train de l’autonomie lancé par Marie-Jeanne et Lise, puis en le faisant dérailler, le Collectif du 5 février est le grand responsable (avec le néo-PPM en second couteau) du vote obscène du 10 janvier 2010. Ce vote de la peur, ce vote de la honte, qu’évidemment aucun intellectuel martiniquais n’a dénoncé en public. En privé évidemment, certains me disaient courageusement: «Ou té ni rézon antré an tjou pep-la!». Il est aussi, ce Collectif, directement le responsable de la défaite d’Alfred Marie-Jeanne aux élections régionales parce qu’il s’est acharné à le discréditer et à la triste fin politique de ce grand Martiniquais. Il est enfin, ce Collectif, le responsable de la victoire aux Régionales du néo-PPM, aussi assimilationniste que lui.

Les Martiniquais ont poussé à 80% «un cri d’amour envers la France» (dixit Sarkozy) le 10 janvier. Ils n’ont qu’à assumer leur francité désormais. Dans aucune région ou province de France, on ne verrait toutes les activités bloquées durant un mois. Ni l’Ardèche ni la Bourgogne ni l’Alsace n’ont jamais subi pareille chose. L’État français devra prendre donc ses responsabilités en cas de récidive. On est français ou on ne l’est pas! Ils ont mis à la Région un homme qui est spécialiste des déficits budgétaires, il faudra qu’ils l’assument aussi. En cas d’augmentation des impôts, ils n’auront qu’à fermer leur gueule.

Quant aux groupuscules trotskystes de Combat Ouvrier et du GRS, ils porteront, au regard de l’histoire, la triste responsabilité d’avoir manipulé syndicalement les masses dans le seul but d’exister politiquement, foulant aux pieds l’intérêt supérieur de la Nation martiniquaise et le principe de Frantz Fanon selon lequel,  dans une colonie, la lutte de libération nationale doit passer avant la lutte des classes. Je persiste donc et signe:

«La grève de février 2009 a abattu l’autonomie, Serge Letchimy l’a achevée et Nicolas Sarkozy l’a enterrée

La Martinique est désormais française à perpétuité. Merci messieurs les assimilationnistes de Droite, de Gauche et d’extrême-gauche!

Raphaël Confiant

Commentaires

alain__d | 22/03/2010 - 12:17 :
Triste, pathétique, irresponsable ce peuple Martiniquais. Si seulement, il savait ce que le blanc pensent de lui, il réfléchirait un peu, quoique, je dirai même pas, il se complait dans son statut de colonisé, d'aliéné, d'avilissement,d'assimiliasoniste. Qu'en dit le blanc quand il revient de la Martinique? Ce sont des grands enfants, ils font de grandes baraques, 4x4 dernier cri, belle cylindrée dans un département sans autoroute, beaucoups d'enfants pour toucher les allocs, en plus ils ne pensent quà la fete, boire, manger et profiter des largesses de la France. et d'ajouter, l'autonomie ou l'indépendance c'est cuit d'avance, car ils sont incapables de prendre leur responsabilité et si on le leur donnait, ils ne sauraont quoi en faire. Voilà messieurs dames, jeunesse de Martinique, ce que le blanc pense de vous.
shaka_zulu1 | 22/03/2010 - 14:15 :
Je pourrais en dire autant pour la Guadeloupe! Marcher 44 jours et constater qu'on met les mêmes au pouvoir, je veux parler de Lurel et de sa clique. C'est à vous dégouter de la révolution! Je suis tout à fait d'accord, la libération nationale avant la lutte des classes sinon on tourne en rond! En Guadeloupe, on tourne en rond! Descendre dans la rue revendiquer, se faire encore niquer par l'Etat français et Lurel. Descendre dans la rue, ce sera désormais sans moi!
_____tavernie | 22/03/2010 - 15:51 :
Bonjour M. CONFIANT Je tenais à vous affirmer que de nombreux concepts que vous avancez son à meme d'être compris mais malheureusement, je pense par une minorité d'antillais de la métropole, eu égard de préférennce à leur parcours international. La nottion de NéoPPP est comprise. Celle de "peuple" de meme. Celle de l'assimilation qui a tué le mouvement nationaliste, de meme. En fin de compte et pour faire bref, je dirais ceci. Le MIM n'a PAS REGENERé sa Base Idéologique pour la projetter dans le XIXè siècle. Par exemple, un jeune cadre comme Nilor a plus l'air d'une caution de "JEUNISME"(terme que j'ai repris "texto" dans l'expression à la TV RFO hier soir d'une représentante du MIM ou parti assimilé). Ce terme m'a choqué car pour moi, il est révélateur d'un ECHEC du MIM à passer son message à une autre génération. La caricature de communication dictatoriale qui a été faite sur M. Marie Jeanne est très révélateur de manque de transition générationnelle, où le Leadership à l'ancienne se passe de MEDIA TRAINING, de BODY LANGUAGE, etc... En conclusion, il faut RENTRER DANS DES NORMES INTERNATIONALES SI ON VEUT SE CONSIDERER ET SE VENDRE A UNE OPINION LOCAL, NATIONALE, INTERNATIONALE comme un PAYS. J'ai doucement gloussé en passant aux ""petits" pays de la Caraibe, qui ont du ""espionnier" la bassesse des dernieres élections et manifestations antillaises. Ces pays doivent assuréement pensé que les antilles françaises NE SERONT DEFINITIVEMENT PAS EN MESURE DE LES CONCURRENCER dans les anées à venir et leurs enfants, cadres, entrepreneurs, penseurs, risquent fort NON SEULEMENT DE RATTRAPER LEUR RETARD Mais ASSUREMENT D'ETRE """devant"" les antilles. LE MIM aurait du FAIRE DE LA RECHERCHE ET SE POSITIONNER DANS UNE ASSIMILATION INTERNATIONALE. Ayant fauté, le PPM va positionner dans une Assimilation à la Française. Conclusion, si Villepin est le prochain Président de la France en 2012 ou meme Ségoléne Royal, alors là, je pense que c'est à ce moment là, que le MOUVEMENT NATIONALISTE MARTINIQUAIS disparaitra. A mon sens, il est encore en sursis et peut revenir à condition de JOUER L'OUVERTURE INTERNATIONALE et LE RENOUVELLEMENT GENERATIONNEL. Il n' y a aucune raison que MADEIRE puisse donner des leçons de développement au Portugal et que la Martinique, ne puisse pas le faire à de nombreuses régions françaises ou à la France elle même! Pour cela, faudrait -il SORTIR DE LA LOGIQUE DE DEMONSTRATION MATHEMATIQUE A LA MARIE JEANNE mais RENTRER DANS L'ERE de l'EFFICACITE ET ECONOMIQUE DES AFFAIRES PUBLIQUES ET PRIVES. C'est à dire comme tout pays, toute nation !
krazykrys | 23/03/2010 - 21:23 :
Je ne suis pas nationaliste; j'ai voté Letchimy cette fois-ci et sans doute aurais-je voté Lurel en Guadeloupe (plus par élimination que par adhésion). Pourtant, je dois reconnaître la pertinence de votre analyse qui appréhende la réalité économique du pays, la nécessité de retenir ou de faire revenir nos talents. Il y a un prix à payer pour un jour avoir l'espoir d'un développement économique autonome ou non, indépendant ou non. Je pense qu'il y a là matière à consensus. Bizarrement, certains me disent que la grève de février était utile. Selon, eux ils font "maintenant" plus attention aux prix, à ce qu'ils achètent. Fallait-il en arriver-là pour arrêter d'acheter tout à tout va ? Merci en tout cas pour vos reflexions qui nous aident à sortir de la doxa générale.
malabo | 05/04/2010 - 23:46 :
Et si les nationalistes s'étaient suicidés eux-mêmes en interprétant certains slogans du mouvement du 5 février du type Péyi a sé ta nou comme des revendications autonomistes voir indépendantistes alors qu'à la base il s'agissait d'un mouvement contre la vie chère et une certaine indifférence du pouvoir central vis à vis de la situation sociale dans les DOM. L'establishment politique qui était passé à côté du mouvement a cru pouvoir se rattraper avec les consultations de Janvier 2010 et là, encore une fois, les plus nationalistes se sont fait ramasser une deuxième fois car ils étaient de nouveau hors sujet. En effet, le 74 n'a pas été perçu comme une solution aux problèmes économiques et sociaux du territoire qui exigent plus et pas moins de Frans à savoir plus de ressources financières du pouvoir central et de l'Europe pour développer ce territoire (formation, diversification de l'économie, infrastructures, création d'emplois durables) et oui les gens votent aussi avec leur estomac (on a sorti le même argument lorsque nos compatriotes de Mayotte ont voté en faveur du statut de DOM) et faut il leur en vouloir pour cela ?
shaka_zulu1 | 06/04/2010 - 20:22 :
Et c'est justement là où se situe le problème, les GENS VOTENT AVEC LEUR ESTOMAC! Pour ce qui concerne mon pays la Guadeloupe et je le vis tous les jours, dès qu'il y a une réunion, un débat destiné à NOURRIR L'ESPRIT DES GENS, il n'y a pas grand monde! Par contre s'il s'agit de manifestations destinées à NOURRIR L'ESTOMAC comme la fête du crabe par exemple, il y a FOULE! Attention, je ne dis pas que les guadeloupéens doivent abandonner cette tradition bien de chez nous mais pourquoi dès qu'il s'agit de bouffes et d'amusements, il y a le plein et jamais lors de manifestations où c'est l'esprit qui est nourri? Lors des évènements de février et mars 2009 en Guadeloupe et en Martinique, la majeure partie des gens ont défilé pour les acquis sociaux mais certainement pas pour la construction et la direction de leur pays par eux-mêmes! En voyant les exemples de la Guyane, de la Martinique, de la Guadeloupe et de Mayotte, je constate que le colonialisme français a enlevé chez ces peuples toute idée de responsabilité! Ce qui n'est pourtant pas le cas de Saint-Martin par exemple où la population est essentiellement anglophone, une population qui a plus de rapport avec les voisins d'Antigue et de Saint-Kitts. C'est ce que je débattais avec certaines personnes il n'y a pas longtemps, c'est que la différence qu'il y a entre nous et les autres îles de la Caraïbe c'est que les gens sont PATRIOTIQUES. Nous en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, à Mayotte et à la Réunion, nous en sommes encore loin! HE OUI! DANS LA VIE, IL N'Y A PAS QUE L'ESTOMAC, IL Y A AUSSI LE COEUR!
malabo | 08/04/2010 - 23:00 :
Mon Cher Shaka, Est ce à dire que le néocolonialisme français et son état providence auraient lobotomisé les domiens désormais dépourvus de tout sentiment patriotique et enclins à se laisser aller au farniente et à l'hyperconsommation (celle-ci profitant essentiellement aux groupes de distribution controlés par la caste béké ou par des capitaux métro)? Ou alors est qu'après plusieurs siècles de régime esclavagiste et post esclavagiste la France traitant finalement ses citoyens des territoires hors de l'hexagone comme des citoyens égaux en droit, ceux-ci, nonobstant leurs particularismes régionaux, se sentent désormais français et ne souhaitent pas quitter l'ensemble national ? Est ce que le manque d'intérèt pour les choses de l'esprit n'est pas commun à d'autres départements français ? Est ce que certains discours ne mobilisent plus les foules tout simplement parcequ'ils ne correspondent plus à leurs aspirations ou alors aux réalités auxquelles elles sont confrontées au quotidien ? Se mobliser contre la vie chère, la profitation de certains ou certaines formes de racisme ou discrimination oui contre le colonialisme ou le néocolonialisme non car ce sont des combats d'un passé heureusement révolu.
shaka_zulu1 | 09/04/2010 - 21:40 :
Malabo, imaginons que l'Allemagne avait gagné la seconde guerre mondiale et aurait par conséquent COLONISE la France. Les français auraient entrainé les guadeloupéens, les martiniquais, les guyanais et autres dans une guerre pour libérer leur pays! D'ailleurs c'est bien ce qui c'est passé, il y avait des collabos en France et ce sont bien les autres qui ont aidé la France a se débarrasser de l'Allemagne nazie. S'il est vrai qu'aujourd'hui certains acceptent l'occupation française chez nous mais d'autres ne pourront jamais l'accepter. Alors contrairement à ce que veut nous faire croire la propagande de l'ennemi, le combat pour l'émancipation de nos peuples ne va jamais disparaître. La preuve puisque Malabo ne m'aurait pas répondu et Malabo ne posterait pas sur montraykreyol. Comme quoi il y n'a pas plus aveugle que celui qui refuse de voir!
malabo | 10/04/2010 - 00:10 :
En effet en 1940 une frange de la population française a décidé de se joindre à l'ennemi en collaborant et d'autres ont décidé de poursuivre le combat. Ainsi la france doit sa libération aux alliés et aux forces françaises libres qui comptaient dans leur rangs de nombreux combattants issus de ses colonies de l'époque. Dommage qu'il est fallu attendre plusieurs décennies pour que l'histoire officielle reconnaisse enfin le ròle primordial de ceux-ci. Idem lors de la première guerre mondiale. J'accepte parfaitement le fait que certains corses, basques, bretons, domiens ou tomiens estiment que leur territoire est occupé par la France. Toute la question est de savoir comment ils envisagent la libération de celui-ci et si ils sont en mesure de ne pas mépriser ceux qui ne partagent pas cette analyse surtout si ils se trouvent ètre largement majoritaires. On est pas moins martiniquais parcequ'on veut rester français.
shaka_zulu1 | 10/04/2010 - 21:26 :
Ah ça c'est sûr! Les guyanais, les martiniquais et les guadeloupéens veulent rester français puisqu'ils nous l'ont prouvé lors des dernières élections et consultations! Au fait, pourquoi il y en a qui désirent rester français? Pour les papiers? (faciliter de voyager à l'étranger?) Les droits sociaux? Tout est un problème d'argent? De sécurité? Bof, c'est un point de vue! Mais il faut savoir que lorsque vous êtes basanés et que vous disposez de papier français, cela ne vous fait pas légal (dans les faits) d'un originaire de Picardie, de Normandie, de Limousin, bref pour faire plus simple d'un blanc.Car dans leur imaginaire, un français est obligatoirement blanc et judéo-chrétien! De toutes les façons, la France n'est pas dans la région Caraïbe pour l'amour de l'homme originaire d'Afrique et d'Inde, elle est là par intérêt purement géostratégique! Je pense donc que la relation colonie-métropole est purement intéressée! Oui pour l'instant nous sommes accrochés à notre chère maman la France comme si ce pays d'Europe ne pourrait pas connaître de crise économique grave, de tomber encore une fois dans un conflit armée mondial par exemple! J'ai toujours écrit qu'il est jamais trop bon de dépendre des autres. Car si jamais la France coule un jour, nous coulerons avec!
alain__d | 11/04/2010 - 00:03 :
N'ayez pas peur de le dire la France coulera se consommera à petits feux et les dom tom aussi, si attachés à la France comme ils l'ont prouvé par un vote de 80% pour rester éternellement des colonisés. D'ailleurs je me demande si les 80% d'égoïstes qui ont voté pour le oui du 73 ont un instant pensé à leurs enfants et petits enfants. En 2050 le Brésil sera la 4° puissance mondiale derrière les États Unis, la chine, l'Inde. Et la France loin très loin derrière. Le Marché Caribéen se mettant en place avec tous les iles et les pays d'Amérique Latine, le Vénézuela, Brésil etc... la France sera un hangar de chômeurs, crise social, racial,guerre civil. Continuez à danser le ZOUK car on vous fait danser, et vous aimez ça apparemment.

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