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CHRONIQUE DU RACISME EN GUADELOUPE

Source : Allain Jules Menye (black-connection)
CHRONIQUE DU RACISME EN GUADELOUPE

Elle s’appelle Daniella S., c’est la nouvelle victime du racisme de
plus en plus criard aux Antilles. Après Dieudonné en Martinique, c’est
au tour de la Guadeloupe de s’insurger contre l’inacceptable. La
quiétude de la petite commune de Saint-François s’est vue heurtée par
un fait divers insultant pour cette petite ville de 11000 âmes, à la
beauté des plages et au mélange entre des populations d’origines
diverses, indiennes, africaines ou européennes. C’est dans ces terres
paisibles que le scandale est arrivé le
7 janvier dernier, par un temps ensoleillé.

En effet, Daniella S. se rend ce jour là en milieu d’après-midi, dans
un supermarché pour faire ses courses. Arrivée dans le parking de
celui-ci, elle trouve une belle place pour se garer. En commençant sa
manoeuvre, surgissent, tels des boulets, trois énergumènes lui intimant
de se parquer ailleurs. Tétue, la jeune dame, malgré sa solitude, refusa catégoriquement.
Vilipendée, insultée, rien n’y fait. En sortant de son véhicule, elle
se précipita dans le magasin, ayant assez d’entendre les « sale
nègresse, enculée, dégénérée, pygmée », proférés par ses agresseurs dont une femme.
En s’en allant, elle bafouilla une phrase créole : « An a kaz en mwen
ici dan » (Je suis ici chez moi). La réplique fut terrible. Les nervis
lui dirent simplement qu’ils allaient « zigouiller sa famille ».

Ne voulant pas pinailler, elle termina ses courses rapidement. Une fois
de nouveau au parking, sans un regard pour ses sicaires qu’elle avait
auparavant valdinguer, Daniella S. s’apprêtait à charger son véhicule
lorsqu’elle demeura pantoise. A défaut de l’avoir intimidé
éhonteusement, pour la faire payer, ces nervis avaient en effet, de
façon cannibalesque, vandaliser son véhicule. Comme si ça ne suffisait
pas, ils repartirent de plus belle dans leur loghorrée nauséabonde. Il
était hors de question semble-t-il, qu’ils se fassent éconduire par une
Noire. Dépassée, l’air patibulaire, désabusée, cette situation ubuesque
était incompréhensible pour la pauvre dame qui s’en alla trouver le
vigile du dit magasin. Il constata les dégradations faites au véhicule,
tout en s’interposant face à ceux-ci, qui voulaient s’attaquer
physiquement à la pauvre femme, qui était pourtant seule.

Tels des fous, pensant à tort qu’une bienséance a été violé, ces
Métropolitains étaient en terrain conquis. Véritable coton-poudre pour
une place de parking, pas besoin d’être victimologue pour comprendre
cette violence et de voir en filigrane, le portrait psychosocial de ces
cassards mal-léchés. De cette histoire tarabiscotée, se retrouve à
nouveau la question relative à l’ethnocentrisme exacerbé des
Leucodermes face aux Mélanodermes. Pourtant, nous vivons dans le même
pays, avons les mêmes droits...

De retour à son domicile, Daniella mit au courant ses proches. Vexés,
ceux-ci décidèrent de lyncher ces trois goujats. L’attitude incontrôlée
de ces fous allaient probablement causer des dégâts collatéraux. Mais,
malgré le choc engendré, le dégoût, la jeune femme, lucide, dissuada
les siens de mener une action concertée, une ratonnade en bonne et due
forme. Elle préféra se rendre à la Gendarmerie où elle fit une
déposition. Encore une fois, au nom de quoi peut-on, dans un parking,
pratiquer l’apartheid, qui plus est en Guadeloupe ? Comment peut-on
être aussi zélé ? Quelle faiblesse de s’attaquer en plus à une femme seule !

Cette affaire fait grand bruit dans la petite commune et se propage
dans toute l’île. L’édile de la cité balnéaire, M. Ernest Moutoussamy a
rencontré par ailleurs la victime, et le syndicat UGTG ( Union Générale
des Travailleurs Guadeloupéens) commence vivement à protester. Dans
cette affaire, n’eût été la sérénité de Daniella S., un drame allait se
produire dans cette petite ville verdoyante et tranquille. Les
represailles envisagées étaient à la hauteur du choc émotionnel occasionné.

Maintenant que l’affaire est entre les mains de la Justice, nous
attendons de voir ce qui se passera. Nos yeux sont désormais rivés vers
Gwada et Saint-François en particulier car, ces imbéciles qui
désservent les Blancs de l’île, méritent une condamnation exemplaire
pour que ce genre d’agissement ne se répète plus. A partir du moment ou
nous croyons en une vraie République, étant fils et filles de Marianne,
nous verrons bien , jusqu’où l’Etat de droit est réel.

source : Allain Jules Menye ([black-connection -> http://www.black-connection.com]).

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