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CHRLORDECONE : QUAND L'AVOCAT DU CEREGMIA PREND LA DEFENSE DE LA CASTE

Raphaël Confiant
CHRLORDECONE : QUAND L'AVOCAT DU CEREGMIA PREND LA DEFENSE DE LA CASTE

    Jetez un œil à la photo illustrant cet article !

   Elle a été prise à l'Atrium, à Fort-de-France, à la veille du Vendredi-saint de l'année 2010, au cours d'une conférence sur le chlordécone qui avait rassemblé plus de 300 personnes. On peut y voir, de droite à gauche, Louis BOUTRIN, Gérard DORWLING-CARTER, Claude LISE et Raphaël CONFIANT. Le premier et le dernier nommé poursuivaient là une campagne d'information qu'ils avaient commencé en 2007 avec la publication de deux ouvrages sur la question : "Chronique d'un empoisonnement annoncé. Le scandale du chlordécone aux Antilles françaises (1972-1002) ainsi que "Chlordécone : 12 mesures pour sortir de la crise". Ils avaient d'ailleurs organisé une conférence de presse devant les grands médias de l'Hexagone en pleine Assemblée nationale, à Paris, conférence à laquelle aucun député antillais n'avait daigné participer. Puis, rentrés au pays, L. BOUTRIN et R. CONFIANT avait multiplié pendant trois ans les conférences d'information à traves toute la Martinique : au François, à Trinité, au Lorrain, à Case-Pilote etc.
    A compter de 2010, ils avaient lancé l'association ANC (Association Non au Chlordécone) qui fut présentée lors de cette réunion à l'Atrium et à laquelle nombre de Martiniquais adhérèrent. L'avocat Gérard DORWLING-CARTER faisait alors partie de tous ceux qui s'employaient à dénoncer l'empoisonnement de la Martinique. Neuf ans plus tard, en 2019 donc, il prend sa plume dans le magazine ANTILLA pour dénoncer une campagne contre les Békés prenant prétexte de l'affaire du chlordécone !!! Comment comprendre pareille attitude ? Certes, comme dit le proverbe, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, mais enfin, là, notre homme en noir pousse le bouchon un peu loin dans sa défense de la caste blanche. Car il ajoute cette phrase terrible dans son article :
   "C'est donc la Martinique entière qu'il faudrait fustiger !"
  Non, monsieur DORWLING-CARTER, les quelques 8.000 ouvriers de la banane n'avaient jamais été mis au courant par leurs employeurs (pour la plupart Békés) de l'extrême dangerosité de ce chlordécone qu'ils déversaient à doses massives aux pieds des bananiers et cela sans masque ni gants ni aucune protection. Non, monsieur DORWLING-CARTER, aucun aquaculteur ne savait que l'eau de ruissellement qui, après chaque épisode pluvieux, dévalait des mornes couverts de bananeraies et tombait directement dans leurs bassins, rendait leurs écrevisses impropres à la consommation. Non, monsieur DORWLING-CARTER, aucun marin-pêcheur de la côte Atlantique, nord et sud, ne savait que, charriée par les rivières, le chlordécone polluait peu à peu nos côtes, rendant là encore les produits de la pêche impropres à la consommation.  Non, monsieur DORWLING-CARTER, les presque 400.000 Martiniquais n'ont jamais su que l'eau du robinet qu'ils buvaient et utilisaient tous les jours étaient gorgée de chlordécone et cela durant trois décennies.
     Comment pouvez-vous donc écrire que les Martiniquais, tous les Martiniquais, portent une part de responsabilité dans le scandale du chlordécone ?
     Ce n'est tout simplement pas sérieux ni digne de votre part. Il est vrai qu'entre temps, vous aviez contribué à la création de l'association "TOUS CREOLES" qui prétend réconcilier les Nègres et les Békés sur le modèle sud-africain mis en place par Nelson MANDELA, mais en oblitérant la toute première étape du modèle en question à savoir l'étape-VERITE. Celle qui oblige à tout mettre sur la table avant de passer à l'étape-RECONCILIATION. Association dont, en 2009, Fred CELIMENE, chef de l'ex-CEREGMIA, était le...trésorier-adjoint. Ce même CELIMENE et ses amis que vous défendrez plus tard becs et ongles lorsqu'à son tour, le scandale du CEREGMIA et la volatilisation de 12 millions d'euros de Fonds européens au détriment de notre université éclatera sur la place publique.
    Vous avez été à nos côtés en 2010 et vous êtes bien placés pour savoir que nous n'étions habités par aucune haine contre les Békés mais que la VERITE exigeait, comme nous l'avons écrit, L. BOUTRIN et moi, dans notre premier livre, de révéler que l'importateur du chlordécone était les établissements DE LAGUARRIGUE. La VERITE exigeait que nous disions que les principaux utilisateurs de ce pesticide étaient les grands planteurs békés. LA VERITE exigeait que nous disions que ces derniers faisaient régulièrement du chantage à l'emploi sur nos élus des régions bananières, en particulier nos députés, pour qu'ils demandent des prorogations s'agissant de l'utilisation du chlordécone.
   Si c'étaient des Nègres, des Mulâtres, des Chabens, des Indiens, des Chinois ou des Syriens qui avaient agi de la sorte NOUS L'AURIONS DIT !
   Le noirisme n'a jamais été notre tasse de thé et ne le sera jamais, mais nous ne saurions accepter non plus qu'au nom d'une pseudo-réconciliation, on fasse silence sur ce qui est, sans exagération aucune, un crime contre l'humanité. Car si notre quotidien local aime à mettre en exergue chaque semaine nos centenaires, il faut savoir que ces derniers sont tous nés dans les années 20 du siècle dernier soit près de 60 ans avant l'utilisation du chlordécone, du paraquat, du perchlordécone, de la dieldrine etc... Les générations nées dans les années 80 n'ont aucune chance d'avoir pareille longévité. Nos médecins (et le Registre du Cancer l'atteste) détectent de plus en plus de cancers chez des quadragénaires et des quinquagénaires dont il y a tout lieu de penser qu'ils sont dus à l'utilisation inconsidérée de tous ces pesticides.
   Il n'y a aucune chasse aux sorcières békées en Martinique, sauf chez une poignée de noiristes qui n'arrivent même pas à rassembler 150 personnes pour bloquer un supermarché béké. La grande majorité, l'immense majorité des Martiniquais attend tout simplement que nos compatriotes (oui, "nos compatriotes") békés arrêtent une fois pour toutes de nous prendre pour des cons. D'autant qu'à long terme, leur comportement est tout simplement suicidaire. Qu'ils fassent donc un geste fort ! Qu'ils publient une lettre ouverte, comme deux-cent d'entre eux l'avaient fait pour l'esclavage, dénonçant l'utilisation du chlordécone et reconnaissant la responsabilité de certains des leurs !
   Et surtout que les plus fortunés mettent de l'argent sur la table pour renforcer les actions menées par ceux qui se battent pour le "ZERO CHLORDECONE" ! A partir de ces différents gestes de leur part, on pourra commencer à discuter...  

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