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Christiane Taubira, présidente de la République française et Audrey Pulvar, présidente de la Région Ile-de-France

Christiane Taubira, présidente de la République française et Audrey Pulvar, présidente de la Région Ile-de-France

 Depuis quelque temps, il se dit anbafey que les indépendantistes martiniquais (les vrais, pas les harceleurs de touristes !) sont en proie aux pires cauchemars. Ils broient du noir (au lieu de broyer du blanc).

 En effet, un grave, un énorme danger se profile à l'horizon et risque de ruiner à tout jamais leur lutte pour la souveraineté qui a désormais atteint l'âge canonique de cinquante ans, les premiers mouvements indépendantistes datant des années 70 du siècle dernier. Le voici, ce danger : que la Guyanaise Christiane Taubira (jadis indépendantiste) devienne présidente de la République française, Une et Indivisible, fille aînée de l'Eglise Catholique Apostolique et Romaine, Patrie des Droits de l'Homme et du Citoyen, et que la Martiniquaise Audrey Pulvar (fille d'un authentique indépendantiste) devienne, présidente de la plus importante région de France et de Navarre, celle de l'Ile-de-France. 
 Ay mondiééé ! s'écrient-ils en plein cauchemar et réveillant leur maisonnée au beau mitan de la nuit.
 Au matin, ils leur faut un bon coup de rhum sec à 55° degré pour s'en remettre, puis plusieurs autres pété-pié au cours de la journée. Car enfin, ils imaginent déjà le tableau : le Guadeloupéen Victorin Lurel, nommé Premier ministre ; la Terreneuvienne Girardin conservant son poste de ministre de l'Outremer ; Pascal Légitimus nommé ministre de la Culture (au grand dam du franco-camerounais Dieudonné qui en avait rêvé) ; Lilyan Thuram nommé ministre des Sports (la ferme, Benzema ! T'avais qu'à pas refuser de chanter La Marseillaise à chaque match des Bleus) ; Serge Letchimy nommé ministre des travaux publics (en espérant que la reconstruction de l'église de Notre-Dame aille plus vite que celle du lycée Schoelcher) ; Antoine Karam, ministre de l'écologie (car enfin, faut bien protéger les mines d'or de Guyane !) ; Manuel Valls, nommé ministre de l'Intérieur (un Blanco, enfin un White, ça fait toujours bien dans un gouvernement qui entend faire de la lutte contre le délit de faciès une priorité) ; Fred Ceregmia, nommé ministre de l'Economie et des Finances (étant donné sa compétence dans ces domaines, internationalement reconnue de la Table du Diable aux falaises de Grand-Rivière)  etc...
 Nos indépendantistes n'en peuvent plus. Ils ont beau consulter des quimboiseurs, prendre du laudanum et de l'ectasy, invoquer l'esclave Romain qui abolit l'esclavage d'un coup de tambour, puis Ignace et Delgrès, appeler à l'aide Louis Telgard et les Insurgés du Sud de 1870, se frotter cent fois les yeux en cherchant à se convaincre que tout ça n'est qu'un mauvais rêve, rien à faire ! La réalité, l'affreuse, la terrifiante réalité est bien là ou en tout cas se profile inexorablement. Les sondages sont formels : Taubira et Pulvar font la course en tête et la seule vraie crainte, c'est le vote de...l'Outremer. Ces Ultramarrants sont capables, en effet, de voter comme d'hab' pour Macron ou Le Pen. On ne peut jamais compter sur eux, ces assistés. Pfff ! Sans compter que les éternels oubliés de l'île Bourbon, dans l'océan indien, vont encore se mettre à râler.
   Et le premier geste de Taubira risque d'être un véritable coup de massue : faire entrer Césaire au Panthéon. Puis, dans la foulée faire déboulonner la statue de cet affreux jojo de Colbert qui trône à l'entrée de l'Assemblée nationale (ce qui ravira les déboulonneurs insulaires qui pourtant vivent à 7.000kms de Paris et dont on voit assez mal ce qu'ils en ont à fiche). D'ailleurs, Kamala Harris sera le premier chef (sous-chef, en fait) d'Etat à lui téléphoner pour la féliciter, immédiatement suivis par Bongo, N'Guesso, Macky Sall, Ouattara et consorts qui la supplieront de sauver la Françafrique en perdition (en voie de liquéfaction en tout cas). Marine Le Pen, Michel Houellebec, Alain Finkielkraut, Renaud Camus et Eric Zemour se réfugieront à l'Ambassade de Russie à Paris et demanderont à Wladimir l'asile politique, mais le rusé maître du Kremlin, téméraire mais pas fou (faut bien vendre le gaz russe !) de les rediriger vers son affidé de la Tchétchénie lequel acceptera volontiers, tout heureux de pouvoir accueillir d'éminentes personnalités qu'il se chargera de convertir à l'islam modéré. 
   Ti Sonson, lui, qui a toujours le mot de la fin, de s'écrier : Enben bel ! Lavi fini kon sa yé a (sentence peu traduisible en idiome civilisé mais en marseillais, ça serait à peu près : Peuchère ! ou alors Fanne de chichoune !)...

Commentaires

Frédéric C. | 30/01/2021 - 19:39 :
Excellent ! Man pété'i ri! Mes zygomatiques jouissent! Nou sé pé té ajouté adan bouch sé moun lan: "Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir" (chanson que Djoni-à-l'Idée aurait chanté un jour en Guadeloupe, se prenant des huées voire plus. S'il avait réfléchi il l'aurait chantée en anglais...)
Frédéric C. | 30/01/2021 - 19:38 :
N'empêche que sur le fond, j'ai toujours été choquée de voir Taubira retourner sa veste de façon aussi radicale (c'est le cas de le dire), même si elle contribue à faire évoluer les mentalités en France (y a du boulot!). Pour A.Pulvar, çà me fait de la peine pour son père, qui a risqué sa peau pour ses convictions. Mais elle aurait dit un jour: "La politique m'a volé mon père...". Au fait, à quand un ouvrage biographique costaud, bien documenté, sur Marc PULVAR, tant que ceux qui l'ont connu sont encore là? Idem pour Edouard DE L'EPINE, Pierre ALIKER.... Un peu comme celui sur Philibert DUFEAL (par J.Smeralda) ou sur Camille SYLVESTRE (par Anique SYLVESTRE)? Dans 50 ans, cela manquera, ce genre d'ouvrage. On aura des noms de rues, qqs articles d'hommage, c'est tout.
redaction | 30/01/2021 - 22:51 :
Il y aurait, en effet, tant de biographies à rédiger et, vous avez raison, le temps passe et la mémoire s'efface mais est-ce que notre jeunesse lit encore ? Est-ce que les slogans préfabriqués n'ont pas remplacé la patiente assimilation des concepts et des théories ?
Frédéric C. | 31/01/2021 - 19:46 :
En deux phrases vous soulevez plusieurs questions complexes. Je vais vous contredire un petit peu. 1°)SUR NOTRE JEUNESSE : En effet, elle est très «Réseaux (pseudo) sociaux». Elle zappe beaucoup, c’est un sport de glisse, le contraire de l’approfondissement. Mais on peut refuser de désespérer... Par exemple, qui s'attendait à ce que deux jeunes militantes «activistes» (sens non péjoratif) s'attaquent physiquement à la statue de Schoelcher dans la capitale 22/5/2020? Et on peut dire ce qu’on veut (désaccord sur la cible visée, sur la méthode, etc), mais elles ont osé défier l’establishment qui évidemment leur est tombé dessus sous presque toutes les formes (vous y faisiez référence le 20/8). Elles ont aussi secoué des militants indépendantistes qui auraient pu être leurs parents ou grands-parents, dont l’un m’écrivit : ils «ont fait, ce que nous n'avons pas eu le courage de faire». On a été obligé de regarder l’article 5 du décret «vedette» (qui programmait une loi pour dédommager les propriétaires d'esclaves, une réparation, quoi: Loi du 30 avril 1849!), certains décrets «annexes», les positions de Schoelcher sur l’esclavage colonial au début de sa carrière politique, ce qu’il a dit de l’Ins° du Sud, etc. Bref, pour paraphraser Luxemburg malgré ses critiques vis-à-vis des Bolchéviks : « Elles ont osé ! »... Des jeunes comme elles, il y en a sûrement pas mal, davantage dans l’ombre (comme à toute époque). Des jeunes pousses que les générations plus âgées de militant(e)s anticolonialistes ne doivent pas laisser pourrir par les «négristes» et afrocentristes, mais qui doivent être approchées dignement (sans condescendance surtout!) par des militant(e)s anticolonialistes aux vues moins simplistes. Pour essayer de les orienter souplement, SURTOUT sans condescendance ni démagogie et encore moins de dogmatisme, avec EMPATHIE. Je suis convaincu que c’est possible, c’est un pari ! Elles connaissent le nom de Schoelcher et réagissent contre. C’est déjà mieux que si elles demandaient la restauration de la statue de Joséphine, l’installation d’une de Bonaparte, de Gaulle, de Guesdon ou Menche de l'Oisne...Elles ont donc forcément LU des choses. // 2°) Pour le RAPPORT A LA LECTURE. Sur la base ci-dessus, on peut espérer que ces jeunes «activistes» (sens non péjoratif) seront guidées vers des ouvrages historiques sérieux, des romans restituant l’ambiance historique de telle époque (et d’abord «le 4ème siècle»...), des grilles d’analyses contradictoires, pour se forger leurs propres (aux 2 sens du terme) convictions, qui sont pour l’heure comme des fontanelles en dépit de leur apparente solidité. D’autre part, les processus ne sont-ils pas parfois réversibles ? Qui aurait pu prédire qu’après sa montée à partir de 1960, le sentiment national (voire la conscience nationale) POLITIQUE aurait pu reculer au point de vague "identitarisme régional" où nous en sommes aujourd’hui ? «Les mutations brusques sont...possibles», écrivait Césaire. Le coup de tonnerre du 22/5/2020 nous a ébranlés, la répression des militants anti-chlordécone, l’affaire du probable non-lieu, la répression pourraient amener quelques jeunes à regarder de plus près les époques hyper-répressives d’avant 1981, donc à aller lire. Les jeunes d’aujourd’hui lisent moins que les générations nées entre 1940 et 1980, OK, mais rien ne prouve que leur cadets feront pareil. Il me semble que, pour ces non-encore-nés comme pour nous, ces biographies politiques sont nécessaires: ces personnages nous parleraient. /// 3°)Parmi les NOMS DE PERSONNAGES HISTORIQUES, la «liste» ci-dessus oubliait, notamment : Louis ADRASSE, Frantz AGASTA, Léopold BISSOL, Daniel BOUKMAN, Marie-Joseph COSNAY, Pierre DAVIDAS, Guy DUFOND, Georges et Gilbert GRATIANT, Walter GUITTAUD, Marius HURARD, Victor LAMON, Thélus LERO, René MENIL, Jules MONNEROT Père, Armand NICOLAS, Pierre PAPAYA, Arthur REGIS, Joseph RENE-CORAIL dit Kho-Kho, Léon SAINTE-ROSE...//// Bien cordialement.
redaction | 01/02/2021 - 11:26 :
Votre ami indépendantiste a la mémoire courte. Très courte ! Il présente les "activistes" comme de grands révolutionnaires qui ont enfin eu le courage de s'attaquer au pouvoir colonial. C'est du N'IMPORTE QUOI ! Dans les années 80, l'ARC (Alliance Révolutionnaire Caraïbe) a fait péter 22 bombes en Martinique, 34 en Guadeloupe, 8 en Guyane et 2 à Paris. Rien qu'en Martinique : la Chase Manhattan Bank, la sous-Préfecture de Trinité, le Golf des Trois-Ilets, la gendarmerie de Rivière-Salée, l'antenne-RFO du Morne-Rouge, la statue de De Gaulle toujours au Morne-Rouge etc...Charroyer, nuitamment en plus, des bombes est autrement plus risqué de que "tweker" et brailler tout en déboulonnant une statue en mauvais plâtre !
Frédéric C. | 01/02/2021 - 18:25 :
Vous avez tout-à-fait raison sur le GLA et l'ARC, dont les militants ont pris des risques terribles, physiquement. Mais le militant dont je parle ne présente pas les "déchoukeuses" du 22 mai comme de "Grandes révolutionnaires". Il dit simplement ce que je reproduis exactement dans sa citation: "«ont fait, ce que nous n'avons pas eu le courage de faire» (sic), c'est-à-dire des actions d'éclat de ce genre. Il doit avoir 70 ans. Mais il sous-estime surement l'apport de sa génération en la matière. Par exemple, l'opération "Nous irons voir Pelé sans payer" (fin 70-début 71) était concrète et ne relevait pas du symbole. Et il y en eut d'autres.///L'histoire ce cette "extrême-gauche" radicale patriotique ou nationaliste serait elle aussi à écrire. On a bien des témoignages par ci par là, des calomnies (de "droite", mais aussi du PPM et du PCM) mais une vision d'ensemble nous manque.

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