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Chlordécone : entre mesquinerie, lâcheté et culot monstre

Raphaël Confiant
Chlordécone : entre mesquinerie, lâcheté et culot monstre

   Sur cette tête d'épingle qu'est la Martinique l'indécence n'a pas de limite. Chacun se croit autorisé à donner des leçons sans regarder la poutre qu'il a dans l'œil, pour reprendre la fameuse parabole de l'Evangile. C'est ainsi que sur un site-web, je découvre un article consacré à l'empoisonnement de notre pays par le chlordécone, article écrit par un médecin martiniquais dans lequel on trouve les propos ci-après :

   "Certains en Martinique, ont même pris cette affaire du chlordécone comme tremplin électoral, puisque après l’avoir violemment décrié pour se faire connaître (du moins je présume) une fois aux manettes du pouvoir n’ont tenté de mettre en place aucune mesure pertinente ou décisive pour essayer de diminuer l’impact d’un problème qu’ils dénonçaient autrefois avec virulence."

   Il est clair que cette allusion perfide (et lâche !) vise Louis BOUTRIN et moi-même qui en 2007 avons publié coup sur coup 2 ouvrages pour dénoncer le scandale du chlordécone : "CHRONIQUE D'UN EMPOISONNEMENT ANNONCE" et ""CHLORDECONE : 12 MESURES POUR SORTIR DE LA CRISE". Nous avons ensuite fait une conférence de presse dans l'enceinte même de l'Assemblée Nationale, à Paris, sans qu'aucun député antillais ne daigne y assister et n'avons eu à nos côtés ce jour-là qu'Alain LIPIETZ (député écologiste de gauche) et Nicole LEPAGE (député écologiste de droite). Toute la presse française était là et deux semaines plus tard "LE NOUVEL OBSERVATEUR" titrait en couverture : "LES ANTILLES EMPOISONNES". Rentrés au pays, BOUTRIN et moi avons organisé une conférence à l'ATRIUM devant près de 300 personnes et à la table, il n'y avait à nos côtés que Claude LISE. Dans le même temps, Serge LETCHIMY, alors maire de Fort-de-France, rameutait en toute hâte une association de revendeuses des différents marchés, "MACHANN FOYAL", laquelle défila dans les rues de a ville et dénonça BOUTRIN et CONFIANT qui "veulent nous enlever notre pain de la bouche". Le président de la Chambre d'agriculture dénonçait à son tour "ces deux irresponsables qui mettent en danger l'agriculture bananière et les 8.000 ouvriers agricoles qu'elle emploie." La responsable du tourisme à la Région (dirigée par le PPM) s'indignait parce que nos livres "portaient atteinte à l'image touristique de la Martinique" etc...etc...

   Où était ce petit docteur qui nous agresse aujourd'hui lorsqu'en 2007, nous menions toutes ces actions et étions vilipendés de partout ? De quel droit nous donne-t-il des leçons aujourd'hui ?

   Car nous ne nous sommes pas arrêtés là : notre association ECOLOGIE URBAINE porta plainte contre l'Etat français pour "empoisonnement", tout comme l'avait fait l'ASSAUPAMAR laquelle fut également en pointe_et cela longtemps avant nous__dans le combat contre ce dangereux pesticide, notamment par la voix du regretté Pierre DAVIDAS. (A noter que BOUTRIN et moi avons été membres de l'ASSAUPAMAR et du MODEMAS). Bref, de partout des gens, des associations, des mouvements se démenaient pour dénoncer le scandale du chlordécone, cela dans l'indifférence générale, payant comme dans notre cas de notre propre poche des billets d'avion et des frais d'hôtel lorsque la justice décida de délocaliser la plainte à Paris. Durant toute cette période, nous n'avons jamais vu ce petit docteur dans aucune des actions ou manifestations contre le chlordécone !

   Dire que nous avons "pris le scandale du chlordécone comme tremplin électoral" est donc une véritable insulte à notre égard. D'abord, parce qu'en 2007, BOUTRIN n'était que conseiller régional d'opposition d'une part et que de l'autre, la commune où il aspire à devenir maire, le Carbet, n'est pas touchée par le chlordécone. Quant à moi, je n'ai jamais cherché à occuper aucun poste ou strapontin électoral d'aucune sorte car je n'ai pas de temps à perdre à flatter les "Neg" (au sens créole du terme) et que face à des conards comme ce petit docteur, je n'hésite jamais à sortir un Kounia manman'"w !, ce qui, on l'admettra, est fort peu électoraliste. Sans compter que ce n'était pas à un juriste et à un écrivain de dénoncer le scandale du chlordécone et à écrire ces deux livres, mais aux scientifiques, agronomes, biologistes, médecins et autres. C'était leur boulot ! Donc, ils n'ont pas fait LEUR boulot et maintenant, ce type se croit autorisé à venir nous donner des leçons aujourd'hui. Ay lavé tchou'w, Neg-la !

   On dira que CONFIANT est mal élevé. Je n'en ai rien à foutre ! Je n'admets pas la malhonnêteté intellectuelle, l'indécence, le culot monstre, le toupet, l'hypocrisie. Je n'accepte aucune leçon émanant de gens qui sont  très mal placés pour en donner comme ce petit docteur, trop lâche d'ailleurs pour désigner nommément ceux qu'il s'emploie à dénigrer. Et chaque fois, qu'ils ouvriront leur grande gueule, je m'emploierai à la leur boucler !...

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