Autrefois et pour le bonheur du plus grand nombre, à la Martinique, les producteurs de spectacles, organisaient des scènes ou des concerts l’après midi qui s’appelaient « Téat Katwè ». A mon sens, la formule devrait revenir dans nos habitudes, car elle permet à ceux qui souhaitent participer à la vie culturelle de la Martinique d’être présent dans les salles. Hier après-midi, au Grand Carbet du Sermac , le SDAM (Syndicat des Artistes Martiniquais) producteur, proposait un spectacle « Chéché et Mé ki sa nou lé » , que les protagonistes Hugues Charlec et Sarah Corinne Emmanuel ont intitulé « Théâtre Musical ».
Un pur moment de bonheur, d’un spectacle caribéen, que l’on pourrait nommer « lianaj » comme l’ont si bien exprimé les deux artistes. La salle du Grand Carbet était pleine à moitié, mais je veux croire que pour la séance de 20h, les artistes ont joué au moins à guichet fermé.
Amoureuse des mots, pour Mé ki sa nou lé, j’ai personnellement beaucoup aimé les textes d’Emma Bel, dit par la comédienne chanteuse Sarah Corinne Emmanuel, même si j’ai été un peu gêné par la qualité du son qui parasitait quelque peu le spectacle.
Avec « Chèché » d’Hugues Charlec et ses musiciens, nous avons eu droit à un voyage dans l’espace de nous même, à la recherche de nous même. Chaque mot de chansons parle de nous, ce que nous sommes et cette conviction ancrée en nous, au-delà des faiblesses et des exigüités dont nos têtes sont parfois remplies.
Et la voix ! Un timbre et des sonorités d’une rare douceur et qui a provoqué en moi cette émotion caribéenne que je n’avais pas ressenti depuis bien longtemps. Pour ce spectacle, Hugues Charlec et Sarah Corinne Emmanuel, dialoguent d’une même voix, celle de notre identité et de notre unité. Bravo au SDAM pour l’union qu’elle installe au sein des artiste de Martinique.