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Ces élections dites "bourgeoises"...

Ces élections dites "bourgeoises"...

  Il est de bon ton à l'extrême-gauche et même dans une certaine gauche de brocarder, voire de dénigrer les élections dites "bourgeoises" ainsi que "la démocratie bourgeoise".

 S'il est indéniable que ces élections sont souvent critiquables, que les dés sont trop souvent pipés et même qu'ils sont parfois carrément truqués, jeter le bébé-élection avec l'eau du bain-démocratie bourgeoise revient dans maintes circonstances à refuser de voir que lorsqu'un peuple est suffisamment conscientisé, lorsque les mouvements populaires ont accompli correctement leur travail, les forces réactionnaires ne peuvent pas l'emporter. Quatre exemples récents viennent de le démontrer :
 
  . A Saint-Domingue, le Parti de la Libération Dominicaine perd le pouvoir après 16 ans de règne.
 
   . En Bolivie, le MAS d'Evo MORALES reprend le pouvoir 1 an après que celui-ci a été déchouqué par la réaction.
 
   . Aux Seychelles, le UNITED SEYCHELLES perd le pouvoir après 44 ans de règne.
 
   . Au Chili, la constitution du sinistre général Pinochet, datant de 40 ans, est envoyée aux oubliettes de l'histoire par une écrasante majorité en cette fin du mois d'octobre.
 
 C'est que de nos jours, il est devenu assez difficile de tricher, de truquer les élections, sauf dans quelques dictatures arabes et africaines. "Bourrer les urnes" est une pratique vieillotte mais surtout difficile à mettre en pratique, surtout lorsque les élections se déroulent en présence d'observateurs internationaux. Il y en avait pas moins de 12 lors du dernier référendum en Kanaky (Nouvelle-Calédonie) dument mandatés par le Comité de Décolonisation de l'ONU et si le "OUI" a perdu pour la deuxième fois, il a sensiblement progressé, passant de 43,6 % lors du premier référendum à 46,7 % lors de celui-ci. La France n'a rien pu faire pour empêcher cette progression qui est inexorable car les descendants des immigrés tahitiens, wallisiens, réunionnais et antillais, amenés par celle-ci pour mettre en minorité les autochtones kanaks, se rallient de plus en plus à la cause de la "Nouvelle Nation Kanak" dont rêvait Jean-Marie-Tjibaou. De même qu'une fraction des Caldoches (Békés calédoniens). Lors du troisième référendum qui se déroulera en 2022, Kanaks et néo-Kanaks feront  très certainement triompher le "OUI".
  Ni la Droite raciste bolivienne ni la Droite fasciste chilienne n'ont rien pu faire contre le vote populaire.
  Le problème ce n'est donc pas tant "les élections bourgeoises" que l'impuissance des forces populaires à convaincre les masses de voter dans le sens de leurs intérêts. Ce n'est évidemment pas chose facile ! Les forces réactionnaires détiennent les médias, l'argent, l'administration, la justice , la police etc. mais ce pouvoir n'est rien face à un peuple déterminé. Et sa détermination ne peut provenir que d'un travail patient, en profondeur, sans hystérie ni postures démagogiques de la part des mouvements et partis qui sont à ses côtés.
  C'est une leçon que nous, Martiniquais, Guadeloupéens et Guyanais devrions méditer. 

Commentaires

Michel P. | 27/10/2020 - 08:29 :
En France, la 2ème République qui abolit l'esclavage, introduit aussi le suffrage universel (masculin, à l'époque). En matière d'élections, c'était une grande avancée : auparavant, seules quelques centaines de milliers de personnes pouvaient voter. Le peuple allait enfin pouvoir choisir ses représentants dans le sens de ses intérêts, aussi bien pour l'élection des députés que du président de la République ! Les scrutins se déroulèrent honnêtement. Résultat : le prince Louis-Napoléon Bonaparte fut élu président et la chambre compta un nombre record de députés réactionnaires. La cause en était un électorat non préparé.

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