Accueil
Aimé CESAIRE
Frantz FANON
Paulette NARDAL
René MENIL
Edouard GLISSANT
Suzanne CESAIRE
Jean BERNABE
Guy CABORT MASSON
Vincent PLACOLY
Derek WALCOTT
Price MARS
Jacques ROUMAIN
Guy TIROLIEN
Jacques-Stephen ALEXIS
Sonny RUPAIRE
Georges GRATIANT
Marie VIEUX-CHAUVET
Léon-Gontran DAMAS
Firmin ANTENOR
Edouard Jacques MAUNICK
Saint-John PERSE
Maximilien LAROCHE
Aude-Emmanuelle HOAREAU
Georges MAUVOIS
Marcel MANVILLE
Daniel HONORE
Alain ANSELIN
Jacques COURSIL

Ce que le combat de la Catalogne peut nous enseigner

Raphaël CONFIANT
Ce que le combat de la Catalogne peut nous enseigner

   Le combat de la Catalogne pour obtenir son indépendance de l'Espagne, quoiqu'éloigné de nos préoccupations à nous, Martiniquais, doit pouvoir nous donner à réfléchir et nous permettre de tirer quelques enseignements utiles pour notre propre cause. Ce jour, 20 septembre 2017, la police espagnole a, en effet, envahi le Palais national ainsi que le Parlement catalans (qui est une région autonome) pour arrêter 13 ministres, cela dans le but d'empêcher la tenue d'un référendum sur l'indépendance. La totalité des bulletins fabriqués pour ce scrutin, soit 6 millions, a d'ailleurs été saisie par cette même police.

   Donc la Catalogne nous apprend quoi ?

   D'abord que l'indépendance n'est pas une question économique. Pourquoi ? Parce que la Catalogne est la région la plus riche d'Espagne. Si riche qu'elle a attiré au cours du demi-siècle écoulé près de 300.000 immigrés de l'intérieur c'est-à-dire de personnes originaires du sud (pauvre) de l'Espagne comme l'Andalousie ou l'Extremadure. On n'a jamais vu un Catalan émigrer dans ces régions, sauf pour bronzer en été. Avec seulement 16% de la population espagnole, la Catalogne produit 20% des richesses du pays et un quart des exportations espagnoles partent de cette région. Sans même parler du taux de chômage qui est de 19% alors que la moyenne espagnole est de 22,4%. La question est donc la suivante : pourquoi des gens qui disposent du plus haut niveau de vie de l'Espagne ne veulent plus rester dans...l'Espagne ?

   Ensuite que la question de l'indépendance n'est pas une question politique : contrairement à la Martinique où, hélas, trois fois hélas, tous les indépendantistes sont de gauche ou d'extrême-gauche, il existe en Catalogne des partis indépendantistes de droite, du centre, de gauche et d'extrême-gauche qui tous disposent d'élus. Le gouvernement catalan actuel est d'ailleurs dirigé par la Droite indépendantiste.

   Enfin que la question de l'indépendance n'est pas une question ethnique ou raciale car sur ce plan-là, Les Catalans sont aussi proches des Espagnols que les Martiniquais le sont des Guadeloupéens, par exemple. Ni une question religieuse non plus puisque Catalans comme Espagnols sont à la fois chrétiens et catholiques.

   Donc le problème c'est quoi ?

   Eh bien, c'est exactement le même problème que celui des Martiniquais. OUI, LE MEME !

   C'est un problème existenciel.

   Pas au sens philosophique du terme ! Oh non ! Surtout pas au sens philosophique.

   Au sens arithmétique du terme. Tout bêtement arithmétique. Arithmétique de Cours préparatoire même.

   7,5 millions de Catalans risquent, à terme, de se fondre, de se diluer, de disparaître dans les 46 millions et demi d'Espagnols (sans même parler des 350 millions d'hispanophones du monde). Leur culture, leur langue, leur être-au-monde risquent d'être effacés à tout jamais. Tout comme 380.000 Martiniquais vont, à terme aussi, disparaître dans les 67 millions de Français. D'ailleurs, pour les Catalans ce sera moins pire puisque leur disparition se fera à moyen terme tandis que celle des Martiniquais se fera à court terme. Se fait déjà...

   QUESTION : UN PEUPLE PEUT-IL ACCEPTER DE DISPARAITRE PARCE QU'IL A LE VENTRE PLEIN ?

   Les Catalans, pour leur part, répondent : NO !...

Connexion utilisateur

CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain afin d'éviter les soumissions automatisées spam.

Pages