Le programme porte sur deux notions.
La notion est explorée dans ses dimensions anthropologiques, culturelles, historiques, linguistiques et littéraires. Il s’agira de s’intéresser, en particulier, au patrimoine culturel et historique ainsi qu’au patrimoine littéraire et artistique. Dans ce cadre, les notions de «traditions» et de «modernités» ne doivent pas être considérées comme des «essences» mais comme des processus dynamiques en interaction, en chevauchement et, éventuellement, en conflit. D’une part, les modernités comme les traditions peuvent être plurielles. D’autre part, ce qui est considéré comme «tradition» selon une perspective «exotique» et externe, peut être considérée comme relevant d’une modernité propre au lieu qui la produit. Cette dimension dialectique de la coexistence des deux notions dans un même espace-temps devra être prise en compte dans le cadre des processus de créolisation.
Le thème est exploré dans ses dimensions anthropologiques, culturelles, historiques, linguistiques et littéraires. Le programme met en avant les mythes et les héros qui structurent les cadres de représentation propres aux sociétés créoles issues de l’esclavage colonial et des résistances à celui ci et à ses avatars contemporains. Les sociétés créoles se sont constituées dès leur origine sur des conflits autour du pouvoir et de la résistance au pouvoir, sur l’opposition entre servitude et liberté, sur la recherche d’une souveraineté libératrice en opposition à la soumission à une souveraineté imposée et aliénante. Cette dialectique constante entraîne la constitution d’imaginaires alternatifs du pouvoir et de la souveraineté particulièrement lisible dans les figures du marron, du rebelle, du résistant, du militant et dans les lieux emblématiques de la résistance au pouvoir. L’étude de la notion ouvre donc à l’analyse du rôle des mythes héroïques et de résistance mais aussi à la réalité qui les a produits. Les textes littéraires oraux et écrits, la langue créole, la musique créole, les chansons occupent une place particulière pour l’appréhension de cette dialectique.