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Botswana: à Gaborone, les citoyens lambda vivent comme aux États-Unis !

Botswana: à Gaborone, les citoyens lambda vivent comme aux États-Unis !

Pays de l’Afrique australe, le Botswana est limité au sud et au sud-est par l’Afrique du Sud, à l’est par le Zimbabwe, au nord par la Zambie, au nord et à l’ouest par la Namibie. Le Botswana est membre du Commonwealth sa capitale est Gaborone.

Cet État continental, plus vaste que la France, enclavé, correspond pour l’essentiel à la partie centrale et septentrionale du Kalahari. Le relief est celui d’un vaste plateau peu accidenté, entre 1 000 et 1 300 m d’altitude.

Le Botswana pays anglophone de l'Afrique.

© photo de la carte du Botswana.

La plus grande partie du pays reçoit entre 250 et 500 mm de pluies par an (le Nord et l’Est sont un peu plus arrosés). Les précipitations se produisent en saison chaude, entre le mois d’octobre et d’avril. Environ 80 % de la superficie sont aréiques, tandis que dans le Nord s’étendent de vastes marécages dans le delta intérieur de l’Okavango et dans le Makarikari.

Outre les Tswanas, qui constituent le peuple le plus important au Botswana, la population comprend également, au nord, les Bochimans (ou Bushmen) du désert du Kalahari et des marais de l’Okavango. Les peuples de cette région sont tous des Bantous.

La tradition Tswana

© photo de quelques danseuses qui représentent la culture Tswana.

La grande majorité des habitants vivent regroupés dans la frange orientale du pays, le long de la frontière de l’Afrique du Sud, qui coïncide pour une part avec le cours du Limpopo.

Le magnifique paysage de Limpopo.

© photo du cours de Limpopo.

C’est dans cette région orientale, que traverse la voie ferrée reliant le nord de l’Orange et l’ouest du Transvaal à Bulawayo, au Zimbabwe, que se trouve la capitale Gaborone ainsi que tous les centres de quelque importance : Serowe, Kanye, Molepolole, Mochudi, Mahalapye, Lobatse, Francistown. Le reste de la population se répartit dans les marais de l’Okavango, autour de Maun ; le centre et le sud du pays sont presque vides.

HISTOIRE DU BOTSWANA

Dès l’année 1962, Seretse Khama, membre de la famille royale du clan Tswana des Bamangwato, fonde le Botswana Democratic Party (BDP). Le Botswana est encore à cette période un protectorat britannique mais prépare déjà son accès à l’indépendance, acquise dès l’année 1966. Le BDP remporte alors ici là les premières élections démocratiques du pays.

Les chef traditionnels du Botswana.

© photo d’un monument qui comporte des statues en bronze de trois dikgosi (chef) et qui ont joué un rôle important dans l’indépendance du Botswana.

Quant à son fondateur, Seretse Khama, il est élu président de la République. Il met alors en place un véritable régime démocratique, qui perdure encore de nos jours – la démocratie botswanaise a d’ailleurs fait figure d’exception pendant longtemps en Afrique noire.

Depuis, le BDP a remporté toutes les élections législatives, sans jamais être menacé par l’opposition représentée par le Botswana National Front (BNF), le Botswana People’s Party (BPP), le Botswana Congress Party (PCP) ou le Botswana Movement for Democracy (BMD).

Le premier président du Botswana.

© photo de l’ancien président Seretse Khama et fondateur du Botswana.

S. Khama a lui aussi été reconduit systématiquement à la présidence, jusqu’à sa mort, en 1980. C’est le vice-président, Quett Masire, qui lui succèdera alors. Également réélu à chaque élection, il décide cependant de se retirer en raison de son âge, en mars 1998, après dix-sept ans de pouvoir. Le ministre des Finances et vice-président, Festus Mogae, devient le nouveau président du Botswana.

Le deuxième président du Botswana.

© photo de l’ancien président Quett Masire du Botswana.

Le désaccord territorial avec la Namibie au sujet d’une île sur le fleuve Chobe, porté en mai 1996 devant la Cour internationale de justice (mai 1996) qui tranche en faveur du Botswana en 1999, est réglé à l’amiable en mars 2003.

En 2004, pour la première fois depuis l’indépendance du pays, des élections se déroulent sous la surveillance d’observateurs internationaux.

Le Botswana est également le premier pays qui s’engage à respecter un nouveau « code de bonne conduite électorale » adopté par la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC). Malgré l’alliance entre les trois partis d’opposition sous la houlette du BNF, le BDP l’emporte avec 44 sièges sur 57.

Réélu en 2004, F. Mogae est confronté aux revendications des Bochimans, qui accusent le gouvernement de les avoir expulsés de leurs terres dans le désert du Kalahari afin d’y exploiter des mines de diamants et d’y développer des sites touristiques.

Le troisième président du Botswana.

© photo de l’ancien président Fetsus G. Mogae du Botswana.

En avril 2008, F. Mogae se retire, cédant la présidence au fils de S. Khama, Ian Khama, vice-président depuis 1998. En octobre, l’ancien président reçoit le prix Ibrahim 2008 de la « bonne gouvernance » en Afrique pour avoir prôné une exploitation des ressources naturelles du sous-sol (diamants notamment) permettant à son pays de parvenir à un développement durable.

L’année suivante, avec 48 sièges, le BDP remporte largement les élections législatives devant trois partis d’opposition, le Botswana Congress Party (BCP), le Botswana National Front (BNF) et le Botswana Movement for Democracy (BMD). I.  Khama est reconduit à la tête du pays pour cinq ans.

Le fils du premier président du Botswna.

© photo du fils de Seretse Khama (l’ancien président et fondateur du Botswana), noouveau président, Ian Khama.

Si, avec son revenu par habitant avoisinant $7 240, le Botswana fait partie des pays les plus riches aujourd’hui, peu de personnes se souviennent encore que dans les années 1960, cet état d’Afrique australe comptait parmi les pays les plus pauvres du monde, avec des indicateurs peu propices au développement.

Lorsque les Britanniques sont finalement partis en 1966, l’économie botswanaise se limitait à un rôle de réserve de main-d’œuvre à bas coût pour l’Afrique du Sud qui, elle-même, ployait alors sous le poids de l’apartheid. Le pays importait la totalité de sa consommation et également exportait toute la production de son abattoir public – la Boatswana Meat Corporation – qui était sa seule et unique entreprise.


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Pour Gaborone, le départ des colons Britanniques a coïncidé en tout cas avec l’enrichissement de sa population grâce à la découverte des mines de diamants sur son territoire au cours des premières années de la décolonisation. En l’espace de 50 ans, ce pays est devenu l’un des plus remarquables exemples de la réussite économique en Afrique subsaharienne, principalement grâce à l’exploitation du diamant

DE BECHUANALAND (L’ANCIEN NOM BRITANNIQUE) AU « MIRACLE DU BOTSWANA » L’ELDORADO AFRICAIN

La découverte des mines de diamants a changé la donne de tout en tout dans le Botswana postcolonial. Le pays est considéré aujourd’hui comme le « modèle de réussite » et de « prospérité » en Afrique subsaharienne.

Gaborone une ville émergente africaine.

© photo de la ville de Gaborone aujourd’hui.

Cette prospérité, le Botswana la doit à son sous-sol riche en diamants, qui a fait de lui jusqu’à encore récemment le premier producteur mondial de cette pierre précieuse. Celle-ci représente près de 80 % des recettes d’exportation du Botswana et contribue à 30 % de son produit intérieur brut (PIB).

Les logements sociaux promis par le gouvernement du Botswana.

© photo des logements sociaux au Botswana.

Le diamant a permis de financer les infrastructures et la mise en place des services publics de base en matière d’éducation et de santé. En l’espace de cinq décennies, la richesse par habitant a quadruplé, permettant de ramener le taux de pauvreté à 10 % (Un des taux de pauvreté les plus bas du continent et voir du monde) contre quasiment 70 % pendant la colonisation. La monnaie locale est le Pula et elle est considérée comme la deuxième plus puissante monnaie africaine derrière celle de l’Egypte (Egyptian Pound).

Le centre ville en soirée.

© photo de la ville de Gaborone au centre ville dans la soirée.

Le Botswana est aussi l’un des rares Etats africains à avoir su échapper à la malédiction des matières premières. Le « miracle botswanais », dont parlent les observateurs de ce pays, est fondé sur la gestion avisée des mines diamantifères. Ses revenus financent les dépenses publiques. Le pays n’est quasiment pas touché par la corruption. La presse est libre et elle est même classée devant la presse des États-Unis selon l’indice Mo Ibrahim.

À Gaborone, les citoyens lambda vivent comme aux États-Unis, les « Whites » ou « les Afrikaners  » de la Rhodasie (Ancien Zimbabwe) qui ont migré vers le Botswana suite à la prise de fonction au pouvoir de Robert Mugabe ne répresentent que 2% de la population et vivent en parfaite harmonie avec les Tswanas. Le partage des richesses est assez équitable, le peuple du Botswana vit des retombées des mines de diamants et aussi du tourisme.

Le mall à Gaborone

© photo du Gaborone Shopping Malls.

La cohésion sociale et la stabilité politique qui en découlent sont, à en croire l’économiste Ross Harvey, chercheur à l’Institut sud-africain des affaires internationales (SAIIA), les principaux acquis de ces 50 dernières années au Botswana.

« Un exploit quasi-unique sur le continent africain », jubile l’expert, selon lequel ce miracle a été rendu possible par la combinaison au Botswana de trois facteurs : la taille de la population (« 2 millions, c’est la moitié de la population de Cape Town ! »), l’homogénéité ethnique du peuple botswanais (« les Tswana regroupent quasiment 80 % de la population ») et, last but not least, le « caractère inclusif des chefferies traditionnelles précoloniales connues sous le nom de « kgotla », qui ont servi de modèle pour la mise en place des institutions démocratiques contemporaines. »

La tour du centre ville

© photo de la ville de Gaborone au centre ville.

C’est en effet en grande partie grâce à cette approche de la culture des chefferies traditionnelles que le Botswana a pu se transformer en un modèle démocratique très moderne. Un pays qui est bien gouverné et qui n’est pas victime de corruption ne peut que bien fonctionner selon certains observateurs africains.

« À Gaborone, les touristes américains pensent qu’ils n’ont jamais quitté les États-Unis pour se rendre en Afrique. Ils n’ont pas l’habitude de voir un pays africain assez avancé structurellement et où la corruption n’existe pas outre que Capetown (Afrique du Sud). Ce pays ne connaît pas la corruption contrairement à plusieurs pays africains comme l’Afrique du Sud et le Nigéria qui sont souvent entachés de ce fléau. Les Botswanais ont connu plusieurs présidents et leur opposition est des plus sérieuses et respectueuses des valeurs morales en Afrique. Les institutions étaient déjà en place lorsque l’exploitation des ressources diamantaires a commencé, empêchant une petite élite ou un clan de s’en emparer en toute impunité à la faveur d’un Etat faible, contrairement à ce qui s’est passé dans d’autres pays africains rentiers. C’est ça qui fait du Botswana une référence en Afrique. »

En définitive, le miracle Botswanais relève surtout et en grande partie à l’exploitation efficace de ses mines de diamants, à son modèle de tourisme sélectif et à la bonne gouvernance de ses dirigeants, le pays est un modèle pour toute l’Afrique.

Avec l’Associated Press

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