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BARBADE, PETIT PAYS TRANQUILLE

BARBADE, PETIT PAYS TRANQUILLE

   En plein mois d'août, le ministre des finances de la Barbade, Chris SINCKLER, a présenté le budget de la Nation en commençant par rassurer sur l'état des réserves de change pu pays qui, comme dans tous les pays du Sud, avait subi de plein fouet la récente crise financière internationale : ces réserves ont certes plongé mais se maintiennent tout de même à hauteur de 900 millions de dollars avec une perspective de rentrée à hauteur de 200 millions dans les mois à venir. On a du mal à soupeser pareille chose quand on est Martiniquais ou Guadeloupéen car nos pays n'étant pas indépendants, nous ne disposons évidemment pas de réserves de change. Ce qui veut dire que nous ne risquons pas de tomber en faillite quand bien même nous le sommes de facto et depuis des lustres puisque le taux de couverture de nos importations par nos exportations atteint à peine 5%. En fait, notre situation est surréaliste et si nos indépendantistes, toutes tendances confondues, étaient sincères ou sérieux, nul doute qu'ils enverraient des observateurs aux sessions parlementaires de nos voisins et notamment du plus performant d'entre eux, la Barbade justement. Pour voir comment les choses fonctionnent.

   Ils pourraient observer le débat budgétaire d'un pays trois fois plus petit que la Martinique et quatre fois plus petit que la Guadeloupe, qui compte 290.000 habitants, et qui doit compter sur ses propres forces, même s'il reçoit des aides internationales de divers pays. Alors que dans nos collectivités d'Outre-mer, ce même débat budgétaire peut durer une journée entière, parfois jusqu'à tard dans la nuit, à Barbade, le tout dernier, à la mi-août donc, a duré 45 minutes pour la présentation faite par le ministre des finances et 1h30 pour le débat avec l'opposition. laquelle n'était tout naturellement pas d'accord sur de nombreux points. Toujours est-il que ce budget a été présenté, discuté, puis adopté dans la plus grande transparence. Nos chers élus "domiens" auraient gagné à assister au débat, du moins ceux qui se déclarent nationalistes, souverainistes ou indépendantistes. Nous avons beaucoup à apprendre de notre petite voisine du sud.
   Savons-nous d'ailleurs que le 30 novembre prochain, Barbade fêtera le 50è anniversaire de son indépendance ? Elle l'avait obtenue de la Grande-Bretagne, en effet, le 30 novembre 1966. Ce qui veut dire que la majorité des Barbadiens actuels n'ont pas connu la période coloniale. Est-ce que nos indépendantistes de tous bords envisagent d'y envoyer des délégations ce jour-là ? Nous avons une forte attraction pour des pays que nous considérons comme "progressistes" ou "révolutionnaires" comme Cuba ou le Venezuela. La Barbade est absolument minuscule à côté d'eux, elle n'a pas de nickel comme à Cuba ni de pétrole comme au Venezuela, mais le niveau de vie moyen de sa population est loin d'être inférieur à celui de ces deux pays. Par exemple, l'espérance-vie y est de 77 ans c'est-à-dire égale à celle de la Martinique et de la Guadeloupe !!! Comment Est-ce possible alors que le pays ne dispose pas de plateaux techniques sophistiqués comme les nôtres ? Ni d'une couverture socio-médicale aussi étendue. Voilà un bon sujet d'étude pour ceux qui disent vouloir l'indépendance en Martinique ou en Guadeloupe ! Est-ce dû à l'alimentation ? Est-ce dû au mode de vie ? Est-ce du à des politiques de prévention mises en place par le gouvernement barbadien ? Si nous n'allons pas voir comment les choses se passent dans notre proche région, comment ferons-nous le moment venu. A moins que tout cela ne soit que des postures chez nous et que nous sachions très bien que nous sommes définitivement franco-européens...

   Comme dans notre tête "indépendantiste" = "de gauche ou d'extrême-gauche", nous sommes méfiants envers cet affreux pays capitaliste qu'est Barbade où soit dit en passant les Békés sont 5% de la population contre...1% en Martinique. Il n'y a jamais de polémique du type HUYGHES-DESPOINTES car tout ce qu'on demande aux Blancs-pays barbadiens, c'est d'investir dans le pays. Qu'ils nourrissent des préjugés racistes ou qu'ils continuent à se marier entre eux, ça, tout le monde s'en fiche. Un pays indépendant n'a pas de temps à perdre à s'intéresser à de telles choses. Alors bien sûr, Barbade n'est pas le paradis. La vie y est difficile pour le plus grand nombre. Mais le pays maintient la tête hors de l'eau et par exemple, ce sont les Guyaniens (habitants du Guyana, pays plus vaste que son ancien colonisateur, la Grande-Bretagne) qui émigrent à Barbade et non l'inverse.

   Comme on dirait en créole, Babad piti, mé kaka'y gwo...

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