Des centaines de milliers d'élèves passaient ce vendredi l'épreuve de mathématiques du baccalauréat. Pour quatorze élèves de terminale du lycée Diwan de Carhaix (Finistère), l'épreuve ne s'est pas déroulée exactement comme dans le reste du pays : ils ont décidé de rédiger leur copie en breton, malgré l'opposition de leur rectorat.
« On demande la correction des quatorze copies par un correcteur brittophone et l'ouverture d'un dialogue avec le recteur pour une possible dérogation l'année prochaine », a indiqué Ismael Morvan, de l'association Bak e Brezhoneg (Bac en breton).
« J'ai tout rédigé en breton », a expliqué Sterenn Cueff, 18 ans, élève de Terminale S, qui a passé l'épreuve de maths vendredi matin. « On sait que les Basques ont le droit de passer les maths en basque. Mais avant tout, le breton c'est notre identité, notre langue, que l'on a apprise depuis qu'on est tout petits et ça nous semble logique de terminer notre scolarité du second degré en breton », a-t-elle expliqué. « On sait que c'est possible, en plus, pour les maths car il y a assez de correcteurs. »
Le rectorat de l'académie de Rennes a indiqué que seules les parties des copies rédigées en français ou en langage scientifique seraient corrigées, comme l'an dernier. « Il s'agit du respect du code de l'éducation », a souligné une porte-parole du rectorat. « Et la ressource en correcteurs est trop limitée », a-t-elle affirmé.
Le recteur Emmanuel Ethis doit se rendre au lycée Diwan (enseignement immersif en breton) de Carhaix le 5 septembre « pour parler des évolutions que permettraient la réforme du lycée et la rénovation du bac en 2021 », a-t-on ajouté de même source.
L'an dernier, sur les quinze élèves ayant rédigé en breton, quatorze avaient eu le bac, dont deux aux rattrapages. « Dans les faits, il y avait quand même eu au moins deux copies sur les quinze qui avaient été corrigées entièrement », a pointé Ismael Morvan, avec des notes allant jusqu'à 17 sur 20 à l'épreuve de mathématiques.
Bak e Brezhoneg appelle à une manifestation samedi 29 juin devant le rectorat de Rennes « afin de pouvoir passer l'épreuve de mathématiques du baccalauréat et l'épreuve de SVT du brevet en breton ».