Je suis martiniquais/se, dans l’embarcation MARTINIQUE que coule la France. Et personne n’ose crier au secours, crier fort : « On (ou je) me noie, sauvez-moi ! »
Man pa pli sav ki koté man yé.
En effet, sur mes documents administratifs et mes courriers : passeport, carte d’identité et autres, la MARTINIQUE (torpillée par la France) n’existe plus.
J’habite dans ce pays MARTINIQUE immatriculée 972 (la seule trace) et mon pays partout indiqué est (FRANCE), très loin de ma commune de naissance, de mon domicile, de mon île.
Oh, la pieuvre suceuse !
Il n’y a même plus le paquebot « France », autrefois de passage dans la Caraïbe, pour me secourir. Mon lien avec le pêcheur de l’autre côté de l’Atlantique est une ligne de 7000 km et un hameçon avec appât.
Je me noie !
– Man ka néyé man ka di zot !
– Hé ! Glou–glou-glouk !
– Man rété an ti souf !
Près tout’ kanmarad-mwen matrikul 972 ja brè dlo-a, yo ja pri, yo pa sav kè yo pri an sa, yo pa ka tann ankô. Misié li mè, misié lè dépité, misé lè sénatè, zot ki anlè bwé la FWANS-la zot pa ka di ayen ; kouran-an ka menmen mwen Meksik, yo ka di mwen kè man tjèk pa an Fwans !
Je crie au secours dans la Caraïbe. Je me trouve entre les pays : DOMINIQUE et STE-LUCIE ! Près tout’ kanmarad mwen matrikul 972 ja brè dlo-a, yo ja pri, yo pa ka tann ankô.
Je nage, je patauge et rien n’y fait… Il n’y pas d’écho.
M’entendez-vous ?
– Es zot ka tann mwen tonnè di dié ?
- Hé ! Je m’accroche encore sur mon îlot perdu quelque part comme l’Atlantide.
Léis