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AU GHANA, LA « SUCCESS STORY » DU MORINGA

Par Elisabetta Demartis et Mikaïla Issa
AU GHANA, LA « SUCCESS STORY » DU MORINGA

Hier utilisées comme plantes médicinales, les feuilles de cet arbre sont désormais transformées en aliments et ses graines en produits de beauté.

Aider les agriculteurs à gagner de l’argent à partir de la culture et de la transformation du moringa : c’est l’ambition de Kwami Williams, un jeune Ghanéen diplômé du Massachusetts Institute of Technology (MIT). « Mes expériences de vie sont toutes liées à une passion : concevoir et développer des solutions entrepreneuriales qui répondent aux défis auxquels sont confrontés les pauvres et les marginalisés sur le continent africain », raconte le jeune homme, âgé de 26 ans, rentré au pays après dix ans aux Etats-Unis.

Enfant, Kwami Williams rêvait d’être pilote ; il est devenu ingénieur aérospatial. « Je me souviens, quand je suis revenu des Etats-Unis, les gens me regardaient comme si j’étais stupide et demandaient : “Pourquoi quitter l’Amérique pour revenir au Ghana ? » Pourquoi ? Pour créer MoringaConnect, la première entreprise africaine spécialisée dans la transformation, la valorisation et la diversification de ce petit arbre aux vertus thérapeutiques.

Rien ne se perd

Dans un passé récent, les populations rurales du Ghana utilisaient essentiellement les feuilles du moringa comme plantes médicinales, mais la plupart des producteurs ignoraient comment transformer le moringa pour en faire une source de revenus. Ainsi, lors de son voyage d’étude au Ghana, en 2012, Kwami Williams a rencontré des producteurs de moringa qui l’ont défié, lui et la cofondatrice américaine de MoringaConnect, Emily Cunningham, de les aider à gagner de l’argent avec cet arbre.

Après une étude minutieuse de la plante, les deux partenaires ont découvert que ses feuilles sont pleines de nutriments et d’antioxydants, un élément essentiel pour améliorer la santé humaine. De même, les graines renferment une huile utilisée pour les applications cosmétiques anti-âge. A partir de ces résultats, Kwami Williams et Emily Cunningham ont décidé d’investir dans la construction d’unités de broyage et d’extraction. Les feuilles sont désormais transformées en aliments, sous la marque Minga Foods, et les graines en produits de beauté True Moringa.

Les bienfaits et avantages socio-économiques du moringa sont nombreux. Avec cet arbre, rien ne se perd, tout se transforme. Les déchets de la transformation servent d’engrais organiques pour les cultures, et la poudre des graines peut être utilisée comme purificateur d’eau. « Nous transformons le moringa, des racines aux feuilles, en plusieurs produits dérivés comme de l’huile cosmétique ou de la poudre alimentaire, en vue de générer des revenus pour les producteurs », explique Kwami Williams.

Mais dans « MoringaConnect », il y a aussi « connect ». De fait, Kwami Williams et Emily Cunningham ont œuvré pour organiser les agriculteurs en groupes, afin de les former, de renforcer leurs capacités et de mutualiser leurs approvisionnements en matières premières. En outre, les producteurs sont intégrés dans une base de données afin qu’ils bénéficient des fruits de leur travail de façon transparente.

« Il est très difficile d’interagir avec les petits agriculteurs si vous ne pouvez pas obtenir de bonnes données, explique Kwami Williams. Nous utilisons donc Google Drive pour construire une base de données complète d’informations sur les exploitations, les profils des producteurs, leur emplacement, etc. » Mieux : un système d’information par GPS leur permet de surveiller les exploitations à distance.

Enfin, les consommateurs sont eux aussi connectés. « Nous avons créé une boutique en ligne et les gens pourront bientôt voir les types de produits que nous avons en fonction de leur position géographique, précise Kwami Williams. Notre plate-forme de e-commerce va permettre de connecter les petits agriculteurs aux consommateurs dans le monde. » Ces derniers pourront connaître la provenance des produits qu’ils achètent et voir l’impact social que leur consommation a sur le quotidien des producteurs ghanéens.

Obstacles et encouragements

Kwami Williams veut changer la vie des gens. « Tous les défis auxquels nous sommes confrontés sont des opportunités pour nous mettre en action et non des problèmes pour se plaindre simplement », soutient-il, même si certains jours la passion marque le pas face aux obstacles que sont, par exemple, les manques d’infrastructures et de financements.

Néanmoins, les encouragements ne manquent pas. La success story de MoringaConnect dépasse aujourd’hui les frontières africaines, au point d’attirer l’attention d’importants médias anglophones et de permettre à Kwami Williams de bénéficier de plusieurs bourses et programmes réservés aux entrepreneurs innovants.

 

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