L'interminable feuilleton de Séguineau (il date d'une bonne quinzaine d'années) n'en finit pas de susciter des commentaires divers et variés.
Parmi ces derniers, chacun aura retenu celui du propriétaire de la parcelle (3,5 hectares) en question à savoir le Béké BALLY de la commune du Lorrain. Dans son plaidoyer pro domo, il invoque, en effet, le "racisme" dont il serait la pauvre victime de la part de ceux qui refusent que la Collectivité de Martinique (CTM) lui verse 225.000 euros pour un terrain qui aux dires des Domaines, services de l'Etat français, n'en vaut que...15.000.
Ce serait comique si une horde de gens dits "de couleur" n'avait pas abondé dans son sens et prit sa défense. Déjà ces bénis-oui-oui oublient que l'exploitation de BALLY tout comme celles de toute la côte Nord-Atlantique a subi un bombardement au chlordécone et à d'autres pesticides dispersés par épandages aériens pendant près de quatre décennies. Toutes sauf une ! Une seule qui se trouve également dans la commune du Lorrain et qui appartient aussi à un Béké. Ce dernier plante, en effet, de la banane bio et n'a jamais subi de vindicte ni de racisme de la part des "Neg" du Lorrain. Ou en tout cas ne s'en est jamais plaint à ce jour !
L'argument du racisme invoqué par BALLY et repris par ses bénis-oui-oui de couleur est donc totalement fallacieux. Bénis-oui-oui qui ont voté (14) pour l'octroi des 225.000 euros ou se sont courageusement abstenus (19), ce qui revient exactement au même. Bénis-oui-oui dont il faudra se souvenir qu'ils et elles appartiennent à la nouvelle coalition, la coalition informelle, silon van laté poul panché, qui chahute à chaque plénière de la CTM comme les Martiniquais peuvent, avec consternation, le constater grâce à l'Internet : RDM/PPM/PEYI-A/BA PEYI-A AN CHANS.
Car, enfin, OUI, il y a bel et bien du "racisme" dans l'affaire de Séguineau.
Mais lequel ?
Celui-ci : si ce terrain avait appartenu à un Nègre, un Chabin, un Mulâtre, un Indien, un Syrien, un Chinois ou n'importe qui d'autre, il y a belle lurette qu'un des nombreux représentants de l'Etat français (Préfets donc) qui se sont succédés à la Martinique depuis tout ce temps, aurait réquisitionné celui-ci au nom de l'intérêt général. Cela ne fait pas l'ombre d'un doute ! D'ailleurs, la Martinique étant exigüe, il est impossible d'y transporter l'eau du Nord vers le Centre et le Sud sans traverser, en certains endroits, des terrains privés. Oui, impossible ! Cela signifie donc que nombre de propriétaires "de couleur" ont accepté sans faire d'histoire que leur terrain soit traversé par des canalisations.
Le racisme a donc consisté jusqu'à tout récemment (puisque l'actuel préfet, lui, a proposé de se référer à un article du Code rural qui prévoit des "servitudes" sur un terrain privé quand l'intérêt collectif est en jeu) à protéger le propriétaire de Séguineau. A ne jamais lui mettre la pression. A le laisser mener en bateau nos collectivités. A accepter ses multiples recours en justice et tout cela pour 3 hectares et demi. Pas pour 30 !!!
L'Etat français a toujours protégé les Békés ou cédé à leurs injonctions. Il n'y a qu'à voir l'Affaire du Crédit Martiniquais, banque que certains de ces messieurs ont fini par ruiner à force de s'octroyer des prêts à taux zéro que souvent ils ne se préoccupaient même pas de rembourser. Aucun des inculpés n'a fait un seul jour de prison ! Ils sont tous décédés dans leur lit tellement la justice-sous-les-cocotiers a traîné en longueur. Et l'on se dirige vers le même scénario s'agissant de l'Affaire du Chlordécone : tout le monde sait qui, pendant des décennies, a importé ce pesticide tout en connaissant parfaitement son extrême dangerosité. Pourtant, aucun des coupables n'a été mis en examen à ce jour et l'Etat français s'est contenté d'offrir une sucette aux Martiniquais avec cette commission parlementaire présidée par S. LETCHIMY qui n'a aucun pouvoir.
Oui, il y a du racisme dans l'Affaire de Séguineau mais pas du tout là où BALLY feint de le croire ou cherche à nous faire le croire...
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