Comme toujours, il n'y a eu aucune délégation martiniquaise présente, ni des indépendantistes officiels (c'est-à-dire élus) ni non plus des indépendantistes non officiels (marxistes-léninistes, activistes etc.). Le seul pays de notre archipel qui semble les intéresser est Cuba sauf que cette dernière est plus vaste que le Portugal, la Belgique, le Danemark ou l'Irlande et qu'il n'est pas un état "micro-insulaire". Rien que La Havane-Santiago fait 1.000kms alors que Paris-Marseille n'en fait que 800 !
La Révolution cubaine fut admirable, la résistance à l'impérialisme yankee depuis plus d'un demi siècle l'est tout autant mais les problèmes que devront affronter une éventuelle Martinique indépendante n'ont rien à voir avec ceux d'une île aussi vaste et aussi peuplée. Les leçons que nous devons prendre se situent dans les petites et moyennes (Trinidad) îles de la Caraïbe sud, pas dans les Grandes Antilles. Les leçons concrètes (budget national, facture pétrolière et gazière, emprunts internationaux etc.) s'entend, pas juste les slogans dits révolutionnaires. Ou les brennen bonda pseudo-vodouisants au son d'un tam-tam.
Est-ce que le désintérêt de nos indépendantistes, élus et non élus, tient au fait que la totalité des pays des Petites Antilles aient des régimes capitalistes ? Car avoir un siège de membre associé de l'OECS ne mange pas de pain. Cela n'a aucunement amplifié nos relations économiques avec nos proches voisins pour beaucoup desquels nous sommes devenus de facto un tremplin vers l'Europe et ses aides multiformes. A Sainte-Lucie, par exemple, personne ne nous nomme "sé Matinitjé-a" mais bien "sé Fwansé-a".
Que ces pays se servent de ce tremplin est de bonne guerre puisque nous jouons aux riches lorsque nous y allons faire du tourisme. Sans compter que ce n'est pas à eux de nous dire ce que nous devrions faire. Si la Martinique veut rester française pour l'éternité, c'est son problème à elle, doivent-ils se dire et ils ont parfaitement raison. Ils doivent d'ailleurs s'amuser de nos déboulonnements de statues puisqu'à Bridgetown, capitale de Barbade, par exemple, personne ne s'en est pris à celle de Willberforce, le Shoelcher anglais. Et personne ne diabolise les Blancs créoles qui sont, dans cette même Barbade, 5% de la population contre seulement...1% en Martinique.
Depuis les îles voisines, ils doivent nous considérer comme des enfants gâtés. Nous ne voulons pas de "l'Etat colonial français" mais nous voulons, en même temps, que Miss Martinique devienne Miss France. Nous ne voulons pas des Békés mais nous aurions souhaité que les 11 joueurs de l'équipe de France de football soient des Antillais et nous sommes supporters du PSG ou de l'OM. Nous ne voulons pas des "Métros" mais nous souhaitons conserver "nos avantages acquis" selon la comique expression de nos syndicats etc...
Personne ne veut poser la QUESTION, la seule question qui vaille, la vraie question : comment en finir avec ce cirque qui dure depuis 1946 vu que le statut qui nous avait été octroyé à cette date-là est désormais obsolète ? Et évidemment, personne ne se hasarde à répondre à ladite question puisque, de toute évidence, elle ne peut être que celle-ci : un référendum sur l'indépendance comme en Kanaky (Nouvelle-Calédonie). La France y a déjà organisé un qui a eu pour résultat un vote négatif. Que cela n'empêche : un deuxième est prévu en octobre prochain, dans deux mois donc, et si c'est à nouveau le "NON" qui l'emporte, un troisième référendum est prévu en 2022.
Qu'on ne vienne donc pas nous raconter des salades et nous dire que la France ne voudra pas ! Que le cas de la Kanaky est différent de celui de la Martinique et bablabla !
Si l'ensemble de nos parlementaires (députés et sénateurs), qui sont tous "de gauche", en tout cas autonomistes ou indépendantistes, oui, TOUS, réclamaient ce référendum, la France n'aurait aucun moyen de s'y opposer.
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