Le 1er janvier 1804, Saint-Domingue devient Haïti au terme d'une révolution nègre et mulâtre qui dura douze ans.
On notera qu'au lieu d'appeler leur nouvel état, "Nouveau-Dahomey" ou "Nouveau-Congo", à l'instar des Blancs qui avaient créé partout des "Nouvelle-Espagne", "Nouvelle-Angleterre" ou "Nouvelle-France" (le Québec d'aujourd'hui), DESSALINES et les siens ont préféré rétablir le nom amérindien de l'île : Ayiti ou "pays de hautes montagnes". Manière de signifier leur autochtonie, leur néo-autochtonie plus exactement, et donc de domicilier l'Afrique aux Antilles au lieu de rêver d'y retourner. Ce sera, deux siècles plus tard, le projet d'un certain Aimé CESAIRE...
Au lendemain donc de 1804, nombre de planteurs blancs créoles se sont enfuis dans l'île la plus proche, Cuba, avec leurs esclaves, la région de Santiago. Cette migration y a enraciné la langue et la culture créoles jusqu'à aujourd'hui où les descendants de ces esclaves sont 1,5 million parmi lesquels la moitié parle encore couramment le créole. Il y a donc plus de créolophones à Cuba qu'à la...Martinique ou à la Guadeloupe ! L'Association Bannzil Kréyol Kiba célèbre chaque année la "Journée Internationale du Créole" chaque 28 octobre et il y a des émissions en créole sur Radio Havana. Tout est fait pour préserver cet héritage, particulièrement en musique comme on peut le voir sur la vidéo ci-après du "Chœur de Cuba"...