Monsieur le maire de Lamentin Mesdames et Messieurs les membres du Conseil Municipal Mon bel amour Mes chers parents Mes chers amis Vous tous en vos grades et qualités
I - La Martinique, d’une terre d’immigration à une terre d’émigration
Nous sommes en 1900, un peu avant un peu après. Avec environ 150 000 habitants, la composition ethnique de la population post-esclavagiste est à peu près constituée. Les apports successifs qui l’ont formée sont en place. Ils viennent d’Europe (les colons), d’Afrique (les anciens esclaves puis les arrivées suivantes), d’Orient (les Indiens et les Chinois) et du Moyen-Orient (les Libanais et autres). Tandis que les Caraïbes qui survivent se perdent dans le métissage et le rapprochement des deux Indes. Comme toutes les Antilles, la Martinique est désormais une terre d’où l’on part bien plus qu’une destination. Née de l’immigration, la population martiniquaise participe à partir du début du 20ème siècle aux flux migratoires intra-caribéens et ceux des îles vers les continents. L’immigration saisonnière agricole déroge très peu à la règle selon laquelle la Martinique n’attire pas pour des raisons économiques mais pour son niveau de développement humain. Quoi qu’il en soit, toutes proportions gardées, il n’y a pas plus aujourd’hui de Martiniquais à Paris que de Cubains ou d’Haïtiens à Miami ou à New-York.
Ancien combattant du FLN, le commissaire Brahim Llob est en poste à Alger dans les années qui précédent la guerre civile. Un de ses lieutenants étant accusé d’avoir voulu abattre un notable, Llob se lance dans une enquête destinée à le disculper. Cette enquête, riche en rebondissements, s’inscrit dans l’histoire contemporaine de l’Algérie, dont elle se nourrit.
A une commémoration de la mort de Frantz Fanon, deux personnalités étrangères avaient été invitées par des anticolonialistes martiniquais. J’avais observé alors que l’évènement n’avait concerné qu’une chapelle et que des militants connus de l’anticolonialisme en avaient été écartés. Je m’étais interrogé sur ce que pouvaient penser les filles de CHE GUEVARRA et de MALCOM X (je crois) à leur retour dans leurs pays respectifs, d’un pays à décoloniser, champion de consommation, comme la Martinique.
Hier, pendant que nous fêtions le 22 mai, que nous Martiniquais rendions hommage à nos ancêtres arrachés d’Afrique et rendus esclaves ou même à ceux venus d’Europe, voire aux Amérindiens et atres,…, un Français aux informations a dit que la France est le plus grand archipel du monde. On pourrait ajouter : «parce qu’elle étend ses tentacules sur le monde entier, sur les proies qui s’y soumettent ou qui se laissent facilement bouffer». Voila pourquoi on l’appelle encore métropole. Allons enfants de la patriiiiie… ! Ponlonmponmponm…
On peut penser ce qu'on veut du militant panafricaniste Kémi SEBA et de l'action symbolique qu'il a menée avec une centaine de manifestants au Centre Commercial de Génipa, propriété du plus riche Béké martiniquais, Bernard HAYOT. En effet, s'emparer du seul sucre au nom duquel, nos ancêtres furent mis dans les fers durant des siècles, est gros de signification. On est loin du pillage ou de l'émeute !
Ce vendredi 25 mai, la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l'Université des Antilles organise un colloque dédié à l'historien Léo ELISABETH, décédé en décembre 2016, qui fut l'un des pionniers dans l'étude de la formation de la société martiniquaise au début de la colonisation, au XVIIe siècle donc. Un aéropage d'historiens se penchera sur ses différents thèmes de prédilection d'un homme s'est également intéressé à l'univers de "l'Habitation", à l'esclavage, aux Libres de couleur, à la Révolution anti-Esclavagiste de 1848, à l'œuvre de Victor Schoelcher, au Temps de l'Amiral ROBERT etc.
Le petit et le grand cinéma martiniquais ont assez duré.
Les gesticulations, contorsions, dénonciations et autres torsions des acteurs de ce film de série B commencent à fatiguer, à "bouffir", les quelques Martiniquais qui veulent regarder la réalité en face et surtout l'affronter quel qu'en soit le prix à payer.
Seuls les voyages ont le pouvoir de faire se rencontrer les écrivains. Hors de leur lieu d’origine, ils cessent soudain d’être des gens renfermés et égocentriques. Je n’ai pour ma part rencontré Edouard Glissant que très rarement à la Martinique, mais dans ce qu’il a appelé le « Tout-monde », oui, nous nous sommes souvent vus. Contrairement aux artistes (musiciens, chanteurs etc.) ou aux sportifs, les écrivains ne gagnent pas d’argent ou très peu. Leur seul privilège est de pouvoir voyager un peu partout sans avoir à débourser quoi que ce soit, alors nous en profitons. Les souvenirs les plus forts que j’ai de cet immense écrivain se situent donc forcément hors de notre terre natale, quoique partout où nous allons nous n’avons cesse de parler d’elle, d’évoquer son histoire tragique, sa langue et sa culture déclinantes, l’impasse politique dans laquelle elle se trouve depuis un demi-siècle.
Ella Habiba SHOHAT est Israélienne née de parents juifs irakiens. Elle vit et enseigne aux Etats-Unis. Ella Habiba SHOHAT se sent et se revendique autant arabe que juive et prend la défense des identités multiples. Elle a consacré un essai aux juifs orientaux ou « misrahim», qu’elle appelle aussi, juifs arabes : «Le sionisme du point de vue de ses victimes juives» (La Fabrique, 2006). Ella Habiba SHOHAT est aussi une spécialiste de l’œuvre de Frantz FANON
Fok nou koumansé admet ki gloriyé chak lanné, gloriyé pou gloriyé, ka bout adan sa nou pé kriyé gloriyaj(commémorationnisme/commemorationism) kivédi répété chak lanné, akwèdi jako-répet, sé menm plodari-a (discours/speech), sé menm maché épi sèbi a (flambeau/torch), sé menm ispektak tanbou ek lanmizik la. Sé menm kalté bokantaj-pawol la tou.
Kesion-tala nan tet-mwen dépi man trapé laj konprann, dépi jou-tala,lé paran fè nou kité péyi-nou pou nou té pran bato pou péyi La Fwans .
Mwen ka sonjé lé nou rivé anba frédi-a, premié bagay lé paran fè, yo enskri nou lékol . An tan-tala, sé té dis lanné apré ladjè Fwansé, kont Alman, pa té djè ni Neg atè Pari. Nou té anpami pep-la ,é an tan- tala , tout moun té fen , é lè lé moun adan sitiasion-tala, tout moun té moun !
Pou'w byen viv adan on péyi, fò'w konnèt bèl mannyè a'y. An ka ba zót sis larèl a Lasyèd an sis-kat-dé: Alè (Ponctualité). Fè plan (Planification). Kyenbé pawòl. Tiré soulyé... Mèsi pou manjé-la. Mèsi pou envitasyon-la.
L'esclavage ne fut pas seulement un crime contre l'humanité : ce fut une abomination, une monstrueuse entreprise de déshumanisation et d'exploitation de l'homme par l'homme.
Ceux qui participèrent à ce crime épouvantable, c'est-à-dire la déportation et la mise en esclavage de 42 millions d'êtres humains sont, au regard de l'Histoire, les derniers des barbares. « Ultimi barbarorum !» : les pires de tous les barbares !