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UNIVERSITE : CRIER « AU LOUP ! » NE SUFFIT PAS

Yves-Léopold MONTHIEUX
UNIVERSITE : CRIER « AU LOUP ! » NE SUFFIT PAS

Une opinion piquée sur l’internet m’amène  à faire plusieurs observations. L’internaute déclare : « Nos politiciens veulent se retirer du cadre français en se camouflant dans des partis bô caye ; personne ne veut s’intégrer dans les partis nationaux pour afficher le territoire au sein du gouvernement. On se replie sans arrêt et le résultat est devant nos yeux ». Ces mots s’appliquent bien au rapport au gouvernement de la classe politique martiniquaise.

Le repli est incontestable et même provocateur. La Martinique est la seule collectivité de l’Outre-Mer à ne pas être représentée en France par un parti national, de droite ou de gauche. C’est une  réalité que la Martinique et les  Martiniquais doivent assumer sans pleurnicheries. L’invitation à ne pas voter pour certains partis locaux n’est pas à l’ordre du jour, car plusieurs scrutins ont consolidé la situation d’aujourd’hui. Les résultats sont déjà là, que sanctionnent de nombreux jeunes parmi ceux qui partent ; c’est le succès d’une politique sciemment développée et non une surprise ou un accident. Ce sont les résultats d’une politique constante et transpartisane qui nous distingue de tous les autres territoires et que les différents gouvernements ont reçus cinq sur cinq. Aucun parlementaire martiniquais ne peut, par exemple, sans être ridicule, s’opposer à la suppression de l’abattement fiscal.

Pour l’université, les choses sont spectaculaires. Tandis que pendant des décennies, toutes les intelligences martiniquaises ont été concentrées sur le statut politique de la Martinique, la Guadeloupe a multiplié sans états d’âme instituts et formations, aidée par ses ministres « français » successifs, de gauche ou de droite. Et lorsque la Martinique désunie se signale, c’est à travers un scandale, celui du CEREGMIA. Le parc universitaire du Département de la Guadeloupe s’est  donc agrandi et le nombre de ses professeurs et autres personnels a augmenté au détriment de ceux de la Collectivité martiniquaise. Ainsi donc, la Guadeloupe ne se contente pas de nous avoir piqué la Route du Rhum (qui avait débuté en Martinique), le Cyclotron et bien d’autres choses, elle est en train de nous larguer définitivement au plan de la recherche et du savoir.

La Guadeloupe qui ne connaît que le pragmatisme, la solidarité des siens et le rapport de forces, tient, avec le concours évident de l’Etat, une manière de revanche. Elle semble vouloir vassaliser ou pousser vers la sortie la Martinique, laquelle pourrait se retrouver bientôt « une main devant, une main derrière. »

Après les dressages des ergots et les sempiternelles vaticinations politiques, la Martinique a aujourd’hui bonne mine de crier « au loup ! au loup !». Si elle veut encore garder un peu de dignité, elle devrait quitter l’Université de Guadeloupe, avant d’en être chassée, et envisager une refondation conforme à sa politique de repli.

Fort-de-France, le 29 novembre 1018

Yves-Léopold Monthieux

Commentaires

GIRIER-DUFOURNI... | 01/12/2018 - 12:05 :
Je veux bien que la Guadeloupe pousse la Martinique vers la sortie mais, en respectant les règles. Et, en effet, même si elle est aidée par l'état, la trahison semble envahir la classe politique d'ici et d'ailleurs. C'est le résultats qui compte mais, quelle indignité qui deviendra indigeste pour certains, lorsqu'ils arriveront à la fin de leur carrière....Aussi, la Martinique reste digne dans sa décision de sauver l'UA. Car, si il devait y avoir deux Universités, quelle catastrophe, au moment où l'on parle de mutualisation des moyens. Qui alors pourra empêcher les étudiants, tant en 971 qu'en 972 d'aller voir si l'herbe n'est pas plus verte ailleurs quand tous les moyens seront restreints?La Guadeloupe qui semble vouloir profiter de l'aide de certains, de ne pas anticiper le piège tendu et de céder aux bruits des sirènes de la manipulation, saura t-elle faire face lorsqu'elle se retrouvera seule? Le problème sera le même pour la Martinique.Et, il faut dire que certains de nos élus locaux, sous prétexte, de bonne entente ont laissé faire?...

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