Guo Xuebo est né en 1948 dans une savane de la Mongolie intérieure. Les Mongols sont des nomades respectueux de la nature qui vivent dans des tentes, utilisent comme combustibles des herbes sèches ou des excréments, ils ne coupent jamais d’arbustes. Mais l’industrialisation et l’agriculture moderne ont raison peu à peu de leur souci atavique de préserver leur environnement. Les steppes défrichées et cultivées sans résultats probants par manque d’eau sont très vite remplacées par le désert.
Pour Guo Xuebo, ce conflit majeur entre deux types de civilisation constitue une source d’inspiration. Il est en quête d’un monde perdu. Par ailleurs, il perpétue la tradition littéraire mongole orale qui fait la part belle aux thèmes animaliers. Ses conceptions sont aussi empreintes de lamaïsme, une religion qui voue un culte au ciel et à la terre et donc enseigne le respect de la nature.
Dans La Renarde du désert Guo XUEBO nous raconte comment les habitants d’une steppe ont planté des arbres pour endiguer l’envahissement du désert. Le vieux Sha est chargé depuis 20 ans d’entretenir la pépinière et de veiller au reboisement. Il se prend d’affection pour une renarde avec laquelle il vit, dans la nature, en bonne intelligence. Jusqu’au jour où un représentant de l’administration vient inspecter les plantations et en profite pour aller à la chasse. Il tue la renarde mais éprouve un choc en contemplant son petit qui s’obstine à téter le cadavre. Le vieux Sha, ravagé par le chagrin, recueille le renardeau.
Pour faire oublier momentanément l’industrialisation anarchique, le pouvoir corrupteur de l’argent, la fin des traditions, Gua Xuebo invite à respecter la nature et à apprécier les choses saines et simples de la vie.
Marie-Noëlle RECOQUE DESFONTAINES