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Un raz-de-marée nationaliste submerge la Corse

Audrey CHAUVET (in "LE FIGARO")
Un raz-de-marée nationaliste submerge la Corse

Au premier tour des élections territoriales, la liste de Gilles Simeoni a remporté 45,36 % des voix.

   Bastia

   À 18 heures, dans l'ancien hôtel de ville de Bastia, le maire nationaliste, Pierre Savelli, proclamait le scrutin clos. À 18 h 01, avec un sens certain de la mise en scène, Gilles Simeoni faisait son entrée dans ce bureau symbolique où sa victoire aux municipales en 2014 avait marqué le début de la conquête de la Corse par les nationalistes

 

   Le dépouillement est sans appel: la liste Femu a Corsica recueille 46 % des voix à Bastia. Les applaudissements fusent et Gilles Simeoni scrute son smartphone pour observer les résultats qui tombent, invariables d'un bureau de vote à l'autre: la liste Femu a Corsica de Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni a littéralement écrasé ses adversaires pour ce premier tour des élections territoriales, recueillant au total 45,36 % des suffrages sur l'île.

  «Un score sans précédent dans l'histoire de la Corse», se félicite Gilles Simeoni, qui n'osait espérer un résultat aussi élevé même si sa liste partait favorite. Des meetings combles, des débats menés avec une maîtrise imparable, et surtout une opposition affaiblie par l'éviction du paysage politique des «clans» traditionnels: les nationalistes corses ont su saisir le moment pour conforter leur place à la tête de la région.

   Très loin derrière eux, la liste de Jean-Martin Mondoloni, A strada di l'avvene, ne recueille que 14,97 % des suffrages. Un score faible pour une droite divisée entre la candidature de Jean-Martin Mondoloni et celle de Valérie Bozzi (12,77%), seule femme tête de liste.

   Autre confirmation de ce scrutin: La République en marche ne parvient pas à entraîner les Corses dans son sillage. La liste conduite par le maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, n'est parvenue à rassembler que 11,26 % des voix.

   En queue de peloton, la liste nationaliste de Paul-Félix Benedetti, Core in Fronte, recueille 6,69 % des suffrages qui devraient, selon toute vraisemblance, se reporter vers la liste nationaliste. Suivent l'unique liste de gauche menée par Jacques Casamarta, qui n'a convaincu que 5,68 % des électeurs, et la liste Front national de Charles Giacomi, qui écope de 3,28 %. Un très faible score au regard de la vague «bleu Marine» qui avait gagné la Corse lors de l'élection présidentielle mais qui reflète la traditionnelle désaffection pour l'extrême droite lors des scrutins locaux dans l'île.

   Les deux listes de droite et la liste En marche!, qui ne cachaient pas leur volonté de s'allier pour peser dans les urnes le 10 décembre, reconnaissent qu'il sera difficile voire impossible de contrer la vague nationaliste. Mathématiquement, ce «front républicain» ne serait pas en mesure de passer en tête: «Simeoni qui plie l'élection à 45 % et qui sera conforté par d'autres indépendantistes à 6 ou 7 %: nos listes cumulées ne feront pas le poids», reconnaît Jean-Martin Mondoloni. «C'est la preuve que les manœuvres pour construire une coalition hétéroclite pour faire barrage aux nationalistes ont été sanctionnées», tacle Gilles Simeoni.

  Au soir du premier tour, il semble donc que la messe soit dite: les nationalistes vont prendre les rênes de la grande collectivité régionale issue de la fusion entre les deux conseils départementaux et la collectivité territoriale de Corse. Portés par deux ans de mandature menés sans embûche majeure à la tête de la collectivité territoriale de Corse et par une forte volonté de renouveau en politique de la part, notamment, de la jeunesse insulaire, Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni ont pour objectif de mener la Corse vers un processus d'autonomie législative, réglementaire et fiscale qui n'aboutirait toutefois à l'indépendance que si les Corses exprimaient par référendum leur volonté de rompre les liens avec la France.

   Dimanche prochain, la Corse pourrait donc prendre un tournant majeur. Et à moins d'une tempête de neige qui bloquerait les routes vers les isoloirs et ferait chuter une participation déjà en légère baisse par rapport aux élections régionales de 2015 (52,17 % contre 59,7 % il y a deux ans), les nationalistes semblent se diriger tout schuss vers une victoire historique. 

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