Accueil
Aimé CESAIRE
Frantz FANON
Paulette NARDAL
René MENIL
Edouard GLISSANT
Suzanne CESAIRE
Jean BERNABE
Guy CABORT MASSON
Vincent PLACOLY
Derek WALCOTT
Price MARS
Jacques ROUMAIN
Guy TIROLIEN
Jacques-Stephen ALEXIS
Sonny RUPAIRE
Georges GRATIANT
Marie VIEUX-CHAUVET
Léon-Gontran DAMAS
Firmin ANTENOR
Edouard Jacques MAUNICK
Saint-John PERSE
Maximilien LAROCHE
Aude-Emmanuelle HOAREAU
Georges MAUVOIS
Marcel MANVILLE
Daniel HONORE
Alain ANSELIN
Jacques COURSIL

Un radiotélescope américain, essentiel à l’astronomie, menace de s’effondrer

Un radiotélescope américain, essentiel à l’astronomie, menace de s’effondrer

Deux câbles ont rompu coup sur coup, laissant craindre des dégradations fatales pour cet instrument installé dans la ville d’Arecibo, à Porto Rico. Il s’agit de l’un des plus puissants du monde, utilisé par des centaines de scientifiques.

Les câbles sautent les uns après les autres au-dessus du radiotélescope d’Arecibo, à Porto Rico, faisant craindre le pire pour cet instrument dont dépendent les travaux de centaines d’astronomes. Le 6 novembre, l’un des principaux haubans soutenant une plate-forme de 900 tonnes a lâché, s’effondrant 150 mètres plus bas sur la « coupelle » de 300 mètres de diamètre qui collecte les ondes radio en provenance de l’espace. Cet accident fait suite à celui du 10 août, quand la chute d’un câble auxiliaire avait crevé le récepteur sur une trentaine de mètres.

Seule une poignée de câbles tiennent désormais la plate-forme, et chacun d’eux « supporte davantage de poids qu’auparavant, ce qui augmente le risque d’une nouvelle rupture qui conduirait probablement à l’effondrement de toute la structure », selon l’Université de Floride centrale (UCF), qui gère le site. D’après l’UCF, c’est un embout de câble qui est en cause dans le premier accident. Il a été envoyé pour examen au Kennedy Space Center de la NASA, en Floride.

Selon des responsables de l’université, des signes de fragilité ont déjà été relevés sur les câbles restants et la structure est sous surveillance grâce à des drones et à des caméras. « Il y a beaucoup d’incertitude jusqu’à ce que nous soyons à même de stabiliser la structure », a prévenu Francisco Cordova, le directeur de l’observatoire, dans un communiqué.

Des ouvriers repeignent la structure au-dessus du radiotélescope, en 2007.

Des ouvriers repeignent la structure au-dessus du radiotélescope, en 2007. Brennan Linsley / ASSOCIATED PRESS


De nouveaux haubans sont attendus dans les semaines qui viennent. L’observatoire, cité par l’agence de presse américaine Associated Press (AP), évalue les dommages à plus de 12 millions de dollars (10,1 millions d’euros). Pour réparer, il escompte des fonds de la National Science Foundation, l’agence fédérale américaine propriétaire de l’instrument, dont le porte-parole, Rob Margetta, a déclaré qu’une décision sur le financement des travaux impliquerait vraisemblablement le Congrès américain et des discussions avec toutes les parties prenantes.

En cinquante-sept ans d’existence, le radiotélescope a connu son lot de tempêtes et de séismes. Des réparations consécutives au passage de la tempête Maria, en 2017, étaient d’ailleurs en cours quand le premier câble a rompu.

Un observatoire crucial pour l’étude des pulsars

Ces mésaventures frappent de plein fouet les recherches des quelque 250 scientifiques qui utilisent l’instrument, mis à l’arrêt depuis le premier incident. Parmi eux, Edgard Rivera-Valentin, du Lunar and Planetary Institute de Houston, au Texas. Selon AP, il comptait utiliser le radiotélescope pour étudier la Planète rouge en septembre. « Mars ne sera plus aussi proche de la Terre, tout en étant observable depuis Arecibo, avant 2067, a-t-il calculé. La prochaine fois qu’on pourra atteindre ce niveau de données radar, je ne serai plus là. »

L’observatoire est notamment jugé crucial pour l’étude des pulsars, ces étoiles qui, en émettant un signal radio très régulier, peuvent servir à détecter le passage d’ondes gravitationnelles. « Il a plus de cinquante ans mais reste un instrument très important, a estimé Alex Wolszczan, astronome et professeur à l’Université d’Etat de Pennsylvanie, auprès d’AP. Le perdre porterait un coup majeur à ce qui est, à mon sens, une recherche très importante. »

Lire aussi : Le secret bien gardé des ondes gravitationnelles

Construit dans une dépression naturelle en 1963, en pleine guerre froide, le radiotélescope d’Arecibo devait servir au départ à détecter des satellites voire des missiles soviétiques, rappelle le National Geographic, grâce aux perturbations induites par ces engins dans l’atmosphère.

En matière scientifique, l’outil affiche un bilan impressionnant. Un an après son inauguration, il a permis d’établir la période de rotation de Mercure. Dix ans plus tard, il a rendu possible la première observation indirecte d’ondes gravitationnelles, valant au chercheur Joe Taylor le prix Nobel de physique en 1993. C’est aussi à lui qu’on doit les premières détections d’exoplanètes au début des années 1990, et il a servi à surveiller des astéroïdes circulant à proximité de la Terre.

Il a longtemps été le plus grand instrument du monde de ce type, avant d’être détrôné, en 2016, par le Sky Eye, dans le sud-ouest de la Chine (500 mètres de diamètre). Le grand public le connaît surtout grâce à ses apparitions dans plusieurs films dont Goldeneye (1995), la 17e aventure de James Bond au cinéma. C’est aussi un site touristique important, qui accueille chaque année 90 000 visiteurs.


Le Monde avec AP

Connexion utilisateur

CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain afin d'éviter les soumissions automatisées spam.

Pages