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Un éclair a traversé la nuit, mardi

Corinne MENCE-CASTER
Un éclair a traversé la nuit, mardi

Il était un homme parmi d’autres mais

Pas un homme comme les autres,

Il maniait aussi bien l’autre langue que la nôtre

Il vivait sur terre mais savait planer bien au-dessus

Dans l’univers compliqué des phonèmes

Et autres morphèmes

Dans le monde des Idées d’une vision transfigurée,

Par la lumière nacrée d’une bienfaisante espérance

Qui lui faisait préférer l’appartenance aux identités.

 

Chak fwa an moun ka kité nou, chagren é lanm koulé pou nou

Pas ou sav, nou pa sav sa ki ni pli lwen

La vi ka fini é sa byen nou ké rivwé demen

 

Nou té kontan sav ou té la

Mèsi pou tou sa ou fè pou linivèsité nou

Pou yich nou pé komprann ki moun yo yé

 

Il nous a prouvé qu’on peut être un grand gréco-latin

Et un semeur fécond de graines pour le créole

Fondal-Natal, Gerec, graphie, Ranboulzay

Misiè dèyè tou sa, sé li ki mété yo douvan

Qui, mieux que lui, a su kréyoler?

 

Un éclair mardi a traversé la nuit

Sans fracas, mais avec obstination

Il n’était pas pressé, il a pris son temps

De parcourir une dernière fois

Le monde qu’il aima tant,

De lire pour la première fois

Ce qu’aurait pu être Ranboulzay 3

 

Nou ké kontinyé sa ou koumansé

Pa pè, nou pé ké ladjé

La vi ka fini é sa byen nou ké rivwé demen

 

Un visionnaire s’en est allé, mais il reste tout près,

Tout près de nous

Ses textes nous portent, sa pensée nous interroge,

Ne pleurons pas, mais travaillons sans relâche

A poursuivre son œuvre

A croire en nous, en qui nous pouvons être

D’ici et d’ailleurs, du créole et de toutes les autres langues.

On ne sème jamais en vain.

 

Au revoir Jean

La vi ka fini é sa byen, nou ké rivwé demen.

 

Corinne MENCÉ-CASTER

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