Aimé Césaire doit se retourner dans sa tombe du cimetière La Joyau sur les hauteurs de Fort-de-France. Son dauphin, désigné ou autoproclamé (allez savoir !), Serge Letchimy, vient, en effet de voter à l'Assemblée nationale française en faveur du plan scélérat visant à placer le peuple grec sous le joug de la finance européenne et internationale. On dira que notre député et président de Région est apparenté PS et qu'il n'a fait que suivre la discipline de groupe, sauf qu'il y a des députés socialistes hexagonaux qui ont voté contre. Sauf qu'Alfred Marie-Jeanne, Jean-Philippe Nilor et Brno-Nestor Azérot ont voté contre.
Nul n'est besoin d'être un expert en économie pour voir que l'Europe néo-libérale, Allemagne en tête, a fait fi du vote du peuple grec contre le prétendu plan d'aide que celle-ci lui proposait mais en réaité lui imposait). Un "NON" franc et net : 62%. Non seulement, cette Europe-là a bafoué la démocratie, mais elle s'est employée à humilier les Grecs et leur leader, le premier ministre Tsipras, lui aussi largement élu il y a quelques mois. Par comparaison, on peut constater la mansuétude dont les différents gouvernements européens et plus largement occidentaux ont fait preuve à l'endroit des banques et des financiers véreux lors de la dernière crise monétaire mondiale. Ces banques, en effet, ont été massivement sauvées grâce à l'argent public et si quelques comparses (comme le désormais fameux Jérôme Kerviel) ont été sanctionnés, l'immense majorité des apprentis-sorciers de la finance et des rapaces ont été épargnés, recommençant de plus belle leurs magouilles aujourd'hui.
Serge Letchimy a donc voté pour l'Europe de la finance, pour l'Europe des gros capitalistes, pour l'Europe des prédateurs, pour l'Europe qui n'a que mépris pour la volonté des peuples.
Il s'agit là rien moins qu'une énième trahison de la pensée d'Aimé Césaire dont le néo-PPM brandit pourtant le nom tel un hochet.
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