Accueil
Aimé CESAIRE
Frantz FANON
Paulette NARDAL
René MENIL
Edouard GLISSANT
Suzanne CESAIRE
Jean BERNABE
Guy CABORT MASSON
Vincent PLACOLY
Derek WALCOTT
Price MARS
Jacques ROUMAIN
Guy TIROLIEN
Jacques-Stephen ALEXIS
Sonny RUPAIRE
Georges GRATIANT
Marie VIEUX-CHAUVET
Léon-Gontran DAMAS
Firmin ANTENOR
Edouard Jacques MAUNICK
Saint-John PERSE
Maximilien LAROCHE
Aude-Emmanuelle HOAREAU
Georges MAUVOIS
Marcel MANVILLE
Daniel HONORE
Alain ANSELIN
Jacques COURSIL

REPRÉSENTATIONS DU MÉTISSAGE ET MONDIALISATION : VISIBLE ET INVISIBLE, MATÉRIEL ET IMMATÉRIEL

Bruno Ollivier, Professeur en sciences de l'information et de la communication (UAG)
REPRÉSENTATIONS DU MÉTISSAGE ET MONDIALISATION : VISIBLE ET INVISIBLE, MATÉRIEL ET IMMATÉRIEL

{{Introduction: Que peut-on métisser?}}

Que peut-on métisser? demandait le premier jour Jean Bernabé, posant à juste titre la question ontologique. Le passage du langage commun à celui de la recherche impose en effet qu'on précise le domaine d'extension et d'application des concepts qu'on veut utiliser.
Ma réponse tentera dans un premier temps de distinguer le réel du discours, la biologie des représentations.

Métisser suppose qu'on est en présence d'éléments d'espèces différentes. Dès lors, en biologie, on peut envisager le mulet, comme il en a été question ici, lequel est stérile, ou des mélanges de fleurs, de légumes ou d'arbres , parce qu'il exister des espèces différentes, identifiées. Mais hors de ce domaine, il n'y a que métaphore. Le couple mulâtre/mulet est un effet de discours, qui ne repose que sur une métaphore, laquelle exprime par ailleurs pour le moins un mépris raciste par renvoi à l'animal de charge.

On suggérera ici que les différences fondamentales dans l'espèce humaine sont celles qui existent entre les groupes sanguins, parce qu'elles interdisent les transfusions sanguines. Ce ne sont pas non celles liées au phénotype, à la forme du nez ou aux pratiques culturelles. Dans le domaine des humains, la question du métissage ne se pose pas, puisqu'il n'existe qu'une espèce,et que la différence est plus grande entre un porteur de sang 0 et un porteur de sang A qu'entre un suédois et un Kanak.

Dès lors, tout être humain est un métis, dans la mesure et dans la mesure seulement où il est le produit du mélange de son père et de sa mère biologiques, et le renvoi à l'infini des mélanges biologiques montre l'inanité du concept de métissage au plan biologique pour les humains.

S'agissant de pratiques culturelles (musiques, littérature, religions…), l'idée de métissage repose aussi sur l'illusion qu'il existe ou qu'il aurait existé, à un moment donné, des pratiques pures, qui vont se mélanger à d'autres. Elle renvoie donc à une nostalgie d'un état premier où quelque chose aurait été pur et sans mélange.

L'histoire montre au contraire que toutes les pratiques culturelles sont issues de rencontres, et donc qu'aucune n'est plus pure que les autres.
Certaines sont matérielles (livres, bâtiments…), d'autres immatérielles (danse, musique, conte oral, manière de cuisiner…). Elles renvoient directement à la sensorialité, ce qui, on va le voir a son importance. {{(...)}}

{{Colloque de l'IRD, Fort de France, 11 novembre 2005}}
_ {{Conseil Régional de la Martinique}}
(sous presse)

{{Bruno Ollivier}}
_ Professeur en sciences de l'information et de la communication
_ Université des Antilles et de la Guyane.

(...)

Connexion utilisateur

CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain afin d'éviter les soumissions automatisées spam.

Pages