A la proposition bêta et alimentariste d'un député guadeloupéen visant à créer un "groupe parlementaire de l'Outremer", le député polynésien, Moethai BROTHERSON, gendre du célèbre leader Oscar TEMARU, vient d'opposer la création d'd’un « groupe parlementaire d’élus indépendantistes, nationalistes corses, souverainistes ou partisans d’une République un peu moins jacobine ». Rappelons à ce propos que la Corse vient, pour la première fois, d'élire 3 députés nationalistes ! Super idée que, bien évidemment, les "lapia" de députés antillais, guyanais et réunionnais, élus (es) pour la plupart avec des pourcentages de votants dérisoires par rapport au nombre d'inscrits, ne prendront pas en considération. Pourtant dans le contexte actuel, c'est la seule qui serait un tant soit peu efficace face à une assemblée macroniste monocolore qui agira à sa guise et d'abord envers l'Outremer.
Car l'idée d'un "groupe Outremer", contrairement à celle de BROTHERSON, est fondée non pas sur une vision (à moyen et long terme) de l'avenir des territoires encore sous tutelle française, mais sur des revendications ponctuelles, factuelles, qui en font, en fait, un banal lobby trans-partisan. Il s'agira d'aboyer comme des roquets et de mordiller les talons du Papa Blanc pour qu'il lâche de temps à autre quelques sucreries du genre subventions exceptionnelles et autres. Rien de plus ! Avec BROTHERSON, à l'inverse, il se serait agi de prendre l'Etat jacobin à ses propres contradictions et cela non pas avec un angle d'attaque "ultramarin" de médiocre importance, mais en s'alliant aux autonomistes et nationalistes corses, bretons etc.
Hélas, nos députés naturellement bronzés (ou "Français foncés" comme ironise la langue créole) iront tranquillement, comme de bon petits toutous, s'inscrire dans les grands groupes qui composeront l'Assemblée nationale. Tel sera chez les macronistes, tel autre chez les socialistes ou les mélanchonistes, tel autre encore chez les Républicains. Perdus dans la masse, noyés même, ce sera là un bon moyen pour continuer à se planquer et à ne rien foutre au Palais Bourbon comme ceux dont le taux d'absentéisme au cours de la dernière mandature est une insulte à leurs (peu nombreux, il est vrai) électeurs.
77 Martiniquais sur 100 ne sont pas allés voter au cours des dernières législatives.
Alea jacta est !...comme on dit en polynésien