Pour nos chers (ères) élus (es), tout est toujours de la faute du Papa Blanc dès lors qu'il s'agit de justifier leurs insuffisances, leurs erreurs et leurs trahisons. Ils et elles paradent, écharpe bleu-blanc-rouge bien visible quand il s'agit d'impressionner le vulgum pecus, bombent le torse, prononcent des paroles martiales et disparaissent ensuite avec le sentiment du devoir accompli.
Ce serait comique si 1.000 hectares ne bonnes terres agricoles n'étaient pas irrémédiablement bétonnées chaque année. Si 4.000 jeunes ne quittaient pas chaque année la Martinique sans espoir de retour. Si près de 40% de ceux qui restent au pays ne se retrouvaient pas au chômage. Si la caste béké ne continuait pas, imperturbablement, à "développer" son économie de comptoir qui ne bénéficie qu'à elle. Si l'empoisonnement au chlordécone__impuni à ce jour !__ne continuait pas à faire des dégâts : cancers de toutes sortes, maladies d'Alzheimer et de Parkinson, malformations congénitales. Si la corruption ne gangrenait pas tous les étages de la société martiniquaise à commencer par les plus élevés et si les coupables ne demeuraient pas impunis etc...etc...
La liste serait trop longue des désastres que vit au quotidien les Martiniquais depuis un demi-siècle.
Certes, tous les élus ne sont pas à mettre dans le même sac et certains d'entre eux ont déployé des efforts méritoires tout au long du demi-siècle écoulé pour tenter d'arracher le pays à son marasme__comme par exemple, Alfred Marie-Jeanne__mais ils et elles furent et sont trop peux nombreux pour parvenir à inverser vraiment la tendance. Les derniers événements à Fort-de-France viennent, par exemple, de démontrer l'incurie des élus du PPM qui sont allés de la dénonciation des actions des déboulonneurs (qualifiés de "vandales") jusqu'à la capitulation en rase campagne en proposant "le dialogue" avec les activistes en passant par diverses rodomontades ("Nous n'accepterons aucune injonction !") et l'humiliation publique du maire de Fort-de-France qui s'est retrouvée enchaîné par une cinglée.
Oui, l'Etat français a sa part de responsabilité dans la situation que vit la Martinique mais quand nos élus (es) tentent de lui en faire porter l'entière responsabilité, ils nous prennent carrément pour des imbéciles. En tout cas, ledit Etat a pris ses responsabilités devant la Porte du Tricentenaire comme on peut le voir sur la photo qui illustre cet article et nos élus (es) n'ont pas eu mot à dire. Le maire de Fort-de-France était même chargé d'exécuter l'arrêté préfectoral interdisant tout rassemblement à cet endroit !
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