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Polémique autour de l'implantation d'un centre commercial dans le Sud Basse-Terre

Roger VALY-PLAISANT
Polémique autour de l'implantation d'un centre commercial dans le Sud Basse-Terre

   Depuis quelque temps, un débat secoue le monde du commerce de Guadeloupe. Il s’agit de l’implantation d’un centre commercial dans le Sud Basse-Terre. Les passions se déchaînent. Des commerçants s’agitent et pointent leur inquiétude. Des politiques s’agitent et montrent leur opposition. Certains, ignorant les manœuvres des autres, se trouvent ainsi manipulés malgré eux. Qu’en est –il de ce dossier ? Le présent article se veut un éclairage partisan, certes, mais ne cachant aucun aspect du problème.

Unanimité troublante

 

Ils sont tous adversaires politiques, parfois de manière irréductible,  si on prend le cas du Parti de Gauche de Mélenchon qui s’oppose avec virulence aux  Socialistes et aux Républicains. En tant que partis étrangers faisant leur marché électoral en Guadeloupe, ils ont ces postures que certains qualifient d’opposition Droite-Gauche. Ces postures d’un temps révolu ne les empêchent pas d’être contre les intérêts du peuple guadeloupéen, soit en s’opposant à la langue, au changement de statut et plus récemment en se liguant contre un projet de Centre Commercial, porté  par un groupe privé.

C’est la dernière manifestation en date, montrant qu’il est vain de faire semblant en pays colonisé. La réalité vous rattrape toujours et on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps. Il y a trop d’occasions de défendre les intérêts colonialistes pour ne pas en trouver une, même si en apparence on en combat d’autres.

Le cas d’un groupuscule appelé Parti de Gauche que dirige un ancien fonctionnaire mis au placard par son administration avec salaire et prime assurés,  est là pour en témoigner. Au nom de Mélenchon il défend la géothermie à Bouillante, il se dit contre le port en eau profonde quand tout est déjà consommé et qu’il sait qu’il n’y peut plus rien, et voilà qu’il s’oppose au projet de Valkanaers   apportant une résonnance politique à Toto, aux commerçants de la ville de Basse-Terre, de Trois-Rivières et de Saint-Claude. Tous contre le projet de Centre Commercial à Gourbeyre qualifié de projet capitaliste, comme si les autres ne l’étaient pas. Comme le Casino qu’alimentent les fonds publics de la Sem patrimoniale ou celui, concurrent, du groupe Super U, qui n’a pas été retenu par la CCI en 2008. Il fait simplement son marché électoral, tout comme Toto !

Pour les présidentielles, ils s’opposeront de nouveau ainsi que pour les législatives où il sera candidat comme d’autres qui étaient dans la salle du D’Arbaud le 5 avril 2016 à 9h.

 

Ce qu’il ne sait pas, c’est que Toto, ministre, a reçu une note de la DAT où il était question de manigancer pour s’opposer au centre Commercial à Gourbeyre au profit d’un centre Commercial à Capesterre Belle-Eau sous l’égide du Groupe Parfait, piloté directement par la Sem Patrimoniale et son directeur Fischer, avec donc de l’argent public pour mettre en place une ZAC. Cette ZAC devait supprimer des terres agricoles au lieu-dit Fromager à Capesterre Belle-Eau, ce qui n’est pas le cas de Valkanaers, où il y a lieu d’assainir. Le groupe Parfait est tout aussi capitaliste qu’Hayot, tout aussi martiniquais, mais son projet avait été rejeté par la CCI et les services de l’Etat en 2008 et la Région, avec notre argent, volait à son secours en 2010 en lui offrant un espace sous prétexte de concurrencer le groupe GBH et diminuer le coût de la vie, dada alors de Toto.

Tout cela nous montre qu’une fois de plus, la ville de Gourbeyre risque d’être lésée pour des questions qui ne la concernent pas, pour les manœuvres politiques des uns et des autres. Dans ce dossier, le maire de Trois-Rivières a joué un rôle de pantin en tant que députée et présidente de la Sem Patrimoniale, manipulée par Toto. Les élus de l’opposition de Gourbeyre, en la personne de la Conseillère Départementale récemment élue, présente à la cérémonie des vœux en 2016 à Trois-Rivières, où a été donné le coup d’envoi de la campagne contre le centre commercial à Valkanaers, ne peuvent ignorer toutes ces manœuvres à l’encontre d’une commune qu’ils prétendent défendre.

Plus surprenante reste l’attitude de certains nationalistes qui s’opposent par principe aux békés martiniquais et à tous les blancs pays et qui refusent de participer à toutes les  instances décisionnelles et qui viennent ensuite se plaindre et râler. Pendant ce temps, le peuple qu’il dise défendre, souffre et demande du travail. A Gourbeyre, mais aussi dans toute la région du sud Basse-Terre qui pâtit d’un sous-développement chronique qui entraine un exode massif vers les zones où quelques activités subsistent et vers la France.

L’ancien président de Région, qui n’a toujours pas digéré sa défaite, ressort un dossier vieux de huit ans qui aurait pu déjà aboutir si les tracasseries administratives  venant des services de l’Etat, mais aussi de la communauté d’agglo, ne l’avaient pas freiné.

Il vole au secours de son copain Atallah, en projetant au devant de la scène une commerçante de Basse-Terre dont l’un des objectifs est de s’assurer une élection à la CCI au détriment de J-M Penchard. L’ancien président espérant par la suite conserver son poste de député, aux dépens d’un éventuel candidat de « droite » qu’il pense être Marie-Luce Penchard, Maire de Basse-Terre ou Ademar, maire de Gourbeyre. Il est donc clairement en campagne pour son renouvellement.

 Ainsi posé, on comprend mieux le débat qui s’est enclenché. Gourbeyre, dont le président-député-ministre ne s’est jamais préoccupé, devient désormais la source de toutes ses inquiétudes. Car à Gourbeyre, nous avons pris la mesure de nos handicaps en élaborant un projet territorial, qui, s’il est bien mené, s’il est pris en charge par la CASBT et accompagné, devrait permettre de développer toute notre zone, allant de Capesterre Belle-Eau à Bouillante en mobilisant les acteurs du développement présents dans cette zone, en s’appuyant sur notre riche patrimoine historique, à la fois militaire et religieux, sur notre biodiversité dont les Monts Caraibes recèlent une richesse incomparable, sur nos savoir-faire traditionnels mais aussi sur notre jeunesse qui ne veut pas fuir sa région et qui pense que l’innovation est un ferment pour son développement.

Le label « Gourbeyre territoire de demain » ouvre à la commune des perspectives de développement dans le domaine du numérique et de l’économie sociale et solidaire. Il nous permet de mettre en réseau des entreprises de la commune, mais aussi de la région, qui peuvent alors réaliser un maillage entre leurs propres activités et celles des autres. Il impulse un travail de recherche dans tous les domaines et des collaborations avec des porteurs de projets des plus divers et innovants. L’objectif étant de mobiliser toutes les ressources mobilisables que n’ont jamais voulu ou su, ou pu mobiliser les politiques qui nous ont précédés depuis des décennies au service du bien-être de notre population. C’est dans ce contexte que notre PLU, dont l’élaboration est en phase terminale,  a inscrit une zone d’activités économiques à Valkanaers et à Grande Savane, deux zones à l’aménagement contraint par le PPRN, ainsi que Bisdary.

Mais, tant à Bisdary où sont implantés des lotissements, un stade, les archives et la zone administrative comprenant ARS, DIECCTE, mais aussi à Grande Savane et à Valkanaers où se trouvent  le magasin BUT, des ateliers relais de la CCI, un stade, un gymnase, des terrains de sport, un collège avec restauration scolaire, un centre pour handicapés, le syndicat d’initiatives, et des maisons de particuliers, les hommes ont su défier la nature en s’appuyant sur des techniques appropriées et fiables.

Les contraintes du PPRN peuvent être prises en compte pour permettre de réaliser des ouvrages nécessaires à l’homme dans de bonnes conditions de solidité et de sécurité.

Ceux qui donnent des cautions scientifiques ou autres à une démarche politicienne conduite pour maintenir dans le sous-développement notre commune et notre zone, ne peuvent pas ignorer que des pays encore plus contraints que le nôtre, arrivent à vivre et à se développer  avec des séismes récurrents et violents, avec des volcans en activité permanente, des risques de tsunami, des tempêtes dévastatrices. Dans ces pays, les hommes n’envisagent à aucun moment de changer de pays, de zone géographique, ou  d’aller vivre dans l’espace ! Non ! Ils ne cèdent pas à la peur, ils ne baissent pas les bras. Ils intègrent tous les risques et se préparent pour qu’ils les atteignent le moins possible.

S’il nous fallait en permanence avoir peur, nous n’aurions pas construit sur la mangrove, la zone industrielle de Jarry avec comme corollaire le risque Seveso, dû à la présence de certains équipements dangereux.

Nous n’aurions pas réalisé l’assainissement de Pointe-à-Pitre, ni construit toutes les tours qui y sont implantées. Nous n’aurions pas construit sur une faille, les lycées de Baimbridge, ni le CHU de Pointe-à-Pitre-Abymes. Nous n’aurions pas construit aux abords de la mangrove, l’aéroport international, ni la plate-forme pour traiter les ordures ménagères. Nous n’aurions pas implanté sur la faille du Gosier l’université des Antilles ni placé sous le volcan actif de la Soufrière, l’unité universitaire de Saint-Claude. Si nous l’avons fait, j’aime à croire  que les hommes de l’art ont tenu compte des recommandations en vigueur. Il en sera ainsi pour toute structure voulant s’implanter dans une zone à risques, comme celle de Valkanaers qui présente cependant beaucoup moins de risques, que certaines zones où sont implantés les équipements qui viennent d’être cités. Ces zones ont nécessité une forte intervention des moyens publics, ce qui est loin d’être le cas pour Valkanaers où des aménagements qui devraient être faits par la CASBT, le seront par le porteur de projet lui-même. Il est inutile de développer la peur, de stigmatiser des porteurs de projet, quand les services de l’Etat ont édicté des règles et que ces règles sont respectées. Notre vigilance citoyenne doit s’exercer pour le respect de ces règles, mais en toutes circonstances et partout. Il ne peut être question de refuser des équipements au prétexte que cela gêne certains. Surtout quand, dans notre commune, il y a un manque de structures commerciales, il y a un chômage qui n’est pas pris en compte et pour lequel n’existe aucune solution, et qu’en Sud Basse-Terre, il y a une évasion des cadres et des services performants vers d’autres zones plus attractives.

 

Nous ne serons jamais les défenseurs des seuls commerces d’habillement, au détriment des autres formes de commerce qui nécessitent un espace où développer leurs activités. Nous ne cautionnerons jamais des commerçants fonctionnaires qui refusent de se remettre en cause et qui attendent tout des services publics. Leur étude d’impact a été financée avec des fonds publics de la Région, selon l’ancien président de Région, ancien ministre et elle est accablante pour eux. Nous ne joindrons pas notre voix au concert de refus de tout aménagement dans les zones à risques comme si la destinée de l’homme était de se plier à tous les aléas climatiques sans réagir, sans inventer les moyens de survie. Nous n’aiderons pas des gens qui ne nous ont jamais pris en compte à nous écraser encore plus. Nous n’aiderons pas ce gouvernement à se faire une santé à nos dépens, ni à l’ancien-ministre-député à prendre sa revanche sur quiconque à notre détriment.

Pour ce qui est  de la présidente des commerçants de Basse-Terre, ses gesticulations cesseront quand elle aura son os à ronger et quand les adversaires véritables de l’ancien président de Région auront enfin compris son manège à leur encontre. Quand les journalistes partisans en auront assez de se faire balader par l’ancien président de Région et qu’ils chercheront réellement à informer complètement le peuple.

En ce qui nous concerne,  nous voulons sortir notre commune du marasme dans lequel elle est, du fait de la politique menée depuis au moins une décennie par les dirigeants de la fédération du parti socialiste qui n’ont jamais pris en compte ses potentiels, sa façade maritime, son arrière pays boisé, recelant des ressources importantes, pouvant lui permettre un développement durable et harmonieux, ni sa population relativement jeune qui aspire au progrès et à une vie meilleure. Nous en appelons à tous les Gourbeyriens de bonne volonté pour qu’ensemble nous parvenions à réussir ce développement que nous appelons de nos vœux. La nouvelle gouvernance de la Sem Patrimoniale, issue des dernières élections régionales, est un espoir que le Sud Basse-Terre et Gourbeyre seront mieux pris en compte par l’administration régionale, même si nous n’ignorons pas que c’est son directeur le principal artisan du projet de Capesterre.

La position géographique de Gourbeyre en fait une porte d’entrée incontournable pour Basse-Terre, saisissons cette opportunité pour impulser la dynamique qui permettra aux jeunes de cette région d’y rester, à ceux qui sont partis d’y revenir et à d’autres d’y venir et faire leur vie. Que Basse-Terre dynamise son centre ville par des projets innovants, et notamment en s’équipant pour être le port de croisière qu’elle veut être, en formant des guides du patrimoine, des réseaux de transports, avec des guides-chauffeurs capables de véhiculer les touristes sur ses lieux emblématiques et ceux de sa périphérie. Que cette périphérie lui apporte le souffle nécessaire à  son épanouissement de ville d’art et de culture. C’est ce que se prépare à faire Gourbeyre en développant tous ses projets innovants qui vont en faire « un territoire de demain ».

 

Roger Valy-Plaisant

Professeur agrégé de SVT à la Retraite

Conseiller municipal et communautaire de Gourbeyre

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