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PEROU : LE SILENCE COMPLICE DE MARI0 VARGAS LLOSA…

PEROU : LE SILENCE COMPLICE DE MARI0 VARGAS LLOSA…

Incontestablement Mario Vargas Llosa est un écrivain de talent. De grand talent même. Cela doit-il excuser le fait que depuis plus de deux décennies, il se soit érigé en défenseur de l’impérialisme occidental en Amérique du Sud ? Voire pire en zélateur de la suprématie de la « race » blanche ?

A chacun d’en juger…

Il y a quelque temps, suite à la réélection de Hugo Chavez, il publia dans divers journaux internationaux un article d’une virulence stupéfiante contre ceux qu’il n’hésita pas à qualifier de « non civilisés » et de « barbares ». A le lire, l’Amérique du Sud serait en proie à une lutte cinq fois séculaire entre les forces du bien et de la Civilisation, entendez le monde blanc hispanique, et les forces obscurantistes représentées par les Amérindiens, les nègres et les métis. En clair, Christophe Colomb était venu, au XVe siècle, apporter la lumière à un continent plongé dans les ténèbres et depuis lors son combat continue, son difficile combat, que ne cessent de miner des trublions analphabètes et sanguinaires de la trempe du président vénézuélien.

Ce dernier est d’ailleurs la tête de turc de l’ex-écrivain péruvien. « Ex » parce que M. Vargas Llosa a regagné la Civilisation depuis belle lurette, la terre de ses ancêtres conquistadors et qu’il a adopté la nationalité espagnole. On comprend mal qu’il ait donc voulu défier Hugo Chavez la semaine dernière lors du marathon télévisé de quatre jours que ce dernier avait organisé dans le cadre de son émission « Allo, presidente ! ». Chavez avait demandé à ceux qui le voulaient, parmi les intellectuels sud-américains, de venir lui donner la réplique, mais il a refusé Vargas Llosa en lui lançant « toi, tu joues en deuxième division, moi, en première, donc ferme-la ! ».

Evidemment, la presse occidentale en a fait des gorges chaudes en accusant Hugo Chavez de s’être dégonflé devant le grand Vargas Llosa. N’importe quoi ! Vargas Llosa n’est plus péruvien, mais espagnol et il n’a rien à dire sur les affaires du sous-continent, voilà tout ! Car enfin, si M. Llosa était encore péruvien, comment peut-on expliquer qu’il se soit tu devant les massacres d’Indiens opérés la semaine dernière dans l’Amazonie péruvienne par l’armée du président Alan Garcia, valet notoire des Yankees. Rappelons que Garcia veut carrément livrer cette région aux appétits pétroliers, miniers et forestiers d’une horde de grandes compagnies euro-américaines au détriment des droits fondamentaux des autochtones d’une part et du respect de l’environnement de l’autre.

Comme Vargas Llosa, Alan Garcia est le descendant direct des Conquistadors, un membre de la minorité blanche hispanique qui traite Hugo Chavez de « mono » (singe) parce qu’il est métis et pour laquelle Evo Morales, le président de la Bolivie, n’est qu’un sous-homme parce qu’Amérindien. Cette bourgeoisie est dix fois pire que son alter ego anglo-saxonne car au moins cette dernière a-t-elle réussi à faire des pays qu’elle contrôle (Etats-Unis, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande etc.) des pays ayant un haut niveau de développement culturel, scientifique et économique. A l’inverse la bourgeoisie blanche sud-américaine n’est qu’un ramassis de parasites, de compradors, qui ont longtemps vécu sur les richesses minières du sous-continent en surexploitant le travail des Amérindiens, des Noirs et des métis. Une lumpen-bourgeoisie à la remorque de la bourgeoisie anglo-saxonne qu’elle jalouse tout en l’admirant béatement.

Un seul exemple : avant la première élection de Chavez à la tête du Venezuela, il y avait davantage « Hummers » (près de 350 !) dans ce pays qu’aux Etats-Unis, pays où pourtant cette Jeep monstrueuse, qui coûte 500.000 dollars, est fabriquée. Cela veut dire que la bourgeoisie blanche vénézuélienne n’a jamais hésité à gaspiller l’argent du pétrole dans des biens somptuaires sans jamais se soucier ni de l’amélioration du sort des masses populaires ni du développement économique du pays. Il est vrai qu’en 1950, le Mexique avait un PIB deux fois supérieur à la Corée du Sud, aujourd’hui, celui de cette dernière est…5 fois supérieur au PIB mexicain. Et si l’on veut remonter encore plus loin en arrière, en 1920, l’Argentine était la 3è puissance économique mondiale. Depuis 2002, sa monnaie ne vaut pas un…penny et des milliers de gens vivent dans des maisons en cartons sur les trottoirs de Buenos-Aires et des autres grandes villes du pays.

L’armée péruvienne a donc tiré sur les Amérindiens qui protestaient contre la destruction annoncée de leur habitat, utilisant même des hélicoptères pour mitrailler ceux qui refusaient de reculer ! Résultat : des dizaines de morts. Des maisons incendiées, des champs détruits. Des centaines d’arrestations aussi. Et pendant ce temps, M. Vargas Llosa, grand défenseur des « droits de l’homme », de la démocratie et de la Civilisation, fermait sa grande gueule.

Honte sur ta tête, Vargas Llosa !

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