La nouvelle est donc tombée comme un nouveau gag du régime sarkozyen : le dénommé Patrick Lozès, Français d’origine béninoise, qui connaît la Martinique autant que moi la Lozère, vient d’être nommé par le Ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, à la tête d’une commission visant à étudier d’une part la place « des minorités visibles » dans l’Hexagone et d’autre part comment accéder « au désir des Martiniquais d’obtenir un statut écologique pour leur île ».
D’abord, on ne voit pas trop bien le lien entre les deux missions. S’il y a sans doute des minorités visibles en France, il n’y en a pas en Martinique qui est depuis toujours un pays multiracial où à part, les Békés (qui vivent pour la plupart au Cap-Est, dans la commune du François), il n’y a pas que quartiers, de communes ou de régions réservées aux Nègres, aux mulâtres, aux chabins, aux Indiens, aux Chinois et aux Syriens. Dans ce pays de créolité, il n’y a pas de minorité visible au plan ethnique, mais seulement {{des minorités visibles au plan culturel}} : à savoir, notamment, ces deux groupes récemment arrivés chez nous qui refusent, comme l’ont toujours fait les groupes qui les ont précédés, de s’intégrer à notre culture : les Métros et les Israëlites. Vivant à part, en communauté justement, ils ne sont pas tenus en suspicion pour leur « race » ou leur religion, mais bien parce qu’ils s’imaginent vivre en pays conquis, un peu comme dans l’Algérie coloniale. Leur comportement souvent méprisant et prédateur est lourd de menaces pour la paix sociale dans notre pays, en particulier dans les endroits où ils se sont concentrés et se sentent en force (Diamant, Sainte-Luce, Schoelcher, Tartane etc…)
Mais n’insistons pas puisque le sieur Lozès n’a été mandaté pour étudier les minorités visibles que sur le seul sol de l’Hexagone. Venons-en à sa deuxième mission concernant à « étudier la demande des Martiniquais de vivre dans un environnement écologiquement plus sain ». Que connaît Lozès des problèmes de la Martinique ? Que sait-il du drame que vivent des centaines de moyens et petits agriculteurs ayant loué ou acheté des terres anciennement plantées en banane et définitivement contaminées (le taux de rémanence du chlordécone étant évalué à 150 ans) ? Que sait-il du désarroi de ces milliers de marchandes de légumes qui peinent à écouler leurs fruits et légumes ? A-t-il jamais entendu parler de l’explosion des cancers en Martinique et notamment dans le « Royaume de la banane », ce Nord-Atlantique de la Martinique où cancers de la prostate, du cerveau, du myélome, du sein etc…sont en augmentation exponentielle ?
En réalité, M. Lozès ne connaît strictement rien de notre réalité et de nos problèmes, surtout du drame écologique et sanitaire que nous vivons. Il n’a aucune compétence pour s’occuper des Antilles où il n’a jamais vécu et presque jamais mis les pieds. Sa nomination résulte de la vision communautariste développée par le régime sarkozien, : Lozès a la peau noire donc il a vocation à s’occuper des Antillais dont une majorité à la peau noire. CQFD. Espérons que les associations écologistes, les intellectuels et les responsables politiques honnêtes refuseront de recevoir ce monsieur lors de sa venue chez nous !
Il est temps que ce genre de mascarade néo-coloniale soit dénoncée…
{{Jean-Laurent Alcide}}
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