S'il faut dénoncer l'usage de ce pesticide organochloré qu'est le chlordécone, chose qui se fait depuis près de vingt ans grâce, d'abord, à feu Pierre DAVIDAS, il est aussi indispensable de proposer des solutions.
C'est pourquoi huit mois après avoir publié leur livre Chronique d'un empoisonnement annoncé en 2007, Louis BOUTRIN et Raphaël CONFIANT en sortirent un deuxième intitulé Chlordécone : 12 mesures pour sortir de la crise. Dans ce dernier l'une des mesures proposées consistait à mettre en place un moyen de contrôler la traçabilité des produits maraîchers, laitiers et de la viande de manière à ce que le consommateur sache ce qu'il achète.
12 ans plus tard cette idée a enfin trouvé une concrétisation à travers la mise en place d'une application qui permet à tout un chacun, à l'aide d'un simple téléphone portable, de connaître en quelques minutes le lieu où tel légume ou telle viande a été produit, par qui, à quelle date et surtout s'il est exempt de toute trace de chlordécone. L'application, mise en oeuvre par le PNM (Parc Naturel de Martinique) et son président Louis BOUTRIN a été testée, en présence du préfet, ces jours derniers dans un supermarché de la place et a parfaitement fonctionné devant des clients à la fois étonnés et ravis.
Rappelons que l'an dernier déjà, les mêmes PNM et Louis BOUTRIN avait déjà lancé le label "ZERO CHLORDECONE" qui rassemble aujourd'hui près d'une cinquantaine d'agriculteurs dont les terres ont été garanties exemptes de chlordécone, ce qui, là encore, offre une garantie au consommateur. Bref, il faut dénoncer et cela a été dument fait, mais il importe surtout de commencer à réparer ou à tout le moins de mettre en place des outils qui, progressivement, permettront d'entrevoir une sortie de crise.