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MOIS DU CRÉOLE : LE CRÉOLE FÊTÉ PARTOUT SAUF EN … MARTINIQUE

MOIS DU CRÉOLE : LE CRÉOLE FÊTÉ PARTOUT SAUF EN … MARTINIQUE

Il y a une quinzaine d’années, l’île de la Dominique décidait, à l’instigation de l’association internationale « BANNZIL KREYOL », d’instaurer le 28 octobre comme Journée Internationale du créole. Très vite, les autres pays créolophones, notamment dans l’Océan indien (Seychelles, Maurice etc.) lui ont emboité le pas. Au fil du temps, cette journée est passée à une semaine (Dominique) puis à un mois (Seychelles) de festivités de toutes sortes afin de célébrer et de promotionner notre langue maternelle.

L’émigration créole, tant en Europe qu’en Amérique du Nord, a également suivi et c’est ainsi que depuis six ans, l’association KEPKAA organise « Le Mois du Créole de Montréal » avec l’aide du gouvernement du Québec. Cette année 2009, grosse innovation en Guadeloupe : le Conseil général de cette île organise lui aussi un mois de manifestations intitulé « Mwa Oktob—Kréyol an Mouvman ».

Il n’y a guère qu’en Martinique que presque rien ne se fait, mis à part le Festival « RABOURAJ » de la ville de Trinité sous la houlette du dynamique Claude Marlin, festival dans lequel se déroule la « Dikté Kréyol » organisée par l’association du même nom dirigée par Carine Gendrey. Cette année, cette dictée se fera aussi à Saint-Pierre grâce à l’association MATINIK EKITAB’.

A quoi attribuer cette indifférence des responsables martiniquais pour la langue créole ?

Indifférence d’autant plus scandaleuse que c’est en Martinique qu’a vu le jour le plus grand groupe de recherches sur le créole de tous les pays créolophones, le GEREC, groupe dirigé pendant 33 ans par Jean Bernabé et qui, au moment de sa fusion obligée avec les autres groupes de recherches de la faculté des Lettres de l’UAG, avait 117 publications à son actif dans les domaines suivants : linguistique, littérature, anthropologie, sociologie, histoire etc. C’est aussi en Martinique qu’il y a le plus d’écrivains créolophones, notamment de romanciers : Monchoachi, Joby Bernabé, Raphaël Confiant, Térez Léotin, Georges-Henri Léotin, Eric Pézo, Jean-Marc Rosier, Serge Restog, Daniel Boukman pour ne citer que ceux-là. C’est aussi en Martinique qu’ont eu lieu les deux seules tentatives de journaux en créole : « Grif An Tè » (1979-83), 52 numéros et « Antilla-Kréyol » (1985-87), 11 numéros. C’est à la Faculté des Lettres de la Martinique qu’il existe une Licence de créole, un Master de créole et un Doctorat de créole. C’est le GEREC qui s’est battu pour obliger le Ministère français de l’éducation nationale à créer un CAPES de créole afin de recruter des professeurs de créole pour l’enseignement secondaire etc…etc…

Les militants martiniquais du créole et les linguistes et autres universitaires martiniquais spécialisés dans l’étude de la langue et la culture créoles n’ont rien à se reprocher. Ils ont accompli leur travail, cela dans une atmosphère d’hostilité latente ou ouverte au sein de la population, celle-ci étant travaillée au corps par l’idéologie assimilationniste. Ce que les créolistes constatent par contre, c’est que les autorités politiques locales (dont les responsables culturels, soit dit en passant, passent leur temps dans des avions) ne font pas le minimum que l’on pourrait attendre d’eux.

Ce minimum est le suivant :

. créer un Office régional du bilinguisme qui aurait pour tâche de mener des actions pour favoriser l’usage du créole écrit, publier des ouvrages pédagogiques en créole et sur le créole, mettre en chantier une signalétique créole etc…

. exiger du Ministère de l’Education nationale que le créole devienne, dans l’enseignement secondaire, une matière obligatoire à raison de 2h par semaine de la 6è à la Terminale alors qu’à l’heure actuelle, il n’est qu’une matière facultative

. obliger RFO à respecter son cahier des charges qui indique que des émissions doivent être organisées dans les différentes langues régionales (tahitien, créole, langues kanaks etc.)

Si nos chers élus faisaient ces 3 choses, juste ces 3 choses, la cause du créole ferait un grand pas en avant.

(Mais on peut toujours rêver…)

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