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MATINIK : MARCHE ANTI-CHLORDECONE

MATINIK : MARCHE ANTI-CHLORDECONE

Jeudi 24 mai à 12h, un cortège d’une soixantaine de personnes a entrepris une marche silencieuse depuis le parvis du Palais de Justice de Fort-de-France (Martinique) pour protester contre le scandale du chlordécone. Cette marche était organisée par l’ANC (Association Non au Chlordécone) présidée par Georges-Emmanuel GERMANY. En silence donc mais munis de pancartes, les manifestants, escortés par la police, ont remonté le boulevard de la Levée (général de Gaulle) jusqu’à la préfecture où un barrage d’hommes en uniforme bloquait l’accès au bâtiment. Après négociations avec les forces de l’ordre, un gradé vint dire qu’une délégation serait reçue « par une autorité ». Au bout de quinze minutes de vaine attente, les manifestants, parmi lesquels on remarquait des membres de l’OPAM (Organisation Patriotique des Agriculteurs Martiniquais), d’Ecologie Urbaine, du PKLS, de Bannzil Kréyol etc…décidèrent de bloquer la rue de la Liberté qui longe la Préfecture, occasionnant un embouteillage et des concerts de klaxon d’automobilistes surpris. Dans le même temps, les dirigeants de l’ANC exigèrent que la police autorise les manifestants à passer dans la rue qui longe la préfecture au motif que de simples passants étaient autorisés à le faire et aussi au fait que le siège de l’association se trouvait dans la même rue. Nouveau refus des policiers qui sortirent matraques et boucliers, l’un d’eux déclarant : « Nous avons des ordres ! ». Devant cette violation flagrante de la liberté la plus élémentaire, certains manifestants protestèrent avec virulence, ce qui fit monter la tension d’un cran. Des cris fusent :

« Dassonville malhonnête ! Dassonville assassin ! »

Malgré deux heures de manifestation devant la Préfecture et de blocage de la rue de la Liberté, le préfet Yves DASSONVILLE refusa de recevoir les manifestants. Il est à noter que la veille une manipulation, visiblement organisée par les services de l’Etat français, avait cherché à discréditer l’ANC. En effet, une association de marchandes, dites « Machann Foyal », créée en toute hâte avait manifesté devant la Préfecture et avait été reçue par le préfet qui leur donna son appui ! Ces revendeuses se plaignaient d’avoir vu leur chiffre d’affaires baisser de 40% suite à la publication du livre de L. BOUTRIN et R. CONFIANT qu’elles dénoncèrent comme des « gens qui veulent vendre leur livre et qui assassinent l’agriculture martiniquaise ». Complaisamment relayée par RFO-télé, cette manipulation grossière était censée casser la manifestation du lendemain, celle de l’ANC.

Heureusement, il n’en a rien été ! « Machann Foyal » qui n’existait pas il y a trois jours s’est révélée un échec puisqu’elle n’a pas pu empêcher la manifestation de l’ANC. Et le refus du préfet DASSOVILLE prouve, s’il en était encore besoin, le mépris de ce représentant de l’Etat français pour la santé du peuple martiniquais dont il a pourtant la charge. En refusant de discuter avec l’ANC, il fait aussi la preuve que l’Etat n’a rien à proposer devant ce qui est une catastrophe à la fois sanitaire, écologique, sociale et économique. En effet, malgré « Machann Foyal », rien n’est réglé :

- aucune enquête épidémiologique n’a été diligentée à ce jour

- aucune cartographie des terres polluées et des terres saines n’a été établie à ce jour

- aucun début de commencement d’indemnisation des agriculteurs ayant loué ou acheté des terres pollués n’est en vue

- aucune mise en examen des pollueurs n’est envisagée.

Il est à noter aussi le silence assourdissant des politiques martiniquais (hormis le conseiller général Fred LORDINOT de Sainte-Marie qui prit par à la manifestation). Plainte contre X va, dit-on être portée, par le Conseil Général pour « empoisonnement ». On préfère en rire…

Toujours est-il que d’autres actions sont prévues par l’ANC et ses alliés dans les jours à venir et que l’Etat doit savoir que ses militants ne lâcheront pas le morceau. L’ETAT POLLUEUR DOIT PAYER ! clamait une pancarte.

La rédaction de MONTRAY KREYOL

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