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Martinique année 2017 : un remède a été découvert contre la "Kouyontiz"

Martinique année 2017 : un remède a été découvert contre la "Kouyontiz"

   Le prochain prix Nobel de médecine sera Martiniquais, ça s'est sûr ! Le nom de cet heureux lauréat est pour l'instant tenu secret par les plus hautes autorités de l'île aux fleurs fanées en attendant la fin des tests commencés depuis un an et demi sur un panel représentatif de la diversité socio-ethnique de ladite île. En effet, personne à travers le monde n'arrivait à comprendre comment et pourquoi un pays bourré de subventions franco-européennes, de sursalaires se montant à 40%, d'allocations-braguette et autres sucettes sonnantes et trébuchantes se trouvait encore dans l'incapacité de décoller. Pourquoi ce pays faisait du sur-place alors que l'île Maurice, les Seychelles ou la Barbade, de tailles à peu près comparables, mais dépourvues de sucettes en provenance d'Occident, réussissaient, elles, à mettre la tête hors de l'eau ? Mais pourquoi, tonnerre de Brest ?

   Les plus hautes autorités de l'île firent alors appel à des experts internationaux en provenance de l'ONU, de l'UNESCO, de la Banque Mondiale, du FMI, de Hollywood, de Bollywood, de l'OEA, du CARCOM, du Comité Miss France qui vinrent gracieusement au chevet du peuple madininien et l'auscultèrent durant un bon paquet de mois. Leur verdict fut à la fois unanime et fort sévère : la "kouyontiz" était indubitablement le mal dont souffrait les indigènes de cette île du plus riche descendant de colon, blanc comme de la farine-manioc, jusqu'au plus "débanké" descendant d'esclave, noir comme hier soir, en passant par toutes les teintes intermédiaires (jaune, crème, marron, beige etc.) du "migannaj" vénérien et colonial. Malheureusement, la "kouyontiz" n'est pas répertoriée dans les livres de médecine occidentale et n'est donc pas enseignée par la faculté. Impossible donc d'ouvrir le Vidal pour en trouver le médicament (même si le zouk a prétendu l'être à un moment) !

   Sommés de définir cette affection totalement nouvelle et inconnue au bataillon des grandes pandémies, ces experts internationaux durent rendre leur tablier et l'on réalisa soudain, à Madinina, que les meilleurs spécialistes des affaires madininiennes étaient les Madininiens eux-mêmes comme l'avait prédit depuis des lustres un éminent philosophe local. Les plus hautes autorités de l'île firent donc appel aux savants, érudits, agrégés et docteurs de 3è, 4è et 5è cycles locaux pour reprendre le flambeau et refaire les tests lesquels se révélèrent sans appel : la "kouyontiz" (que certains experts graphièrent "couillontise" pour faire plus sérieux) se trouvait être bel et bien à l'origine, à la racine même, de ce qu'ils nommèrent, de façon quelque peu grandiloquente, "le mal madininien". On leur demanda alors, en haut-lieu, de trouver une médication, mais ils eurent beau plancher, passer des nuits blanches et des jours noirs, se gratter la tête et les graines, rien à faire : aucune solution en vue.

   Sauf qu'une personne, une seule, parmi tous ces grands experts, leva le doigt et déclara avoir trouvé un "remède-guérit-tout", ce que dans les pays dits civilisés, on appelle un remède-miracle. Il s'agissait d'un jeune et brillant docteur en socio-mathématique appliquée à la physique quantique en contexte sociologico-psychanalytique. Nul ne savait, parmi les plus hautes autorités de Madinina, quelle science se cachait exactement derrière cette appellation à rallonges, mais comme l'expert avait reçu plusieurs prix à l'étranger, force était de s'incliner devant sa savantise et par conséquent d'appliquer la médication qu'il avait miraculeusement trouvée. En fait, le remède en question prenait curieusement la forme des dix commandements :

   1. Tu cesseras de "brennen ton bonda" à la moindre occasion car si danser c'est bien, danser tout le temps, c'est couillon.

   2. Tu éviteras de considérer le ballon et ses faux dieux du stade comme le summum de la pensée.

   3. Tu n'achèteras pas une voiture qui affiche 280km/h au compteur vu que Madinina n'a aucune ligne droite qui dépasse 12kms.

   4. Tu arrêteras de croire que "Je parle français donc je suis", Descartes n'a jamais dit ça.

   5. Tu feras très attention à ne pas vénérer les cheveux "nappy" tout en vénérant dans le même balan le champagne (dont Madinina est le plus gros importateur) car il y a là comme une énorme contradiction.

   6. Tu ne parsèmeras pas le moindre de tes propos de "Nou, Neg" alors qu'au fond, ce dont tu rêves, c'est que Miss Madinina devienne Miss France et que le gardien du Club Colonial devienne celui des Bleus.

   7. Tu essaieras de savoir ce qu'est le boson de Higgs puisque tu ne sais pas ce qu'est la Relativité générale.

   8. Tu fermeras ta grande gueule quand tu n'auras rien à dire (c'est-à-dire les trois-quarts du temps).

   9. Tu demanderas à ta moitié de la boucler aussi car elle nous gonfle.

   10. Tu feras l'effort, au terme de ta lecture de ces dix commandements, de ne pas t'écrier "Ay fè dé gwo lous koké'w !".  

   Le jury de Stockholm a dès lors décidé d'attribuer le Prix Nobel de médecine 2017 à ce très prometteur jeune savant madininien dont le nom relève pour l'instant du secret d'état...

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