Non pas parce qu'il s'agit d'un groupe béké et tout autre groupe (mulâtre, nègre, chinois etc.) qui l'aurait fait, cela serait revenu au même. Profitons pour dire entre parenthèses que dans un pays indépendant, le geste de B. HAYOT n'aurait rien eu ni de bizarre ni de scandaleux. A Barbade où les Békés sont 5% de la population (contre...1% en Martinique), des initiatives identiques ont été prises et personne n'y a trouvé rien à redire. Cela n'est bizarre et scandaleux que dans des colonies.
Pourquoi ?
Parce que dans des colonies, il y a une PUISSANCE DE TUTELLE et elle s'appelle une Métropole. Tout puissance de ce genre possède des DROITS DE TUTELLE : la France nous impose ainsi ses Code civil et pénal, son armée, sa police, son système éducatif, sa langue etc...Fort bien ! Mais dans le même temps, elle a des DEVOIRS DE TUTELLE : aides à la construction d'écoles, de routes, d'hôpitaux, appui au développement économique, lutte contre le chômage, la délinquance, la drogue etc. Dans cette liste, la protection des populations en cas de catastrophe naturelle (séisme, cyclone etc.) ou sanitaire (dengue, coronavirus etc.) est une priorité absolue.
Or, que constate-t-on avec cette épidémie de coronavirus ? Ceci : la Puissance de tutelle est quasiment absente et se trouve remplacée au pied levé. L'ARS (Agence Régionale de Santé) a beau faire un point de presse chaque jour en préfecture, cela ne trompe personne. Résultat des courses : nos territoires sous tutelle se trouve écartelés entre gentils médecins cubains, d'un côté et méchants oligarques Békés, de l'autre. L'Etat, lui, a d'autres chats à fouetter.
En créole, ça se dit comme ça : nou kon chien abò an yol...