L’affaire CEREGMIA n’a pas fini de faire parler d’elle. Et pour cause !!!!
Elle concerne des faits qui se sont déroulés dans la configuration Université des Antilles et de la Guyane, devenue depuis le 27 juin 2015, « Université des Antilles ».
Autant dire que que chacun des trois pôles universitaires de l’ex-UAG est fortement impliqué, à savoir le pôle Guadeloupe, le pôle Guyane et le pôle Martinique, même si le noyau-mère du CEREGMIA était implanté en Martinique.
Outre son ex-directeur général Fred Célimène, et son ex-directeur-adjoint général, Kinvi Logossah (qui faisait aussi office de directeur-adjoint sur le pôle Martinique), le CEREGMIA disposait de deux autres directeurs-adjoints :
-un, sur le pôle Guadeloupe, le Professeur Vincent Valmorin, membre du SPEG-SUP et allié de Frédéric Gérardin
-un autre, sur le pôle Guyane, Nicolas Sanz, Maitre de conférences, qui continue de souhaiter, depuis l’Université de Guyane, le retour à leur poste des deux ex-directeurs du CEREGMIA.
De nombreux universitaires, doctorants, représentants syndicaux ont bénéficié des largesses de l’ex-directeur Fred Célimène sur plusieurs années, et ce, sur les trois pôles universitaires de l’ex-UAG. C’est dire le malaise qui règne actuellement dans les deux universités (UA et UG) !
Les conventions du CEREGMIA, ainsi que l’ensemble des activités du laboratoire, couvraient donc les trois pôles de l’ex-UAG. Les doctoriales du CEREGMIA par exemple ( rassemblement de doctorants et d’enseignants du CEREGMIA) étaient souvent organisées en Guyane et en Guadeloupe.
Rappelons également que, depuis la mandature du président de l’UAG, Alain Arconte, le conseil d’administration de l’UAG était paritaire, c’est-à-dire constitué, à parts égales, de 14 membres du pôle Guadeloupe, 14 membres du pôle Guyane et 14 membres du pôle Martinique, membres internes de l’UAG et personnalités extérieures confondus. Toutes les décisions prises l’ont donc été avec la Guyane, quoi qu’elle en dise maintenant.
Il faut savoir aussi que Kinvi Logossah avait été mis à disposition du pôle Guyane de l’UAG par la Faculté de Droit et d’Economie de la Martinique et qu’il n’effectuait donc, après son détachement en Haïti, aucun service d’enseignement en Martinique, mais bel et bien en Guyane.
Soulignons aussi que certains ténors de la grève de Guyane de 2013 et des multiples blocages et grèves en Guadeloupe en 2014 n’étaient pas sans lien avec le CEREGMIA et que la crise institutionnelle de l’UAG ne peut se comprendre qu’en la mettant en regard de cette affaire de présumés détournements de fonds à grande échelle.
Quelques questions surgissent :
-Pourquoi la crise de Guyane a--t-elle-éclaté, juste après le conseil d’administration de l’UAG du 14 juin 2013, où la présidente Corinne Mencé-Caster s’était engagée devant les administrateurs de l’UAG à faire toute la lumière sur le dossier CEREGMIA mis en exergue dans le Rapport de la Cour des Comptes ?
Pourquoi Kinvi Logossah était-il alors en Guyane, alors que sa convention de mise à disposition avait pris fin ? Pourquoi Christian Forestier, à qui Jacqueline Abaul avait remis un rapport accablant sur le CEREGMIA en 1999, a-t-il immédiatement été par le Ministère, nommé « médiateur » en Guyane ?
Pourquoi cet acharnement du Ministère à vouloir traiter directement avec Laurent Linguet, en écartant outrageusement la présidente en exercice ? Pourquoi Christiane Taubira, garde des sceaux de la République française, est-elle allée poser en souriant au milieu des grévistes de l’intersyndicale de Guyane ?
Pourquoi ce silence du député-président de région Serge Letchimy et du Ministre des Outre-Mer Victorin Lurel sur cette scission ultra-précipitée de l’UAG, au moment même où la présidente de l’UAG, commence à se faire entendre sur l’affaire CEREGMIA ? Pourquoi cet acharnement contre elle ensuite de la part de ces deux élus politiques des Antilles et de la part de Christiane Taubira ?
Pourquoi, après l’avoir autant maltraitée, vouloir lui décerner l’ordre national du mérite le 15 novembre 2013 comme présidente, alors qu’elle n’avait même pas encore commencé réellement sa mandature ?
Oui, l’affaire CEREGMIA est une affaire UAG, qui engage les trois pôles de l’université, avec de nombreux réseaux de complicités en interne et en externe sur les trois territoires : Guadeloupe, Guyane et Martinique.
La suite de l’enquête réservera sans doute bien des surprises, mais tous ceux qui, comme nous ont suivi attentivement toute l’affaire, savent bien que ceux qui se sont soudain agités bruyamment et continuent de le faire, réclamant à cors et à cris, leur université de plein exercice, prétextant qu’il n’y a pas de présidente ou exigeant une administration provisoire et la création ex-nihilo d’une UA, coupée de tout lien de continuité avec l’UAG, bloquant les étudiants dans leurs études pour soi-disant plus de moyens, ne peuvent être innocents...dans le dossier CEREGMIA...
Le silence assourdissant de la majorité des syndicats de l’UAG face à de tels remboursements en dit long...certain syndicat, par la bouche d’un de ses représentants pro-actif depuis le début de l’affaire, réclame sans cesse des moyens, mais se tait massivement sur le dossier qui enlève à l’établissement le plus de moyens, à savoir les 10 millions de remboursements du CEREGMIA !!!!
Pas un mot ! Pas une critique ! Et dire qu’il pense qu’ON ne l’a pas percé à jour !
La Guyane voulait son université en 2020, la présidente avait à peine trois mois d’exercice de mandature effectif (si on inclut les vacances de juillet et d’aout) ; elle voulait donner des postes à la Guyane, ce qu’aucun président de l’UAG n’avait cherché à faire avant elle. Sans lui laisser une chance, on casse l’université en moins de quatre semaines, en même temps que sort au grand jour l’affaire CEREGMIA.
Nous éluciderons chacun de ces détails un à un, sans relâche, sans laisser aux complices disséminés et bien cachés sur les trois pôles universitaires de l’ex-UAG, la possibilité de se dissimuler davantage.
Le passé nous rattrape toujours un jour... nou pa kay moli ba yo ! Chacun devra répondre de ses actes, où qu’il se trouve !