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LES VOEUX DE LA PRESIDENTE DE L'UNIVERSITE DES ANTILLES AU POLE MARTINIQUE

LES VOEUX DE LA PRESIDENTE DE L'UNIVERSITE DES ANTILLES AU POLE MARTINIQUE

Le mardi 26 janvier dernier, Corinne MENCE-CASTER, présidente de l'Université des Antilles, a présenté ses vœux au Pôle Martinique devant un public nombreux d'enseignants, d'administratifs et d'étudiants. Elle était notamment accompagnée des deux vice-présidents de pôles : Jean-Emile SYMPHOR (Martinique) et Didier DESTOUCHES (Guadeloupe)...

Monsieur le Président de la Collectivité territoriale de la Martinique

Madame la Conseillère exécutive en charge de l’ESR,

Monsieur le Président de l’Assemblée de la Collectivité Territoriale de la Martinique,

Madame la représentante de la ville de Schoelcher,

Madame la Rectrice de l’Académie de Martinique,

Monsieur le Commandant de la gendarmerie de la Martinique,

Mesdames et Messieurs les représentants du monde économique,

 

Monsieur le Vice-président du pôle Martinique,

Monsieur le Vice-président du pôle Guadeloupe,

Mesdames et Messieurs les vice-présidents, doyens, directeurs et chargés de mission,

Mesdames et Messieurs les élus du pôle Martinique

Mesdames et messieurs, membre de la communauté universitaire 

Chers étudiants,

 

Il y a trois ans, presque jour pour jour, le 25 janvier 2013, le conseil d’administration de l’UAG me portait à la présidence de l’institution pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois, conformément à la loi ESR de juillet 2013.

Aujourd’hui, c’est la présidente de l’Université des Antilles qui s’exprime devant vous pour sa dernière année de mandature non renouvelable, de par la loi du 25 juin 2015 qui transforme l’UAG en UA.  C’est donc une présidente, dénuée de toute contingence électorale qui vous parle avec toujours la même foi et la même confiance en cet établissement universitaire qui est le nôtre, et aussi celui de nos pays.

Oui trois ans se sont écoulés, difficiles, rythmés par des événements dignes de figurer dans un polar ou une saga quasi surréaliste, mais nécessaires sans doute pour repartir sur des bases solides avec un fonctionnement apuré. Notre institution est bel et bien là, debout, campée sur ses pôles désormais autonomes, auréolée de ses 12 000 étudiants et stagiaires de formation initiale, continue ou apprentissage, soutenue vaillamment par l’ensemble de ses partenaires, sa population…contre vents et marées …

Mais nous sommes en bois de courbaril…n’est-ce pas ?

Cette cérémonie de vœux qui n’a pu être organisée ni en 2013, ni en 2014, ni en 2015, est donc dans le même temps une cérémonie solennelle d’inauguration de l’Université des Antilles sur le pôle Martinique. Je souhaite qu’elle soit le symbole d’une UA en devenir, fondée sur des valeurs éducatives et humaines. C’est pourquoi j’ai à cœur de la placer très officiellement sous le double signe de la gratitude et de l’audace.

Etymologiquement, le mot « vœu » vient du latin « votum » qui veut dire « promesse faite aux Dieux » ; le sens s’est ensuite affaibli pour devenir l’équivalent de « souhait ».  Seulement dans une société comme la nôtre qui ne fabrique sans doute pas assez d’espoir, tout vœu semble être condamné à n’être qu’un « vœu pieux », c’est-à-dire une chimère.

Aujourd’hui, je me lance le défi, avec vous,  de redonner au mot « vœu » son énergie initiale, sa force sémantique, en l’interprétant, comme une promesse, non pas faite aux Dieux, mais à nous-mêmes.

Je souhaite qu’ensemble, nous nous formulions des vœux à nous-mêmes, comme membres et partenaires d’une institution, à laquelle, pour certains, nous devons presque tout, mais envers qui nous manquons cruellement de gratitude et d’émerveillement. Apprenons donc à rééenchanter notre regard ! Je formule donc en vœu n°1, celui tout simple que nous pensions, de temps à autre, à exprimer de la gratitude à notre institution, et donc à nous-mêmes, non pas en tant qu’atomes isolés en lutte forcenée les uns contre les autres, mais comme des atomes qui savent chacun quel rôle ils ont à jouer et cherchent comment s’assembler pour former une structure solide, mais pas rigide. Non pas seulement de la chimie, mais de l’alchimie. Celle de l’harmonie et de la cohésion.

Ne nous privons pas de ce temps de gratitude envers nous-mêmes, de ce grand moment de remerciement. La lucidité sur nos faiblesses ou nos manquements ne doit  pas être synonyme d’auto-flagellation ni de détestation. Nous existons seulement depuis quatre décennies, quand d’autres universités, comme la Sorbonne par exemple, ont près d’un millénaire. Réussissons donc, toute mesure gardée, à être un peu plus généreux envers nous-mêmes, sans pour autant rien ôter à nos exigences.

Mon vœu n°2  est que nous comprenions de mieux en mieux et ensemble, que ce sont les femmes et les hommes qui sont la charpente de l’institution, et non pas l’institution qui structure des femmes et des hommes. Notre institution, avec ses contradictions et ses failles, ne sera jamais que ce que les femmes et les hommes qui la constituent, en feront.

Elle est donc en perpétuel devenir et susceptible de s’améliorer constamment, et il nous appartient de la consolider et de la rendre belle et forte par notre sens de la responsabilité et nos choix : qui on porte aux responsabilités et pourquoi ; qui on recrute, comment, avec quelles exigences, au service de soi-même ou du plus grand nombre ?

Vous l’aurez compris : mon deuxième vœu est que nous puissions avoir le courage des ambitions qui sont les nôtres, en donnant la primauté aux qualités des femmes et des hommes qui auront à porter notre institution, génération après génération, dans le respect de ceux qui nous ont précédés. J’ai une pensée toute particulière pour Michel louis, Nadine Montout, Lucien Abenon, Danielle Bégot…Je pense aussi à Michelle Gusto, Sylvain Tranquille, Roger Kouby et bien d’autres.

 

Mon vœu n°3 est que, forte de cette armée pacifique de femmes et d’hommes de qualité, notre institution, de par ses missions de formation, de recherche et d’insertion professionnelle, soit de plus en plus indispensable à nos territoires.  Nous devons nous penser comme incontournables et repenser les fondements mêmes de notre attractivité.

Nous sommes petits, devenons grands en offrant à nos étudiants la possibilité de s’inscrire chez nous, et celle de poursuivre leur cursus dans une de nos universités partenaires.

Nous sommes sur-sollicités par des Bac pro : devenons terre d’expérimentation en nous inspirant d’expériences comme l’école Vaucanson.

Créée avec le soutien de l’Éducation Nationale et de la Région Bretagne, l’Ecole Vaucanson délivre une formation de haut niveau, conçue spécifiquement pour vous, élèves ambitieux et motivés, en section industrielle de BTS, titulaire d’un baccalauréat professionnel. Elle vous offre des conditions adaptées pour obtenir une licence générale (L3) et accéder à des emplois qualifiés et, pourquoi pas, poursuivre vers un Master ou un diplôme d’ingénieur. Vous consoliderez votre savoir-faire métier tout en vous donnant les connaissances et les compétences fondamentales à travers un cursus en apprentissage réalisé par le Conservatoire national des arts et métier de Bretagne. Sachons innover pour mieux être facteur d’ascension sociale.

Nous sommes sur deux pôles et deux régions : faisons de cette richesse un atout pour diversifier notre offre de formation et de recherche, nous positionner comme la première université franco-créolophone des Amériques et prendre toute notre place dans les schémas régionaux de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.

Nous sommes excentrés, loin des méga-universités parisiennes, fédérons-nous entre universités d’outre-mer pour mieux nous faire entendre.

Nous sommes confrontés à un territoire émaillé de TPE,  qui subit un chômage des jeunes de grande ampleur : négocions un contrat souple avec l’Etat et nouons un dialogue plus nourri que jamais avec les entreprises de notre bassin, pour répondre au mieux à leurs demandes.

Nous sommes des territoires aux caractéristiques originales, sur les plans humain, physique, écologique, linguistique, juridique, économique…valorisons ces atouts pour un développement optimal de nos activités de recherche, au service de l’innovation.

Ensemble, relevons ces défis !

 

Mon vœu n°4 est que chacune et chacun des étudiants et des personnels de notre université puissent bénéficier d’un climat serein de travail, et s’engagent à créer ce climat et à le construire sans relâche. Aucun président ne pourra à lui seul garantir cette nécessaire sérénité, gage d’épanouissement, si chaque membre de la communauté universitaire ne milite pacifiquement pour qu’elle existe, s’installe durablement et perdure.

Je souhaite que les instances de débats, de consultation et de décision soient pleinement et régulièrement investies par les élus et les divers responsables et que les actes pris, le soient dans le respect de la bonne gestion et des intérêts collectifs de l’établissement, pour le mieux-être de tous.

Il est possible de prendre du plaisir au travail, tout en accomplissant avec passion et sérieux les missions et les tâches confiées.

 

Mon vœu n°5 est que le silence qui peut parfois être lourd ne soit jamais un signe de résignation, fatalité ou indifférence. Notre institution a besoin de notre audace, comme nos pays ont besoin de l’audace de ses jeunes, une audace qui OSE surmonter les préjugés parfois tenaces entre Guadeloupéens et Martiniquais, les méfiances nées de l’histoire même de notre institution, les règlements de comptes historiques.

Je souhaite que nous prenions le temps de poursuivre et d’approfondir le dialogue entre pôles, entre territoires, que nous ayons à cœur de ne jamais l’interrompre, ni douter de sa nécessité et de ses effets, comme bâtisseur d’un avenir meilleur.

 

5 vœux, comme les cinq doigts d’une main que nous formons et qui nous permettra de continuer à construire ensemble l’excellence de notre établissement.

 

A ce propos qu’il me soit permis de tendre cette main à Mehdi Darlys, ce jeune Guadeloupéen qui nous fait l’honneur de sa présence ici et qui a su fédérer, autour de la thématique de la maman créole, dans un ouvrage intitulé Manman, 43 contributions de personnalités issues de Guadeloupe, de Martinique et de Guyane, dans une synergie et une convergence porteuses d’espoir en notre capacité de creuser nos ressemblances plutôt que nos divergences.

Bravo Mehdi et merci de travailler à forger cette unité…

Soyons nous aussi porteurs de cette solidarité interpolaire, intergénérationnelle, interr-régionale !

 

Aussi, sous  ce double signe de la gratitude et de l’audace, avec toute mon équipe politique et l’ensemble de la direction administrative,  je nous souhaite à tous une excellente année 2016. Ensemble, nous pouvons tout à la fois réparer et construire, innover et consolider, dresser des bilans et nous projeter avec confiance…

 

Ansanm nou pli fo ek sa ka ba nou fos pou gadé douvan nou, san ou bliyé tou a
nou za fè, tou sa nou za rivé mété doubout ek tout sa nou rété pou fè toujou.
Chak bomaten, nou pé jété an zié konsidiré sé té prèmié bomaten lavi asou latè
ek pwan tan nou pwan plézi adan’y. Woulo ba l’UA !

An bel woulo pour l’UA!

 

 

Je demande aux deux vice-présidents de pôles de venir me rejoindre pour sceller notre foi et notre confiance dans l’université des Antilles, organisée autour de deux pôles autonomes, autour de racines profondes et d’ailes grandes ouvertes.

 

Pour conclure, au nom de l’Université des Antilles, je tiens à remercier, pour leur audace :

 

-tous ceux qui ont cru dès le départ, que nous serions définitivement plus forts ensemble que séparés, ceux qui ont fini par y croire, ceux qui se sont mobilisés pour un avenir ambitieux de l’enseignement supérieur et de la recherche dans nos régions, pour une visibilité plus grande de notre institution, pour une gestion moins opaque…

 

-tous les personnels qui ont tenu bon, qui n’ont pas perdu espoir, qui ont travaillé pour que le tangage soit supportable, pour que les plus jeunes d’entre nous, nos étudiants, continuent de bénéficier d’un enseignement et d’un accompagnement de qualité.

 

-l’ensemble de nos partenaires qui se sont spontanément, et de manière très volontaire, mobilisés pour « sauver » une université de qualité, les associations de parents d’élèves, les chefs d’entreprises, les personnes de la société civile qui ont manifesté sans ambiguïté, leur attachement à notre, à leur université.

 

Enfin je formule des remerciements particulièrement appuyés à mon équipe politique et à la direction administrative pour leur solidarité de tous les instants, leur sens de l’abnégation, leur désintéressement, ainsi qu’à tous les étudiants qui nous ont gardé et renouvelé leur confiance.

 

Bonne et heureuse année 2016 !

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