Accueil
Aimé CESAIRE
Frantz FANON
Paulette NARDAL
René MENIL
Edouard GLISSANT
Suzanne CESAIRE
Jean BERNABE
Guy CABORT MASSON
Vincent PLACOLY
Derek WALCOTT
Price MARS
Jacques ROUMAIN
Guy TIROLIEN
Jacques-Stephen ALEXIS
Sonny RUPAIRE
Georges GRATIANT
Marie VIEUX-CHAUVET
Léon-Gontran DAMAS
Firmin ANTENOR
Edouard Jacques MAUNICK
Saint-John PERSE
Maximilien LAROCHE
Aude-Emmanuelle HOAREAU
Georges MAUVOIS
Marcel MANVILLE
Daniel HONORE
Alain ANSELIN
Jacques COURSIL

LES TRAVAUX SUR LE CODE NOIR NE DOIVENT PAS SE PLIER AUX DOGMES

http://www.lemonde.fr/
LES TRAVAUX SUR LE CODE NOIR NE DOIVENT PAS SE PLIER AUX DOGMES

Tout un courant d’opinion prétend interdire l’étude scientifique de l’édit de mars 1685, dit Code noir. Maître de conférences d’histoire du droit à l’université des Antilles, Jean-François Niort vient d’en faire l’expérience à ses dépens. Cet universitaire unanimement reconnu par ses pairs vient de subir des attaques diffamantes et des menaces intolérables de la part de groupuscules guadeloupéens le traitant de « révisionniste et négationniste » et le sommant de « s’en aller ». Faute de pouvoir faire entendre raison à cet obscurantisme haineux, il s’est adressé au MIR France (Mouvement international pour les réparations), où il lui a été opposé une fin de non-recevoir, au prétexte qu’il procéderait à une « reconstruction de l’Histoire ».
 

Cela veut dire en clair que Jean-François Niort a commis la faute impardonnable d’utiliser son impeccable rigueur scientifique pour étudier le texte de l’édit de mars 1685 dans son contexte historique et de lui consacrer deux livres récents.

Identifié au mal absolu

Le MIR France voudrait croire que l’histoire du Code noir a été écrite une fois pour toutes par le philosophe Louis Sala Molins dans un ouvrage publié en 1987, Le Code noir ou le calvaire de Canaan.

Ce livre outrancier est l’objet d’un véritable culte de la part des diffamateurs de Jean-François Niort : ils en ont fait leur bible en affirmant fermement qu’il est « indépassable ».

Louis Sala Molins identifiant le Code noir au mal absolu, ce dogme interdit de faire état des articles de cette loi royale qui reconnaissent l’humanité de l’esclave et lui confèrent des effets juridiques. Or, ces articles existent et chacun peut les voir !

D’ailleurs, avant Jean-François Niort, bien d’autres auteurs éminents – à commencer par Jean Gaudemet, Jean Carbonnier ou Antoine Gisler – ont souligné que dans le Code noir, même si l’esclave est juridiquement traité comme une « chose », il se voit aussi reconnaître dans plusieurs domaines le statut d’un être humain.

Mais le « sala-molinsisme » nie cette évidence. Pour avoir osé lire ce qui figure en toutes lettres dans ce texte historique et juridique qu’est le Code noir, tout en soulignant par ailleurs amplement son caractère odieux, Jean-François Niort a fait l’objet d’un lynchage moral.

Les dévots de Louis Sala Molins prétendent justifier son infaillibilité en invoquant un compte rendu louangeur publié en juin 1987 dans Le Nouvel Observateur par Robert Badinter. Or, celui-ci n’en notait pas moins que l’auteur, emporté par sa démarche passionnelle, avait méconnu « l’intensité et les difficultés du combat mené par l’abbé Grégoire, Condorcet, Brissot et leurs compagnons pour la libération des Noirs ». Il aurait pu ajouter que Louis Sala Molins avait méconnu l’existence dans le Code noir de dispositions reconnaissant l’humanité de l’esclave.

Excessif et passionnel

Il ne l’a pas fait en ces termes, mais le résultat est le même, puisqu’il évoque l’existence d’articles qui « tendent à protéger l’esclave » et voit dans le Code noir « une tentative illusoire du pouvoir royal pour maîtriser les pratiques esclavagistes ». Tentative illusoire peut-être, mais tentative tout de même d’assurer une reconnaissance juridique de l’humanité de l’esclave. Jean-François Niort ne dit pas autre chose, et le compte rendu de Robert Badinter lui donne en définitive raison contre Louis Sala Molins.

Le MIR France affaiblit grandement sa crédibilité en se fiant aveuglément à un auteur qui prétend faire dire au Code noir ce qu’il n’a pas dit. Excessif et passionnel, l’ouvrage de Louis Sala Molins sur le Code noir n’est guère pris en compte par les universitaires.

Parmi les historiens des facultés de droit, il avait fait l’objet des critiques de Philippe Hesse et de Jean Imbert, lequel lui avait consacré une recension très sévère dans la Revue historique de droit français et étranger, soulignant qu’il manquait entièrement de la rigueur indispensable à un travail scientifique.

La cabale odieuse dirigée contre Jean-François Niort vise à lui interdire de mettre en cause la vision de Louis Sala Molins érigée en vérité absolue. C’est la négation de la liberté scientifique de la recherche, laquelle exige que soit secouée la chape de plomb du « sala-molinisme ».

Par Jean-Louis Harouel, professeur d’histoire du droit à l’université Panthéon-Paris-II, président de la section 03 (histoire du droit) du Conseil national des universités (CNU), Jacky Dahomay, agrégé et professeur de philosophie en chaire supérieure à la retraite, ancien membre du Haut Conseil à l’intégration, et Marcel Dorigny, maître de conférences en histoire à l’université Paris-VIII, ancien directeur de la revue « Dix-huitième siècle »

Commentaires

johndow | 11/09/2015 - 21:34 :
Jean-François Niort est victime de ses dogmes. Il voit des ennemis partout et ceux qui le soutiennent sur cette voie scientifique l'encouragent à s'élever dans sa tour d'ivoire universitaire... Se rendant inaccessible à tout débat amical, d'où peut être les diatribes qu'il a suscité ? Les Historiens scientifiques comme lui et Marcel Dorigny qu'il a invité à son colloque Scientifique ont éludé le coté humain de l'histoire durant ce coloque... Les derniers mots de ce colloque ont été prononcés par M. Niort et furent "Trop de mémoire, tue l'Histoire"... Jacky Dahomay, a bégayé quelques mots avant de partir. Plusieurs personnes présentes ont tenté d'intervenir mais le débat sur l'aspect humain dont les réparations de l'esclavage étaient cadenassé par ces deux Historiens scientifiques. Marcel Dorigny m'a interrompu lorsque j'ai posé la question sur l'existence d'une date, éventuelle, à partir de laquelle l'esclavage par les occidentaux serait devenu ségrégationnel. Selon M. Dorigny, cette date n'existe pas. Non content de m'interrompre avant que j'aie fini d'exposer ma question, M. Dorigny s'est lancé dans la même démonstration que celle qu'il venait de faire peu avant... Ne répondant donc pas. Une juriste "de couleur", c'est même énervée quelques instant après, ne parvenant pas à discuter avec ce Monsieur... Tout débat était impossible avec ces Historiens aux ordres qui prétendaient empêcher l'appropriation de l'histoire par ceux qui la vivent dans leur quotidien, par leur approche scientifique et méthodologique du Code Noir. Certes le travail de Jean-François Niort est original et précis, c'est un excellent apport qui sera valorisé peut être un jour. Mais prétextant son approche scientifique, il s'est servi de termes comme des supposés "cotés positifs du Code Noir" qui furent interprété à juste titre comme une provocation par certaines personnes, avant même ce coloque. Cette étincelle de la part de Monsieur Niort était destinée à faire détoner la charge qui n'a pas manqué de venir contre sa personne. Jean-François Niort à fait office de "Canari" dans la mine, il s'est sacrifié avec joie, privilégiant par ses travaux, l'approche du MACTe tout en prétendant ne pas y toucher. Il a apporté son support au vol, par le MACTe de l'appropriation populaire de l'Histoire de l'Esclavage aux Antilles. En centrant le débat sur sa personne, il a empêché qu'on parle de l'esclavage des Natifs Américains dont le nombre serait réduit à 3000 dans une petite réserve à 100km de la Guadeloupe... De leur terrains volés en Guadeloupe, accordés par des traités Ancestraux, il n'est fait nulle mention et grace à Monsieur Niort, il n'en sera pas question avant longtemps... Jean-François Niort, c'est fait le martyr d'une cause impérialiste post-esclavagiste, trop heureux de se rendre utile à la main qui le nourris... On ne peut pas s'étonner de l'agressivité avec laquelle sa vie personnelle à été attaquée... Même si ça a quelque chose d'horrible. On ne peut pas non plus lui reprocher ses travaux minutieux. Ce qui lui est reproché, c'est son choix politique de souscrire au lavage de cerveaux dont nous avons été les témoins. Ce hold up Financier qui a permis d'empêcher la dépense des financements destinés à l'amélioration d'une eau contaminée par le chlordécone (une arme américaine de destruction massive, transformée en produit phytosanitaire) et par l'amiante. , Il s'est montré méprisant envers d'autres Historiens, sous prétexte de la médiocrité de leur méthodologie ou de leur manque de référence Universitaire... Nous parlons d'un environnement Universitaire Antillais, duquel 10 à 20 millions d'Euros a été soustrait. Un scandale financier qui ne laisse pas la place aux vrais chercheurs indépendants d'exister... Monsieur Niort s'est comporté comme un "collabo". Il me semble qu'il ne s'est jamais mouillé contre cette gabegie, et qui bien au contraire à choisi son camps parmi les consensuels d'un système post esclavagiste. Il n'a pas besoin de protection, ni d'amis car il a renié les collègues antillais qui se sont dit outrés par son attitude politique et qui ont cessé de collaboré avec lui. Et moi même qui ait été son ami durant dix ans, j'ai bien compris que je devais subir le même sort, au profit de la protection de ses privilège de Professeurs Scientifique appointé qui ne souffraient pas de critique...

Connexion utilisateur

CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain afin d'éviter les soumissions automatisées spam.

Pages