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LES SALAIRES DE MISÈRE DES OUVRIERS ÉTHIOPIENS D’H&M ET CALVIN KLEIN

LES SALAIRES DE MISÈRE DES OUVRIERS ÉTHIOPIENS D’H&M ET CALVIN KLEIN

Les salariés des usines de vêtements en Ethiopie gagent 23 euros par mois. Ils sont les travailleurs les moins bien payés au monde. Ils ne gagnent même pas un euro par jour. Selon un rapport publié le 7 mai par le Centre Stern pour les affaires et les droits de l’Homme de l’université de New York, les salariés des usines de vêtement en Ethiopie gagnent seulement 26 dollars (23 euros) par mois, ce qui fait d’eux les employés les moins bien payés au monde.

Leur salaire mensuel est en effet bien en deçà de celui des travailleurs au Bangladesh, connu pour ses salaires très bas, qui gagnent 95 dollars par mois. Bien loin derrière le Kenya (207 dollars) et la Chine (326 dollars). Les employés du textile éthiopiens travaillent notamment pour des marques comme Guess, H&M ou encore Calvin Klein.

C’est le gouvernement éthiopien qui a mis en place cette politique. Le pays ambitionne en effet de devenir le principal centre manufacturier d’Afrique. En mettant en avant une main d’œuvre qui travaille pour moins du tiers du salaire des employés du Bangladesh, le pari est en passe d’être réussi pour Addis Abeba qui a déjà attiré de nombreux investisseurs.

Conflits et colère au cœur des usines

Toutefois la réalité en Ethiopie et dans les usines est bien loin d’une "force de travail docile et bon marché" promue par les autorités auprès des investisseurs. Selon le directeur adjoint du centre, cité par Le Monde, "dans leur empressement à créer une marque “made in Ethiopia”, le gouvernement, les marques mondiales et les fabricants étrangers n’ont pas prévu que le salaire de base était tout simplement trop faible pour que les travailleurs puissent en vivre".

Selon le rapport en plus du salaire de misère, de nombreuses tensions sont apparues dans les usines éthiopiennes. De nombreux salariés, pour la plupart des femmes, incapables de vivre avec moins d’un euro par jour, souhaiteraient désormais protester en cessant le travail ou démissionner. Par ailleurs des conflits culturels les opposent aux dirigeants des usines, originaires d’Asie. Dans le parc industriel d’Hawassa (sud), l’un des cinq centres industriels inaugurés par le gouvernement depuis 2004, les entreprises implantées sont chinoises, indiennes et sri-lankaises. Ce centre emploie plus de 25.000 personnes et fabrique des vêtements pour le monde entier.

Diversifier son économie

Grâce à la venue des entrepreneurs asiatiques et au faible coût de la main-d’œuvre, le gouvernement éthiopien espère faire grimper à 30 milliards de dollars les exportations de vêtement, contre 145 millions actuellement. Un objectif qui semble "irréaliste" selon l’étude qui pointe du doigt une productivité médiocre, des grèves à répétitions et un fort turn-over en raison des conditions de travail proposées aux Ethiopiens. Selon les chiffres publiés dans le rapport, sur douze mois, certaines usines ont remplacé l’intégralité de leurs salariés.

Face à cette situation, le centre Stern appelle Addis Abeba à mettre en place un salaire minimum et élaborer une véritable stratégie pour renforcer l’industrie du vêtement. Un marché qui pourrait s’avérer crucial pour ce pays, le deuxième le plus peuplé d’Afrique avec 105 millions d’habitants, qui doit changer son modèle économique s’il veut poursuivre sa croissance. En effet, le pays reste encore largement dépendant de l’agriculture. Un secteur en difficulté, secoué par de nombreuses sécheresses ces dernières années, ce qui a renforcé la pauvreté dans le pays.

 

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