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Les ombres qui pèsent sur la vie de Biya et qui veulent son départ (Jules Anama)

Les ombres qui pèsent sur la vie de Biya et qui veulent son départ (Jules Anama)

Crise anglophone, élections présidentielles du 22 septembre au 7 octobre, Avenir. Les jours sombres du Cameroun se profilent à l’horizon. La mentalité est dans un soulèvement général. La forme de l’état, le système de gouvernance, la génération des vieux, un pays à reconstruire ou du moins à repenser. Le chômage qui frappe la quasi totalité de la jeunesse, le tribalisme...

L’accaparement des ressources de l’état par une minorité, les abus d’autorité vis à vis des citoyens, les bribes du « chassement », les révoltes des enseignants, la révolte des populations dans l’arrière-pays, l’Est, le Sud, le littoral, le Nord, bientôt au cœur de Yaoundé.

De « El Pacho » *  l'étudiant de l'université de Yaoundé II, SOA que j'étais en 2012, à l’activiste politique militant cadre de l’UPC - MANIDEM (Union des Populations du Cameroun - Manifeste National pour l’Instauration de la Démocratie) en 2018. Notre seul objectif : davantage drainer les consciences vers le chassement et la transition politique. 

Le 22 septembre 2017, après un bref séjour à Bamenda (région anglophone), nous assistons à la première manifestion d’envergure qui nous permettra de comprendre plus tard ce que deviendra la situation actuelle. Une crise profonde dont le remède ne pourrait être que la chute de la dictature. Les jeunes, les vieux, filles, femmes, hommes sans exception manifestaient avec à la main comme symbole l’arbre de la paix. 

 

Manifestation de septembre 2017 à Bamenda (Cameroun anglophone)Manifestation de septembre 2017 à Bamenda (Cameroun anglophone)

Le 22 octobre 2017 à Douala, dans l’expression de notre manisfestion nous exprimions notre soutien à nos compatriotes anglophones engagés dans la lutte de revendication des besoins minimum vis à vis de la dictature.

À Yaoundé, nous avons régulièrement apporté notre soutien matériel (eau, nourriture etc.) aux activistes détenus dans le cadre de cette crise. De janvier 2017 au 18 mai 2017 nous nous rendions au tribunal militaire de Yaoundé et à la prison centrale de Nkodingui.

Tribunal militaire de Yaoundé. Soutien en eau et nourriture aux militants détenusTribunal militaire de Yaoundé. Soutien en eau et nourriture aux militants détenus

Les 7 - 15 septembre 2018 à Douala, semaine de commémoration de l’assassinat des héros et martyrs, la marche sportive organisée en symbolique se voit interdite et réprimée par les forces du désordre, à ne pas confondre avec les forces de l’ordre que le Cameroun n’a pas. Police,Gendarmerie, BIR (Bataillon d’Intervention Rapide), militaires, quelques un à la solde du dictateur. Arrestations et intimidations ont été la règle.

Dans la semaine du 20 septembre 2017, la lecture naïve que je m’étais faite de la crise anglophone va perdre son sens lorsque je rencontre pour la première fois une jeune fille qui me dira : “we want secession !“. Cette radicalisation est due au fait de la sourde oreille que joue la dictature au sujet des revendications que posent les anglophones, à savoir : que les textes administratifs soient rédigés à la fois en français et en anglais. Que les magistrats et enseignants affectés dans ces zones sachent s’exprimer au moins dans les deux langues si ce n’est qu’en anglais ; en dehors des exigences que toute la couche basse de la population exige de la dictature : routes, électricité et amélioration des conditions de vie.

Jusqu’ici nous connaissions la femme camerounaise moins concernée par les questions politiques, les questions de revendications. Lorsqu’une jeune femme vous dit en vous regardant droit dans les yeux : “we want sécession !”, c’est que les carottes sont cuites !

L’histoire de la guerre, qui aurait pu être une unité d’enseignement dans les universités camerounaises, et n’existe nulle part dans ce que le gouvernement appelle système éducatif, souligne qu’un groupe d’armée rėgulière ne va jamais gagner une guerre face à un peuple. Quand vous en tuez un, vous avez toute sa famille derrière. À moins d’erradiquer tous les anglophones, le dictateur de Yaoundé ne pourra venir à bout de la guerre qu’il a engagée dans les régions anglophones.

S’étant retrouvés le soir même entre camarades activistes, certains avaient émis qu’il fallait que nous orientions nos énergies ailleurs, car le gouvernement par la répression aurait gain de cause. Ma voix et celles deux autres camarades avait martelé que rien d’autre ne retiendra l’attention des camerounais que la crise anglophone.

Nous en sommes aujourd’hui à deux années consécutives sans rentrées scolaires effectives dans le Nord ouest et le sud ouest du pays. Provoquant un exode massif des populations de ces zones vers le Nigeria voisin. 

Des populations qui fuient les viols, les assassinats, les génocides, les exécutions sommaires commis par la dictature. Malgré cela les rangs de ceux qui ont pris les armes contre elle grossissent chaque jour. La crise anglophone trouvera son issue le jour même de la chute de la dictature. Dans un avenir très proche. 

Marche sportive de Douala en commémoration de la semaine des héros et martyrs, du 7 au 15 septembre.Marche sportive de Douala en commémoration de la semaine des héros et martyrs, du 7 au 15 septembre.

S’agissant des élections, certains partis de l’opposition se sont prėtés à son jeu, tout en n’étant pas naïf qu’au lendemain du 7 octobre la dictature s’autoproclamera vainqueure de la énieme élection présidentielle.

Ces « tintins » (guignols) qui auraient du boycotter cette échéance compte tenu du contexte de crise ont quand même choisi d’y participer espérant se faire de la manne, sont aujourd’hui pris au dépourvu. 15 millions de Francs CFA de budget de campagne électorale attribués par parti pour un pays d’une superficie de 475.000 km2, abritant environ 23 millions d’habitants laisse à croire, soit le Cameroun traverse une crise économique et financière profonde ou alors le dictateur a mis dans sa tête qu’il a le titre foncier du Cameroun, il le vend à qui il veut, et distribue le produit de la vente comme il l’entend et à qui il souhaite. 

Dans les tous prochains jours, à entrevoir que la dictature ne tombe, le Cameroun, du moins les camerounais deviendront mentalement instables et très violents, au point de se manger les uns les autres. Le tribalisme que l’on observe aujourd’hui nourri par le contexte actuel engendrera un pays ingouvernable. 

Fort heureusement, la jeunesse consciente est en mouvement et l’on observe partout dans le pays des gens appeler à la fois au dialogue inclusif, au chassement et à la transition politique. Même si les marches de contestations sont violemment réprimées les gens continueront en grand nombre à descendre dans les rues. Par exemple le 19 juillet 2018 les populations de l’Est et du Sud ont manifesté leur besoin en électricité. Le cardinal Tumi a récemment lancė un appel au dialogue inclusif. 

Le constat clair de la situation actuelle au Cameroun présage le chaos, exactement le même regard qu’on pourrait se faire de mai 1968 en France, ou plus loin, de la révolution française, ce qui en notre sens pourrait être, la lutte des classes, autrement dit la chute de la dictature. La société civile est mobilisée, les solidarités se font de plus en plus à l’unisson. 

 

Raymond, Jules ANAMA.

Marche de Douala du 22 octobre 2017 en soutien au frères et sœurs anglophones. Jules Anama (2ème à partir de la droite)Marche de Douala du 22 octobre 2017 en soutien au frères et sœurs anglophones. Jules Anama (2ème à partir de la droite)


 

Jules Anama (« El Pacho »). Yaoundé le 13 septembre2018Jules Anama (« El Pacho »). Yaoundé le 13 septembre2018

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