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Les Martiniquais et la consultation du 10 janvier 2010

Les Martiniquais et la consultation du 10 janvier 2010

   Plus connue sous le nom de "vote sur l'Article 74", cette consultation est une énième date sombre de notre histoire. Elle a, en effet, vu les Martiniquais rejeter à presque 80% ce qui n'était qu'un tout petit début de commencement d'autonomie. Une poussière d'autonomie...

   Ce qui aurait pu être mieux que rien ! Mieux que le statuquo en tout cas...

   A qui la faute ? A nous toutes et tous mais à des degrés divers bien évidemment. Les premiers coupables de ce désastre sont les assimilationnistes de droite qui ont à nouveau sorti de leur chapeau le tristement fameux "chantage au largage". A les entendre adopter l'Article 74 serait ouvrir la porte à...l'indépendance. Sauf que l'île de St-Barthélémy, pourtant peuplée de Blancs créoles, l'a adopté et n'est toujours pas devenu indépendante que l'on sache. Cette droite a donc ressorti tous les poncifs les plus éculés : les pensions de retraite ne seraient plus versées, le droit à la Sécurité sociale et la CMU seraient supprimés de même que les 40% des fonctionnaires etc... Exactement comme en 1981, lors de l'élection présidentielle qui avait vu Mitterrand triompher en France et Giscard d'Estaing gagner très largement en...Martinique. 

    Mais nos assimilationnistes de gauche, principalement le PPM, n'ont pas été en reste. Alors que ce dernier prône l'autonomie depuis plus d'un demi-siècle, loin de profiter de l'occasion pour faire un pas vers elle, le PPM a tenu un discours alambiqué sur l'Article 74 avant d'appeler ses militants à voter "NON". Et pourquoi ? Parce que son vieil adversaire, le MIM et ses alliés militaient pour l'adoption dudit article. Conclusion : pour des raisons bassement politiciennes le parti de l'Ancien Réservoir de Trénelle a sabordé la possibilité qui était offerte aux Martiniquais de faire quelques pas en direction d'une plus grande responsabilité locale. 

   Mais on ne saurait pointer du doigt uniquement les partis politiques. Les Martiniquais ne sont pas des enfants et quand ils veulent quelque chose, ils se démènent pour pouvoir l'obtenir. Rappelons-nous que la prime de 40% de vie chère, dans les années 50 du siècle dernier, n'était attribué qu'aux fonctionnaires "Békés-France" comme l'ont disait joliment à l'époque à savoir les "Métros" comme on dit sottement de nos jours. Eh bien, les fonctionnaires martiniquais ont fait 4 mois de grève pour contraindre le gouvernement français à l'appliquer aussi aux "fonctionnaires créoles" comme l'on disait à l'époque. Donc quand le Martiniquais veut, IL PEUT !

   Sauf donc à sombrer dans ce populisme béat qui sévit dans une certaine extrême-gauche, il faut avoir le courage de reconnaître que le 10 janvier 2010, les Martiniquais ont rejeté EN TOUTE CONNAISSANCE DE CAUSE l'Article 74 qui leur aurait permis d'avoir un petit début d'autonomie. La faute à qui ? A ce compère-lapinisme qui, s'il fut utile durant la période esclavagiste pour faire face à la scélératesse békée, nous plombe depuis l'Abolition, s'aggravant à compter de 1946 lorsque la colonie Martinique fut transformée en département d'Outre-mer. Or, aucun parti politique ne combat le compère-lapinisme. Cela, par démagogie électoraliste chez les autonomistes. Par populisme d'ultra-gauche. Par lâcheté aussi. 

   Aucun parti, pour s'en tenir à l'actualité immédiate, n'a le courage de dire aux Martiniquais : vous ne pouvez pas avoir rejeté par 80% des voix l'Article 74 et refuser un pass sanitaire qui a été voté par le Parlement français et avalisé par le Conseil constitutionnel français. Vous ne pouvez pas tout le temps avoir le beurre, l'argent du beurre et l'arrière-train de la fermière en supplément.

Commentaires

Tokyo 2021 | 10/01/2022 - 18:37 :
Je ne crois plus à la thèse du pauvre petit Martiniquais au cerveau obstrué par les médias: LES MQUAIS SAVENT PARFAITEMENT CE QU 'ILS FONT; c'est volontairement qu'ils ont rejeté un article qui leur semblait attentatoire à leur petit confort bourgeois auxquels ils sont pathologiquement attachés; Ce confort fait de leurs sales villas ( construites sur terrains agricoles ,évidemment), de grosses cylindrés inutiles dans un si petit pays ,de surconsommation de carburant (40% des dépenses quotidiennes de Mquais sert à acheter du carburant pour les autos !!!!!), de chaines stéréos et de smartphones dernier .cri. D'ailleurs même l'ex "prolétariat" aujourd'hui intégré à la classe moyenne s'est engouffré dans cette surconsommation imbécile .Cette population est si attaché à son consumérisme pathologique qu'elle en redemande: elle continue à demander encore plus de salaires ,de primes , de dotations ou subventions pour continuer à surconsommer. Elle a même trouvé une astuce géniale pour obtenir ces surplus de salaires: "la vie" serait devenue plus chère ici .En fait "LA VIE " N 'EST PAS SI CHERE QUE CA. Si elle l'était vraiment personne ,n'aurait pu se permettre d'acheter tant de grosses voitures allemandes ,tant de Nike ou de rutilants smartphones ,ni financer la constructions de ces villas prétentieuses qui massacrent notre environnement !!!!Proportionnellement ,vu leurs salaires ,un plein d'essence coute plus cher à un Dominicain qu'à un Mquais .Cette surconsommation qui se répand dans toutes les strates de la société prouve que pas mal d'argent circule :"la vie " n'est donc pas si chère que ça même si CERTAINS PRODUITS LE SONT .La "vie chère" est un slogan politique.
Tokyo 2021 | 10/01/2022 - 19:56 :
;
yvleo | 11/01/2022 - 08:52 :
Allez savoir pourquoi le PPM a fait voter NON le 10 janvier 2010. D'abord le OUI aurait constitué une victoire pour Marie-Jeanne, ce que le PPM ne voulait absolument pas. C'était d'ailleurs la seule raison du NON an ba fèy contre le "Chat-en-sac", dixit Darsières, du 7 décembre 2003 (1ère consultation). Ces 2 consultations ont d'ailleurs été obtenues par AMJ, et lui seul. Ensuite, la défaite du OUI étant inéluctable (ce qu'on pourrait sans doute observer aujourd'hui si la question était encore posée), le PPM n'a pas souhaité être du côté des perdants. Depuis le moratoire, le PPM a toujours ralenti les choses par tactique politique, pour éviter que l'autonomie ne tombe dans les bras d'AMJ. Il sait également qu'il n'y aura aucune évolution vers l'autonomie ou autre avec le consentement des Martiniquais (ce qui est souvent rappelé sur ce site). D'ailleurs, les questions ont toujours été alambiquées à souhait, l'objectif étant d'essayer de prendre à revers les Martiniquais. D'où cette rocambolesque double consultation de 2010 où personne n'a finalement compris les questions posées. Maintenant qu'AMJ est hors-jeu et que la voie est libre, le challenge du PPM, plutôt de son patron, sera d'obtenir de nouvelles compétences de l'Etat, qui est en position de grande faiblesse. Ces demandes étaient sur la table du cours du dernier entretien Letchimy-Macron, à Paris. Je ne crois pas que Serge Letchimy soit opposé à l'autonomie même si c'est loin d'être le cas pour le PPM qu'il ne consulte certainement pas pour ces questions. (A l'occasion, il le confesse). Non sans présomption, AMJ a accepté d'affronter directement le peuple par le bulletin de vote (ce qu'il réussit pour ses succès personnels. Plus réaliste, le PPM (école Darsières) a entrepris de contourner le peuple. Homme de tempérament, Serge Letchimy a aujourd'hui un pouvoir inégalé, il est le maître de tout ce qui bouge en Martinique (élus, presse, corporations diverses et variées), et surtout une absence d'opposition et le temps. Il peut en plus compter sur une majorité silencieuse ...morte. Sur fond de crises sanitaires, sociales et par-dessus tout politique, il est avec l'Etat dans un rapport des forces qui lui est particulièrement favorable. Enfin, rien ne prouve que l'article 74 aurait changé quelque chose aux problèmes martiniquais qui relèvent, pour l'essentiel, des domaines de compétences déjà aux mains des élus martiniquais.
yvleo | 11/01/2022 - 09:08 :
Je viens de lire l'intervention ci-dessous sur facebook. Il s'agit bien d'une initiative parlementaire qui s'inscrit dans le droit fil de la pression faite sur Macron. "Alors que la question n’a jamais fait l’objet de débats au sein de l’Assemblée de Martinique, Letchimy a chargé son alliée Manin de présenter un amendement devant les députés français visant à augmenter les pouvoirs du President du Conseil Executif ! Heureusement cet amendement, élaboré dans le dos du Peuple Martiniquais, a été rejeté ! On est loin du peuple et même des autres élus; plus personne ne parle du congrès.

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