Si la plupart des groupes politiques à l’Assemblée ne sont pas hostiles à la création d’une telle commission, les Républicains estiment que ces faits « relèvent de la justice ».
Les députés socialistes, par la voix de leur présidente, Valérie Rabault, vont demander mardi au président de l’Assemblée, Richard Ferrand (LREM), de créer lui-même une commission d’enquête parlementaire sur les abus sexuels dans l’Eglise en France.
Un groupe de personnalités réunissant des religieux, d’ex-ministres, des avocats et des victimes a lancé ce week-end un appel pour une telle commission parlementaire afin de « faire la lumière sur le passé pour éviter qu’il ne se reproduise ». Mme Rabault en est signataire.
La plupart des groupes politiques à l’Assemblée – hormis les Républicains – ne sont pas hostiles au principe d’une telle commission, mais aucun n’était jusqu’alors prêt à utiliser son « droit de tirage » (une fois par session ordinaire) pour obtenir sa création.
« Rassembler le plus largement possible »
Mme Rabault doit écrire mardi au président de l’Assemblée pour lui demander de mettre en place cette commission par ses pouvoirs propres, a indiqué devant la presse un porte-parole des députés PS, Boris Vallaud.« Sur des sujets comme cela, il est toujours utile d’essayer de rassembler le plus largement possible », a-t-il argumenté, citant des précédents aux Etats-Unis et en Australie.
Pour leur part, les députés communistes veulent « que la clarté soit faite » mais ils souhaitent « élargir le champ de cette commission », ce qui permettrait de ne pas « circonscrire la question de la pédophilie à l’Eglise catholique », a indiqué une porte-parole, Elsa Faucillon.
A l’inverse, Christian Jacob, patron des députés LR, juge qu’« on utilise une commission d’enquête parlementaire sur des missions de contrôle » de l’exécutif. Sur les abus sexuels dans l’Eglise, « on n’est clairement pas dans ce cadre » et « ce sont des faits extrêmement graves qui relèvent de la justice », a-t-il déclaré en conférence de presse.