Accueil
Aimé CESAIRE
Frantz FANON
Paulette NARDAL
René MENIL
Edouard GLISSANT
Suzanne CESAIRE
Jean BERNABE
Guy CABORT MASSON
Vincent PLACOLY
Derek WALCOTT
Price MARS
Jacques ROUMAIN
Guy TIROLIEN
Jacques-Stephen ALEXIS
Sonny RUPAIRE
Georges GRATIANT
Marie VIEUX-CHAUVET
Léon-Gontran DAMAS
Firmin ANTENOR
Edouard Jacques MAUNICK
Saint-John PERSE
Maximilien LAROCHE
Aude-Emmanuelle HOAREAU
Georges MAUVOIS
Marcel MANVILLE
Daniel HONORE
Alain ANSELIN
Jacques COURSIL

LES 10 RAISONS POUR LESQUELLES IL NE FAUDRA PAS S'ABSTENIR LE 6 DECEMBRE

LES 10 RAISONS POUR LESQUELLES IL NE FAUDRA PAS S'ABSTENIR LE 6 DECEMBRE

   L'abstentionnisme est une véritable plaie à la Martinique alors même que les campagnes électorales ont toujours été très animées et que les meetings des différents partis drainent souvent des foules conséquentes. L'actuelle campagne électorale ne déroge pas à la règle : la plupart des "grandes" listes parviennent à remplir des halls de sports, voire des stades. Or, le jour du vote, force est de reconnaître que nombre de gens qui ont pourtant activement soutenu tel ou tel candidat ou telle ou telle liste ne se donnent pas la pêine de se déplacer ou décident de leur faire lors d'un éventuel second tour.
 

   Des taux d'abstentions de 40% et plus ne sont pas acceptables s'agissant d'un peuple qui a conquis de haute lutte sa liberté dans un premier temps, puis le droit de vote dans un second temps. Il n'est pas facile de combattre l'abstentionnisme car comment s'opposer à une force d'inertie ? On peut lutter contre une force active, mais lutter contre une force inactive ou inerte relève de l'exploit.
   Malgré tout, voici donc les dix raisons pour lesquelles, il ne faudra pas s'abstenir le 6 décembre :
 
   1. La Collectivité Territoriale sera une réforme capitale. En effet, il faut se garder de la considérer comme la banale addition des compétences des actuels conseils régional et général. Ce sera certes le cas, mais la nouvelle collectivité sera beaucoup plus que cela puisqu'elle sera dirigée par une sorte de "gouvernement" local au sein de laquelle l'opposition ne sera pas représentée. Rien de bien novateur : cela existe en Corse et en Polynésie française depuis des années. Ce "gouvernement" local disposera d'une dotation à hauteur de 1,100 millions d'euros, somme assez considérable compte tenu de l'exigüité de notre territoire et de la faiblesse de notre population. C'est dire qu'avec cet argent, on pourra tout aussi bien faire de grandes choses que le gaspiller dans des projets mal conçus ou irréalistes. On ne saurait donc le mettre entre n'importe quelles mains. Comme le dit avec humour Alfred MARIE-JEANNE : "Fok pa ba moun ki fen séparé manjé, fok pa ba moun ki rafen séparé lajan !".
 
   2. Le système socio-économique actuel est à bout de souffle. 2009 avait été un premier coup de semonce, même si le mouvement a fini par s'enliser dans des revendications contradictoires. Ce mouvement social a en tout cas témoigné du profond malaise dans lequel vit notre peuple et des souffrances que beaucoup de gens endurent au quotidien. Avec un taux de chômage effrayant, une jeunesse en déshérence, des dizaines de milliers d'allocataires du RSA d'un côté et de l'autre, dans la classe privilégiée, une surconsommation et un gaspillage tout aussi effrayants, le système ne peut plus ni durer ni perdurer. Il faut donc changer de modèle et non mettre des pansements sur une jambe de bois. Et cela, très vite ! 
 
   3. Le désengagement progressif de l'Etat. On a tendance à ne pointer du doigt que le seul désengagement financier de l'Etat, bien réel, il est vrai, mais c'est ne pas voir que ledit désengagement concerne à peu près tous les secteurs d'activité. Or, nous n'avons pas encore fait l'apprentissage de la responsabilité et avons toujours eu tendance à compter sur "Maman la France" ou "le Papa Blanc" en cas de problème grave. Ce temps là est fini et bel et bien fini. Il n'y aura pas de retour en arrière. Sans une modification radicale de notre système socio-économique et face au désengagement général de l'Etat, nous courrons à la catastrophe à moyen terme. Plus l'Etat se désengagera, plus il faudra que les Martiniquais, à travers leurs instances politiques__et au premier chef, la CTM__prennent leurs responsabilités quitte parfois à faire des choix douloureux. Rester chez soi le jour du vote et pleurnicher ensuite sur le désengagement de l'Etat n'est pas une solution.

 

   4. Le besoin d'une relance massive. Malgré les chiffres mirobolants du soi-disant PIB de la Martinique (qui, au contraire de l'IDH ou Indice de Développement humain, ne tient aucun compte ni des 22.000 hectares de terres chlordéconées ni du vieillissement accéléré de notre population), jamais la dépendance de notre pays envers l'extérieur n'a été aussi forte. Jamais notre économie n'a été aussi artificielle ! Biberonnée aux transferts financiers franco-européens, elle risque l'asphyxie immédiate en cas de fermeture du robinet. Il est donc irresponsable et surtout criminel envers les générations futures de demeurer dans cet état d'infantilisme. Il faut une relance massive de notre économie dans l'immédiat et ensuite la mise en œuvre progressive d'un changement radical de celle-ci. Autrement dit parer au plus pressé car la catastrophe est proche tout en commençant déjà à réfléchir à quelque chose de nouveau. Le "GRAN SANBLE" propose ainsi un emprunt obligataire de 450 millions d'euros, sur la base du volontariat, réalisé sur les 4 milliards d'épargne martiniquaise qui dorment dans les banques afin d'impulser de grands travaux et dans un second temps, la mise en place d'une Banque de développement. 

 

   5. En finir avec la société de gaspillage. Quand on compare la Barbade, qui vient de fêter ses 49 ans d'indépendance, avec la Martinique, on s'aperçoit que cette dernière vit dans ce qu'on peut appeler une société du gaspillage. Pour ne prendre que ce seul exemple, les dizaines de milliers d'automobiles qui encombrent nos routes chaque jour et causent des embouteillages monstres depuis l'aube jusqu'à tard dans la soirée, sont le témoignage parfait dudit gaspillage. Surconsommation d'hydrocarbures, part importante du budget familial consacré à la voiture, voire aux deux ou trois que compte le foyer, pollution de l'air, stress dans les bouchons quotidiens etc..., tout cela dessine une Martinique étranglée par le dieu Automobile. Or, on ne pourra pas indéfiniment mettre toutes les routes à deux fois deux voies et encore moins à deux fois trois voies. Il nous faut donc changer radicalement notre façon de nous déplacer et si le TCSP (dont la paternité revient à Alfred MARIE-JEANNE comme certains essaient malhonnêtement de le faire oublier) est une première réponse, il est clair que d'autres types de transport, notamment le maritime, devront urgemment être mis en place.

 

   6. Un plan Marshall pour la jeunesse. Outre le fait que notre population vieillit et que le taux de renouvellement des générations n'est plus assuré (nous faisons moins d'enfants par famille que dans l'Hexagone !), nos jeunes fuient la Martinique en plus grand nombre chaque année. Les écoles primaires se vident, les collèges et lycées voient leurs effectifs se rapetisser et l'Université des Antilles est menacée à terme dans son existence. L'émigration, non plus seulement vers la France, a donc repris à un rythme soutenu, et cela en direction du monde entier : Québec, Angleterre, Chine etc...Il faut donc un véritable Plan Marshall pour redonner confiance à notre jeunesse et lui offrir des perspectives intéressantes. Cela peut commencer à se faire dans le cadre du remodelage de notre système socio-économique, remodelage dont nous avons souligné l'urgence. Dans l'immédiat toutefois, détruire l'AFPA, centre qui a formé des dizaines de milliers de jeunes aux métiers de l'artisanat et de l'industrie, comme l'a fait le PPM, est rien moins qu'insulter l'avenir de notre jeunesse.

 

   7. Enrayer la catastrophe démographique annoncée. La Martinique est menacée de dépopulation. Pour le dire concrètement : de passer à près de 400.000 habitants aujourd'hui à 350.000 dans la décennie à venir. Or, il n'est pas réaliste d'envisager que les femmes martiniquaises se remettent à faire trois ou quatre enfants. Quand un pays est menacé démographiquement, la meilleure des solution est l'immigration. Si l'Hexagone a un taux de natalité relativement élevé aujourd'hui, en tout cas plus élevé que ses voisins européens, c'est d'abord parce qu'elle a reçu des millions de Polonais, Italiens, Espagnols et Portugais dans un premier temps, d'Antillais, Guyanais et Réunionnais dans un deuxième temps et d'Africains et d'Arabes dans un troisième temps. Malgré tous les problèmes que posent l'intégration de populations étrangères et les réactions de xénophobie ou de racisme, il n'en demeure pas moins que les économistes de tous bords sont formels : l'immigration est bénéfique à tous points de vue. C'est pourquoi chaque année les Etats-Unis accueillent, selon un système de quota par pays, des dizaines de milliers d'immigrants à qui est donnée la fameuse "green card" qui permet de travailler sur le sol étasunien. Or, la Martinique a le plus faible taux d'immigration de toutes les régions françaises : 3%. Il est clair que nous devront augmenter ce pourcentage pour la survie même de notre peuple. Lors du tremblement de terre de 2010 en Haïti, il aurait fallu que nos politiques montent au créneau pour demander des candidats à l'émigration chez nous. Il faut aussi que nous acceptions des réfugiés syriens. Ne rien faire, refuser de manière butée toute arrivée de gens de l'extérieur, est tout simplement suicidaire à terme. A mins d'accepter ue la Martinique se transforme en un vaste EPAD...

 

   8. Rééquilibrage du territoire. La Martinique est totalement déséquilibrée du point de vue de l'aménagement du territoire puisque l'essentiel des activités économiques et des administrations se concentrent sur un seul espace qui va de Ducos au Sud à schoelcher au Nord avec Fort-de-France comme centre. Plus du tiers de la population y vit et durant la journée, ce sont près des deux tiers de la population qui la fréquente. On imagine la catastrophe si un méga-temblement de terre similaire à celui d'Haïti se produisait entre 9h du matin et 18h. Entre un Nord qui se dépeuple et un Sud qui stagne, la connurbation foyalaise, comme on a pris l'habitude de la nommer, étouffe. Elle est menacé de congestion. Il est donc urgent de repenser l'aménagement du territoire mais sans pour autant imaginer, comme certains élus le font, un développement spécifique pour le Nord ou pour le Sud. La Martinique est un trop petit territoire pour envisager pareille chose. Ce rééquilibrage doit être forcément global.

 

   9. Sauver notre langue et notre culture. Nous avons pris l'habitude de nous gargariser de discours ronflants sur notre "identité culturelle", mais sans avoir jamais pris les mesures radicales qui s'imposent pour enrayer le déclin de celle-ci. Pourtant, il nous suffit d'examiner les politiques culturelles de territoires qui, comment les nôtres, sont menacées dans leur existence même à cause d'un processus d'assimilation à un nation plus grande : Catalogne, Québec, Corse, Pays basque etc...La première chose qui y est défendue et valorisée, c'est la langue car cette dernière est tout simplement la boite noire, le logiciel, de toute culture. Or, la langue créole est aujourd'hui gravement menacée faute d'une politique linguistique sérieuse visant à promouvoir l'accession de celle-ci à l'univers de l'écrit (qui ne se résume pas à la seule littérature). Elle devra trouver sa place, dans le cadre d'un bilinguisme équilibré avec le français, dans l'administration, dans la justice, dans le monde économique etc. Pour ce faire le "GRAN SANBLE" propose la création d'un Office de la Langue créole qui sera chargée d'appliquer cette politique.

 

   10. Collaborer avec la Caraïbe au-delà du culturel et du sportif. Nos relations avec nos voisins de la Caraïbe, hormis chez les pêcheurs de l'extrême-nord et l'extrême sud de la Martinique, se résument à des échanges sportifs ou artistiques. Si cela est important et mérite d'être renforcé, il convient d'aller beaucoup plus loin pour que notre "caribéanité" ne demeure pas un vœu pieux. A quoi sert-il, en effet, d'être membre de l'OECS si nous n'échangeons rien au plan économique avec nos plus proches voisins ? Cela ne sera pas facile étant donné la différence de statut, de système juridique et de système économique entre nous et le reste de l'archipel. C'est même assez difficile à cause de la différence de niveau de vie entre nos populations et les siennes, chose qui, par exemple, plombe notre tourisme. Mais nous pouvons parfaitement identifier des secteurs__et c'est ce que propose le "GRAN SANBLE"__dans lesquels il est possible, dans un premier temps, de ne plus nous cantonner au sportivo-artistique : l'Energie, l'Education et la Santé sont deux d'entre eux.

 

   Le 6 décembre prochain, chaque Martiniquais, chaque Martiniquaise, devra donc faire l'effort de se rendre aux urnes. Contrairement à ce s'imaginent certains abstentionnistes fiers de l'être et qui justifient leur comportement à l'aide du slogan éculé "Tous les politiciens sont pourris !", s'abstenir ne signifie pas du tout être neutre. Ne pas voter pèse lourdement sur les résultats d'un vote, tout autant d'ailleurs que les bulletins blancs ou nuls. Ne pas voter dans beaucoup de cas a comme effet collatéral de favoriser telle liste ou de permettre à telle autre liste dépourvue de programme sérieux d'accéder à un second tour. L'abstentionniste invétéré croit se laver les mains du politique tel Ponce Pilate, mais en réalité, malgré lui, il fait de la politique car comme le dit l'adage "Si vous ne faites pas de politique, la politique s'occupera de vous !"...

Connexion utilisateur

CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain afin d'éviter les soumissions automatisées spam.

Pages