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LEOPOLD II, SAIGNEUR DU CONGO

Par Paty Jean-Marc, http://www.lexpress.fr/
LEOPOLD II, SAIGNEUR DU CONGO

A la fin du siècle dernier, le souverain belge fit du Congo sa propriété privée. Près de 10 millions d'hommes, de femmes et d'enfants en sont morts

Si MM. Mobutu et Kabila ont quelques massacres à leur actif, comparés à Léopold II de Belgique, ce sont des amateurs. Car le monarque, pour se tailler au Congo un empire à la mesure de son ambition, ne recula devant aucun sacrifice, de préférence humain. L'enquête minutieuse que publie le journaliste américain Adam Hochschild, justement sous-titrée «Un holocauste oublié», est bouleversante.

 

Vers la fin des années 1870, l'écho des exploits de l'explorateur «américain» Henry Morton Stanley en Afrique parvient à la cour de Belgique. Ce que retient Léopold, monarque constitutionnel d'un minuscule pays, c'est qu'il y a quelque part des terres «vierges» à conquérir. C'est décidé, il sera le mécène de cet explorateur-journaliste quelque peu bidouilleur et prompt à dégainer sur l'autochtone africain.

 

Pendant cinq ans, de 1885 à 1890, Stanley, que les Africains nomment Boula Matari (Casse-Pierre), ne chômera pas. Sous couvert d' «expéditions civilisatrices», il fonde le long du fleuve Congo une chaîne de comptoirs. Des chefs africains illettrés signent des documents dans lesquels ils reconnaissent au roi la pleine propriété de leurs terres, et s'engagent à lui fournir le personnel nécessaire à l'exploitation et au transport de l'ivoire et du caoutchouc.

 

Viols, incendies de villages, mutilations, fouet, esclavage, nouveau-nés jetés dans les fossés... les fonctionnaires de Léopold ne ménagent pas leur peine. Les Congolais enrôlés dans la «Force publique» ne sont pas mieux traités. Pour obtenir une armée disciplinée et une main-d'oeuvre aussi docile que gratuite, on prenait les épouses et les enfants en otages.

 

Quand les premiers témoignages, accablants, parviennent en Europe et aux Etats-Unis, personne n'y croit et tout le monde s'en fiche. Léopold hurle à la calomnie. Un jeune employé de la compagnie maritime Elder Dempster, Edmund Dene Morel, va devenir son plus grand ennemi. «J'étais tombé, écrit-il, sur une société secrète d'assassins chapeautée par un roi.» Aujourd'hui, Adam Hochschild chiffre à près de 10 millions les victimes de la rapacité royale. Mobutu et Kabila n'ont rien inventé.

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