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LE VRAI VISAGE D'OBAMA, L'AFRO-SAXON

LE VRAI VISAGE D'OBAMA, L'AFRO-SAXON

Les noiristes, négristes et autres afro-centristes, qui avaient porté aux nues Barack Obama au lendemain de son élection, font profil bas aujourd’hui. Ils avaient bruyamment manifesté leur joie en défilant à Sarcelles (France), à Shepherd Bush (Angleterre), à Bamako (Mali), à Rio (Brésil) et à Saint-Anne (Martinique), n’hésitant pas à brandir, à côté du portrait de leur héros, la bannière étoilée, le drapeau yankee.

Les «Noirs» du monde entier venait d’élire «leur» président. A Sarcelles, les manifestants brandirent des pancartes marquées «VIVE OBAMA, NOTRE PRESIDENT!». Mieux: ce président était celui du pays le plus puissant militairement et le plus riche économiquement de la planète. On allait donc voir ce qu’on allait voir! Obama révolutionnerait le monde entier, il installerait la justice partout, il rétablirait les peuples opprimés dans leurs droits et bla-bla-bla.

Ces noiristes infantiles (pardon pour la tautologie!) étaient tellement aveuglés par leur enthousiasme qu’ils ne savaient même plus lire des chiffres. De simples chiffres pourtant:

BARACK OBAMA: 53%      JOHN MAcCAIN: 47%.

D’un côté un homme jeune, beau, intelligent, diplômé (Obama); de l’autre, un vieillard, moche, à moitié sourd, bafouillant ses discours et à peine cultivé (McCain). Or, malgré ses atouts considérables, Obama n’a fait qu’un médiocre 53% des voix, ce qui signifie que près de la moitié des Etasuniens a voté contre lui! Et qu’on ne vienne pas nous dire que sa couleur de peau était un handicap: les médias ont suffisamment insisté sur sa mère blanche, sa grand-mère blanche qui l’a élevé et surtout son accent Nouvelle-Angleterre et pas du tout Harlem. Avant lui, Jessie Jackson et Colin Powell avaient déjà habitué les Etasuniens à des Noirs intelligents, cultivés et beaux. Ils avaient déjà aplani le terrain.

Où veux-je en venir? À ceci: si Obama aurait eu en face de lui un Blanc aussi jeune, aussi beau, aussi intelligent et aussi diplômé que lui, le genre John Kennedy, par exemple, il aurait été écrasé. Battu à plate couture! Donc les tonnes d’articles déversés, après son élection, par la grande presse occidentale visant à démontrer que les États-Unis avaient profondément changé, étaient du pipeau. Du baratin. Obama permettait aux Occidentaux d’avoir bonne conscience à peu de frais. En plus, sa jolie femme ne faisait pas de provocation noiriste: cheveux impeccablement défrisés, tailleur ou robe très occidentaux et pas de boubou. Désormais, les Occidentaux pouvaient se battre la poitrine et dire au Tiers-Monde: «Vous voyez, nous ne sommes pas si racistes que vous le prétendez!».

NOIRS AMERICAINS

Lorsque j’avais osé écrire cela à l’époque, évidemment les noiristes m’étaient tombés dessus à bras raccourcis. Comment osais-je critiquer «leur» président? Un médecin africain installé de longue date en Martinique, que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam, s’était même permis de me clouer au pilori dans une lettre ouverte publiée sur l’Internet. Or quel avait été mon propos exactement? Celui –ci:

  • l’élection d’Obama est une excellente chose pour les Noirs étasuniens et seulement pour les Noirs étasuniens.
  • je suis très content pour eux mais malheureusement, je ne suis pas Noir étasunien
  • le Tiers-Monde n’a rien à attendre d’Obama, dirigeant du pays le plus impérialiste du monde

Deux ans plus tard, je n’enlève pas une virgule à ce que je pensais au lendemain de son élection. Je persiste et signe! S’agissant du sort des Noirs étasuniens, je ne sais pas s’il a été amélioré, tout ce qu’on constate, c’est que la bataille menée par Obama au Congrès pour faire voter une couverture médicale pour 45 millions d’Etasuniens pauvres ne peut que leur être favorable. De toute façon, si j’étais un Noir étasunien, même si Obama ne faisait rien pour améliorer ma situation, j’aurais été pour lui à 200%. Il vaut mieux avoir l’un des siens à la Maison Blanche!

TIERS-MONDE

S’agissant du reste du monde, des non-Etasuniens donc, Africains, Caribéens, Sud-Américains, Arabes, Indiens, Asiatiques et autres, ils ne constatent aucune différence entre la politique d’Obama et celle de Bush, sauf le sourire Colgate du premier et ses belles paroles lénifiantes. Prenons des exemples en partant du plus récent vers le plus ancien :

  • Abdoulaye Wade, président du Sénégal, a vertement tancé les Etats-Unis l’autre jour parce que l’ambassadrice yankee ne cessait de dénoncer la corruption qui sévit dans ce pays. Wade leur a dit en substance: «Ce n’est pas parce que vous nous donnez 500 millions de dollars d’aide que vous devez nous mépriser de la sorte! L’Union européenne et surtout l’Arabie Saoudite nous donnent deux fois plus que vous et pourtant, ils ne nous emmerdent pas! Vous pouvez reprendre votre argent!». Et vlan dans la tronche des noiristes!
     
  • Obama a ordonné dix fois plus d’attaques par «drones» que Bush!!! Les drones ce sont ces avions sans pilote qui bombardent les régions tribales d’Afghanistan et du Pakistan. Bien que bourrés d’électronique, ils se gourent de cibles une fois sur deux et massacrent régulièrement des civils. Une fois, ils ont même tué 125 participants à un banquet de mariage!!! Les Etats-Unis appellent ça des « dégâts collatéraux ».
     
  • Obama avait promis de retirer les soldats US d’Irak, or il n’en a rien fait et ce pays qui a été envahi illégalement par Bush, est plus que jamais à feu et à sang. Près d’1 million de civils irakiens ont déjà perdu la vie dans cette aventure impérialiste. Oui, 1 million! Donc qu’on arrête de nous faire chier avec les 4.000 types des Twin Towers de New-York!
     
  • Obama fait risette au Dalaï-Lama, exactement comme Bush, mais se garde bien de faire pression sur Pékin pour que ce dernier respecte les droits de l’homme au Tibet. Plus facile de tancer Dakar en effet. Il est vrai que les Etats-Unis vivent à crédit grâce à l’achat massif de bons du trésor étasunien par la Chine. 
     
  • On n’a pas entendu Obama sur les massacres de Tamouls au Sri-Lanka ou de Ouigours au Turkestan oriental (colonie chinoise peuplée de turcophones et que les Chinois appellent Xin-Kiang).
     
  • le président démocratiquement élu du Honduras, Zelaya, est renversé par des putschistes d’extrême-droite. Obama se dit «péoccupé».
     
  • Israël bombarde sauvagement le bantoustan de Gaza en décembre 2008, tuant 1.500 Palestiniens, blessant 4.000 autres et détruisant écoles, université, ponts, mosquées et même cimetière. Obama est à nouveau «préoccupé».
     
  • Israël agresse sauvagement une flottille humanitaire apportant des vivres et des médicaments à Gaza, tuant 10 militants pacifistes et blessant 40 autres. Obama est une nouvelle fois «préoccupé».

En fait, toute cette politique est parfaitement normale venant d’un président des Etats-Unis. Ce qui me gêne, c’est qu’on vienne me raconter que c’est «aussi mon président» juste parce qu’il est noir. Non, messieurs, Obama ne l’est pas et ne le sera jamais. C’est un Afro-Saxon, guère différent de ses compatriotes Anglo-Saxons.

Raphaël Confiant

Commentaires

krisbreizh44 | 13/06/2010 - 17:49 :
Il est bien évident que la couleur de l'épiderme ne change rien , de même que ce n'est pas le seul fait d'être une femme qui apporte ou non quelque chose en plus . C'est la discrimination qui est insupportable et elle ne concerne pas que l'épiderme ou le genre . Un énorme travail est à faire pour lutter contre toutes les formes de discriminations et les éradiquer enfin de ce 21ème siècle commençant .
malabo | 05/07/2010 - 00:15 :
Obama n' a pas été élu pour être le président des noirs mais le président de tous les citoyens des Etats Unis d'Amérique. Si dans le cadre des mesures qu'il doit prendre en faveur des plus défavorisés 80% des bénéficiaires sont des noirs ainsi soit il. Obama devra être jugé sur son bilan et si celui-ci est globalement négatif ne pas être réélu.Il faut en effet se battre contre toutes les discriminations quelles quelles soient.

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