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LE VÉRITABLE CRIME DE ROBESPIERRE : AVOIR DÉFIÉ LA TOUTE-PUISSANCE DES RICHES

ParVincent Ortiz
LE VÉRITABLE CRIME DE ROBESPIERRE : AVOIR DÉFIÉ LA TOUTE-PUISSANCE DES RICHES

L’écrivain Mme de Staël, fille du richissime banquier Necker et farouchement hostile à la Révolution française à partir de 1792, écrit à propos de Robespierre : « ses traits étaient ignobles, ses veines d’une couleur verdâtre ». Ce portrait correspond à l’image que l’on se fait généralement de Robespierre : celle d’un pâle sanguinaire, d’un guillotineur cadavérique. Mme de Staël ajoute une précision intéressante : «  Sur l’inégalité des fortunes et des rangs, Robespierre professait les idées les plus absurdes  ». Quelles étaient ces idées ?

 

Declaration des Droits de l' Homme et du citoyen (la monarchie tient les chaines brisees de la tyrannie , le genie de la nation tient le sceptre du pouvoir). Peinture attribue a Jean Jacques Francois Barbier dit l'Aine ( 1738-1826 ), 1789. Huile sur bois. Dim : 0,71 x 0,56m. Paris, Musee Carnavalet.

En 1789, la France est ravagée par une terrible crise sociale ; la ville de Paris compte 70,000 indigents pour 600,000 habitants. La grande Révolution qui a bouleversé le monde contemporain vient tout juste de commencer ; les députés proclament à cor et à cris le triomphe de la « liberté« , et en premier lieu de la liberté économique. L’Assemblée Nationale abolit les corporations, ce qui permet aux propriétaires de fixer librement les salaires de leurs employés et les prix de leurs marchandises ; le prix du pain monte en flèche… Lorsque les travailleurs pauvres protestent, durement frappés par ces lois, on leur impose le silence à coups de fusil. Les rassemblements de travailleurs sont proscrits ; « interdiction est faite aux ouvriers de se coaliser pour enchérir leur travail » (c’est-à-dire défendre leur salaire), précise la loi Le Chapelier de 1791, composante d’un arsenal législatif visant à réprimer les mobilisations ouvrière et paysannes.

Robespierre, le grain de sable dans l’engrenage

AN
L’Assemblée Nationale française. Dessin anonyme.

L’Assemblée Nationale rencontre l’opposition quasiment systématique d’un député assis à la gauche de l’hémicycle. Il s’agit de Robespierre, que l’on surnomme « l’Incorruptible », entouré de ses compagnons jacobins. À chaque fois qu’il prend la parole, c’est pour rappeler aux députés la contradiction entre les Droits de l’Homme qu’ils prétendent défendre et les lois qu’ils mettent en place. L’Assemblée accorde le droit de vote aux citoyens ; mais seulement à condition qu’ils ne soient pas pauvres. « Sois riche à quelque prix que ce soit ou tu ne seras rien dans la cité !  », résume laconiquement Robespierre. Face aux troubles publics, l’Assemblée crée une Garde Nationale chargée de réprimer les protestations ouvrières et paysannes ; elle n’est ouverte qu’aux citoyens assez riches pour acheter leur équipement. « C’est aux castes fortunées que vous voulez transférer la puissance », commente Robespierre ; il ajoute : « on veut diviser la nation en deux classes, dont l’une ne sera armée que pour contenir l’autre  ». Désagréables vérités, difficiles à entendre.

Champ de mars, fusillade
La Garde Nationale ouvrant le feu sur le peuple le 17 juillet 1791. Dessin anonyme.

L’Assemblée Nationale prétend avoir aboli les privilèges et le régime aristocratique ; en réalité, elle a surtout permis aux paysans riches de racheter les terres des nobles, et aux paysans pauvres, privés de droits politiques, de conserver leurs chaînes. Quel est donc ce nouveau régime, qui corrèle le pouvoir d’un homme à sa richesse ? « Le peuple n’a-t-il brisé le joug de l’aristocratie féodale que pour retomber sous le joug de l’aristocratie des riches ? », questionne Robespierre. Il amuse les députés par son intransigeance, puis les irrite. Le journal de Paris rapporte, à propos de la séance du 27 octobre 1789 : « Hier, Robespierre est monté à la tribune. On s’est rapidement aperçu qu’il voulait encore parler en faveur des pauvres, et on lui a coupé la parole ».

Paris en 1793 : « sans-culottes » contre « culottes dorées »

sans-culottes
Les classes populaires parisiennes revendiquaient fièrement l’absence de culotte par-dessus leur pantalon, vêtement aristocratique.

La question question sociale occupe bientôt le devant de la scène, et le droit de propriété devient un enjeu crucial. Les députés défendent dans leur écrasante majorité le droit illimité de propriété. Robespierre dénonce ce droit comme étant « le droit de dépouiller et d’assassiner ses semblables  » ; il ajoute :  »nul homme n’a le droit d’entasser des monceaux de blé à côté de son semblable qui meurt de faim ». Il prône une nécessaire limitation du droit de propriété ; sans quoi, dit-il, il mène tout droit à une justification de l’esclavage : « demandez à ce marchand de chair humaine ce que c’est que la propriété ; il vous dira, en vous montrant ce long navire où il a encaissé et serré des hommes qui paraissent vivants : « voilà mes propriétés, je les ai achetées tant par tête » ». Il réclame la redistribution des richesses, l’abolition de l’esclavage, ainsi que la limitation du droit de propriété. Il estime que celui-ci n’est légitime que dans la mesure où il sert à concrétiser un autre droit plus fondamental : le droit à l’existence. « La première loi sociale », écrit-il, « est celle qui permet à tout être humain d’exister ; toutes les autres lois sont subordonnées à celle-là ». Aux yeux de Robespierre la question de la répartition des richesses n’est pas dissociable de la question de la répartition du pouvoir. C’est pourquoi il prône la mise en place d’une démocratie semi-directe qui permettrait au peuple de contrôler et de révoquer ses élus, ou de voter lui-même directement ses lois sans passer systématiquement par ses représentants.

Robespierre Jacobins
Robespierre au Club des Jacobins.

Les mois passent et le soutien grandit autour de Robespierre. Au Club des Jacobins, qui compte de 100,000 à 200,000 membres, on se presse pour l’écouter. Les revendications égalitaires de Robespierre rencontrent un large écho au sein des classes populaires ; à en croire le député girondin Meillant : «  Robespierre était devenu l’idole de la populace, comme le deviendra tout homme qui, par ses déclamations contre les riches, fera naître dans l’âme du pauvre l’espoir de s’emparer de leurs dépouilles  ».

En parallèle, les tensions sociales explosent ; la pauvreté progresse, le prix du pain augmente, et les sans-culottes réclament la mise en place d’un « Maximum », c’est-à-dire une loi qui fixe le prix du pain à un seuil raisonnable ; l’Assemblée Nationale les ignore. Le ministre de l’intérieur girondin Roland se contente d’un commentaire désarmant : « la seule chose que l’Assemblée puisse se permettre sur les subsistances, c’est de prononcer qu’elle ne doit rien faire ».

C'est ainsi que l'on se venge des traîtres
« C’est ainsi que l’on se venge des traîtres », dessin anonyme datant de 1789, détail.

Dans la rue, les manifestations violentes se multiplient. Les députés girondins, représentants des classes les plus fortunées, commencent à prendre peur. Ils organisent la répression brutale des manifestations, emprisonnent les protestataires et punissent de mort ceux qui défendraient la loi agraire ou « quelque autre loi subversive des propriétés« . « La liberté illimitée du commerce et les baïonnettes pour calmer la faim », résume Robespierre. Il soutient sans réserve ces révoltes. C’est l’une des caractéristiques de son parcours politique : il se trouve constamment du côté des insurrections populaires, ou cherche à les justifier, y compris dans ce qu’elles ont pu avoir de violent ou de cruel – même lorsque par la suite il se brouillera avec la fraction la plus radicale des sans-culottes. Il s’agit, après tout, de la révolte désespérée des «  gens de rien  » contre les «  gens de bien  », la vengeance des «  sans-culottes  » contre les «  culottes dorées  ».

La révolution sociale des robespierristes

Saint-Just
Saint-Just. Il est surnommé par ses ennemis « l’archange de Robespierre », dont il est l’un des amis les plus proches.

Excédés, les sans-culottes finissent par prendre d’assaut l’Assemblée Nationale et par en expulser 31 députés girondins, le 2 juin 1793. Robespierre a désormais assez d’influence sur l’Assemblée pour la contraindre à voter les lois sociales qu’il réclame depuis des mois. Terrifiée par la perspective d’une insurrection, l’Assemblée accepte de voter le Maximum du prix du pain et des denrées de première nécessité, ainsi qu’un relèvement des salaires ; ceux-ci sont augmentés de moitié par rapport à leur valeur de 1790. L’Assemblée vote également la création d’une armée de sans-culottes chargée de surveiller la distribution du pain et l’application du Maximum, ainsi qu’une série de mesures répressives contre ceux qui spéculeraient sur les prix. Saint-Just, un proche de Robespierre, est à l’origine des « Décrets de Ventôse » (février-mars 1794), qu’il a probablement rédigés avec lui. Ces Décrets prévoient la saisie des biens des nobles émigrés et leur redistribution aux citoyens les plus pauvres, après recensement. En mars 1794, une loi dite de « bienfaisance nationale » est votée : elle met en place un système de soins procurés gratuitement à domicile et une retraite pour les travailleurs pauvres à l’âge de 60 ans.

L’abolition des privilèges devient effective, et sous l’impulsion de Saint-Just les terres sont progressivement divisées et redistribuées aux paysans. Le 4 février 1794, l’abolition de l’esclavage est votée ; la Convention déclare hors-la-loi les colons membres d’organisations esclavagistes, et met en place une politique d’emprisonnement systématique à leur égard.

« Le riche était suspect, le peuple constamment délibérant »

Robespierre a pour projet de remplacer « l’économie politique tyrannique » des Girondins par une « économie politique populaire« . En quoi cette dernière consiste-t-elle exactement ? C’est un sujet de controverses sans fin, tant Robespierre n’avait qu’une connaissance limitée en la matière. S’il soutient spontanément, de manière presque affective, les revendications qui lui semblent émaner du « peuple », il n’a en tête aucun projet économique et social précis.

Hébert, chef de file des « exagérés ».

Comme ses contemporains, il est le produit d’un siècle où l’on disserte à n’en plus finir de « droit naturel » et de Constitutions, mais où l’étude des mécanismes économiques et des réalités sociales semble secondaire : la réforme des institutions politiques et la défense de la souveraineté nationale doivent primer toute autre considération. Au point que Robespierre ne sourcille pas lorsqu’il s’agit d’éliminer la faction des « exagérés », l’aile la plus radicale des sans-culottes, en envoyant ses représentants à l’échafaud ; il estime qu’ils favorisent in fine les monarchies coalisées contre la France par la radicalité de leurs revendications sociales, qui fait basculer une part croissante de la population française dans le camp anti-républicain. Peu importe que les « exagérés » constituent la force vive du mouvement populaire, et que leur élimination favorise considérablement « l’aristocratie des riches » que Robespierre voue aux gémonies. Priorité absolue à l’édification d’une République démocratique et souveraine – condition sine qua non du progrès social.

La démocratie ne se résume pas pour Robespierre au suffrage universel mis en place en 1792, qu’il a défendu avec acharnement ; elle implique de donner au peuple un véritable contrôle sur ses représentants et sur les lois. C’est la raison pour laquelle il impose, avec Saint-Just, le vote de la Constitution de juin 1793. Elle prévoit la mise en place d’une démocratie semi-directe, dans laquelle le peuple, réuni en assemblées, aurait notamment le pouvoir de frapper de nullité une loi votée par l’Assemblée Nationale ; cette Constitution n’a jamais été appliquée à cause du contexte de guerre. Dans cette même volonté de concrétiser le pouvoir populaire, Robespierre se fait l’ardent défenseur de la « Commune insurrectionnelle » de Paris, née de l’insurrection du 10 août 1792 menée par les sans-culottes.

Détail de La prise des Tuileries, de Jean Duplessis-Bertaux. L’insurrection du 10 août 1792, qui a conduit à la chute de la monarchie, a débouché sur la mise en place d’une Commune insurrectionnelle à Paris.

Cette Commune, qui fonctionne selon un modèle de démocratie semi-directe, instaure une légalité parallèle à celle de la Convention. Les sans-culottes imposent grâce à cette institution une politique résolument anti-libérale sur le territoire parisien ; ils orientent les mesures de « Terreur » votées à l’Assemblée Nationale contre les « accapareurs » et les « agioteurs » (spéculateurs). Cette union de la Convention montagnarde et de la Commune insurrectionnelle, qui ne se brouille que quelques mois avant la chute de Robespierre, a laissé un souvenir glacial aux classes supérieures. Boissy d’Anglas, figure de proue des « modérés », rapporte : « le riche était suspect, le peuple constamment délibérant« .

La chute de Robespierre : silence aux pauvres

Ces mesures politiques et sociales indisposent la grande bourgeoisie financière et industrielle, et la lèsent parfois. Robespierre le sait plus que tout autre. On peut lire dans ses notes : « quand les intérêts des riches seront-ils confondus avec ceux du peuple ? Jamais ». Malade, Robespierre se retire de Paris pendant quelques semaines. Ses adversaires en profitent pour saboter les réformes sociales qu’il avait imposées, ainsi que les Décrets de Ventôse, qui commençaient à connaître un semblant d’application – un sabotage facilité par l’élimination des « exagérés » par Robespierre lui-même. Lorsqu’il revient à Paris, il comprend qu’il n’en a plus pour longtemps. Il prononce un discours incendiaire à l’Assemblée Nationale puis au Club des Jacobins : « mes mains sont liées, mais je n’ai pas encore un bâillon sur la bouche », déclare-t-il. Il attaque le Comité des Finances, dirigé par l’un de ses ennemis : « la contre-révolution est dans l’administration des finances  », elle a pour but de « fomenter l’agiotagede favoriser les riches créanciers et de ruiner et de désespérer les pauvres ». Le lendemain, 9 Thermidor, il est arrêté par les députés de l’Assemblée Nationale en compagnie de Saint-Just et de ses alliés.

L'arrestation de Robespierre à l'Assemblée Nationale.
« Robespierre à la Convention le 9 Thermidor », tableau de Max Adamo (1860).

Un complot avait été monté par l’aile droite de l’Assemblée et une partie de son extrême-gauche, fruit d’une curieuse alliance de circonstance. L’adhésion à cette conspiration de nombreux élus notoirement hostiles aux mesures sociales de Robespierre (le financier Cambon, à la tête du Comité des Finances, le négociant Lindet à la tête du Comité des Subsistances, Carnot, en charge de la conduite de la guerre…) rassurait l’aile droite ; une partie de l’extrême-gauche l’a rejointe parce qu’elle voyait dans Robespierre, à l’inverse, un frein au mouvement populaire.

Emprisonné, Robespierre est libéré par une insurrection de sans-culottes et emmené à l’Hôtel de Ville ; pendant des heures, Robespierre refuse de les appeler à l’assaut contre l’Assemblée. Tétanisé par la toute-puissance de « l’aristocratie des riches  », il estime que le combat est perdu d’avanceIl avait déclaré la veille, au Club des Jacobins :  »frères et amis, c’est mon testament de mort que vous venez d’entendre. Les ennemis de la République sont tellement puissants que je ne puis me flatter d’échapper longtemps à leurs coups’. Lorsqu’il se décide à signer l’appel à l’insurrection, il est trop tard : Robespierre est de nouveau arrêté. Le 10 Thermidor an II, il est guillotiné en compagnie de Saint-Just et d’une centaine de ses alliés.

10 thermidor
Robespierre, Saint-Just et leurs alliés marchant vers la guillotine. « Le 10 Thermidor », de Jean-Joseph Weerts (1870).

Les « Thermidoriens » révoquent le Maximum, mettent fin aux mesures sociales imposées par Robespierre et Saint-Just, rétablissent le suffrage censitaire. Le prix des aliments monte en flèche ; en 1795, le taux de mortalité double dans Paris par rapport à l’année 1794. Une nouvelle Terreur, une « terreur blanche » est mise en place ; elle a pour fonction d’écraser les insurrections populaires.  Les colons esclavagistes reparaissent au grand jour. Quelques années plus tard, Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage… L’ère du libéralisme triomphant , appuyé par l’Etat, pouvait enfin commencer.

On comprend maintenant quelles étaient ces « idées absurdes » sur « l’inégalité des fortunes et des rangs » qui terrifiaient Mme de Staël. Après avoir guillotiné Robespierre, les Thermidoriens ont bâti sa légende noire ; pour discréditer ses idées, ils ont noirci son action politique en lui attribuant tous les crimes commis sous la Terreur. Il fallait que l’homme qui s’attaquait au pouvoir des riches et à l’inégalité sociale soit transformé en monstre afin qu’il n’ait pas d’imitateurs.

 

Pour aller plus loin :

  • Henri Guillemin, Silence aux pauvres et Robespierre, politique et mystiqueHistorien catholique de gauche, Guillemin replace l’action de Robespierre dans le contexte d’une lutte entre les travailleurs et la nouvelle classe dominante. Les conférences d’Henri Guillemin sur ce sujet sont disponibles sur internet. Excellent conteur, Guillemin ne brille pas toujours par sa rigueur et sa précision lorsqu’il s’intéresse à la Révolution française ; ses analyses à ce sujet sont néanmoins d’une grande pertinence, et il apporte certains détails précieux.
  • Albert Mathiez, La vie chère et le mouvement social sous la Terreur, ainsi que Girondins et Montagnards (chapitre « la politique sociale des robespierristes). Ces textes détaillent lois sociales mises en place par Robespierre et Saint-Just, les limites de leur application et celles qu’ils projetaient de mettre en œuvre. Marxiste, résolument favorable à Robespierre, Albert Mathiez est peut-être celui qui a étudié le plus en profondeur la dimension économique et sociale de l’oeuvre de « l’Incorruptible ». Voir aussi Jean-Paul Bertaud, La Révolution française (chapitres « les décrets de Ventôse », « la bienfaisance nationale » et « l’application de la bienfaisance nationale »), sur le même sujet.
  • Florence Gauthier, Pour le bonheur et pour la liberté et Georges Labica, Robespierre. Ces livres sont consacrés à l’analyse de la pensée politique et sociale de Robespierre. Héritière intellectuelle d’Albert Mathiez, Florence Gauthier met en lumière des aspects souvent ignorés dans l’étude de la Révolution française, comme les événements qui se sont déroulés Outre-Mer ou les principes philosophiques des révolutionnaires et de leurs opposants. Voir aussi ses articles « De Mably à Robespierre : de la critique de l’économie à la critique du politique », « Les colonies dans la Révolution française – le cas Robespierre », ainsi que son entretien pour LVSL : «  »Le droit à l’existence et aux moyens de le conserver » comme « principe régulateur d’une économie politique populaire » ».
  • Jean Jaurès, Histoire socialiste de la Révolution françaiseGigantesque ouvrage – écrit avec un talent littéraire certain -, qui est le premier à s’intéresser en détail à la dimension économique et sociale de la Révolution française (selon les mots de Jean Jaurès, cette oeuvre est le produit d’une triple inspiration : celle de Karl Marx, de Michelet de de Plutarque). Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Jaurès est plutôt critique à l’égard de l’oeuvre sociale de Robespierre, qu’il voit comme abstraite et contradictoire.
  • Eric Hazan, Histoire de la Révolution française. Synthèse critique à l’égard de Robespierre qui s’intéresse aux révolutionnaires les plus radicaux, ceux qui le débordaient sur sa gauche (les Exagérés et les Enragés). Sur les conséquences de l’élimination des « exagérés » par les robespierristes, voir l’article d’Albert Soboul, « le Maximum des salaires parisiens et le 9 Thermidor ».

 

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