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LE MAGNIFIQUE "EVANGILE DE L'HOMME" DE MIGUEL DUPLAN

Léraut
LE MAGNIFIQUE "EVANGILE DE L'HOMME" DE MIGUEL DUPLAN

Lorsque l'on dédie son récit à René de Ceccatty, on sait d'emblée que la beauté va trembler. Flamboyant, « L'Evangile de l'Homme » est un livre qui élève, qui ne met jamais son genou à terre. Miguel Duplan déploie des mots qui font des miracles. Ce récit est un baume au coeur pour les jours ivres de pluie. Plus que cela encore, l'auteur délivre les pans de vie, des vies, en ne laissant rien sur le hasard des routes. Ses délivrances sont des exutoires. Des traits de couleurs, des rides qui osent s'affranchir du jour qui baisse subrepticement. Il n'écrit pas, il conte, il ne conte pas, il chuchote les aléas qui ont risqué les courants d'air sur son cheminement d'orfèvre.

L'homme est grand, le poète installé dans l'aura du verbe qui ose. Il déroule le tapis du majestueux. La Martinique, les fruits gorgés de douleurs esclavagistes, les mères battantes, superbement tenaces, empreintes de ces coutumes qui brisent leurs reins en deux. Bien plus que cela, l'amour incommensurable pour la sienne. L'Homme qui est -il ? Emblème d'une terre où le rude râpait la peau de l'enfant à battre. L'ancien, le grand-père et sa locomotive mythique. Mais dire, c'est peu. Lire, lire cet auteur dont les écrits encensent les fraternités, les belles, les réelles, les confiantes. « En Martinique, se débattant au beau milieu d'un vingtième siècle prédateur, mon grand-père maternel dernier conducteur de locomotive en usine à sucre, était déjà un drôle de personnage. » Attention ! On pénètre dans une trame dont le ciselé est manié avec cette poésie des grandeurs. « Les personnages sont posés comme en éruption, contenus. Je crois que c'est cela l'évidence de la beauté » L'auteur joue avec l'intelligence grammaticale, doué à l'extrême. Arrive en échappée à faire de ce récit le nombre d'Or. Il dévoile l'idiosyncrasie martiniquaise. Fait du devoir de mémoire envers les siens, sa terre-mère, une bible dont on rêve d'apprendre par coeur l'essence même. L'hymne s'épanche. La géographie des coeurs est soudainement vitale. On a soif, on a faim. On voudrait retenir ces entrelacs de saveurs. « La poésie qu'il admirait/Chantait/ Les Îles Sous-Le-Vent / Ô Daniel Thaly…Et/ Célébrait/ La nostalgie des cartes approximatives. Paysages évanescents. Arilles gourmands et flamboyants. » Miguel Duplan est un passeur des intériorités. Il mesure son pays en tendresse, en coupes de sensations vivifiantes, réelles, en bordures traditionnelles. Ici, respire la chaleur, les paroles anciennes, les regards qui résistent au temps et à l'âge dépassé. On aime les courants de ce noble. Les souvenirs qui ressurgissent, signatures de glaise. Plus que tout, l'Homme. « Je crois aux belles histoires à dormir debout, je crois aussi aux fraternités éphémères, je crois aux bruissements des âmes sensibles et aux sortilèges des enfances… » « L'Evangile de l'Homme » est une photo qui ne se fige pas. Miguel Duplan modèle les heures en chant langoureux. Rien ne peut renverser le sablier de ce temps qui honore le sacré de l'instantané. « Ton père avait la précaution/De ne se pointer/ Qu'aux heures des mangers. » Cet Homme parabolique qui perce la page et qui voudrait faire de ses ratures le contre-chant esclavagiste. Ce récit est une mappemonde sentimentale, le bâton du pèlerin qui dessine les contours de la Martinique. Un signe, qui, sous le furtif, est la gravité même de l'éphémère. Il enseigne ce qui ne voit pas. Sous l'écorce de l'Homme se trouve notre humanité à tous. Cet hymne à la matrice originelle, au Pays où s'entrelacent le générationnel, la persévérance, la lucidité est un parchemin d'honneur. Publié par Les majeures Editions La Trace,

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