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LE GRAND LIVRE DE ma commune mon histoire Volume 1

Térez LEOTIN
LE GRAND LIVRE DE ma commune mon histoire Volume 1

   Le grand livre de ma commune mon histoire. Volume 1. Le Sud de la Martinique, de feu Léo Élisabeth et sa fille Cécile Bertin-Élisabeth paru aux Éditions CANOPÉ/ORHIE, vient de paraître. 

   Quel plaisir d’avoir en main cet ouvrage. Il nous conduit au cœur de nos communes, sur les pas de nous-mêmes, à la porte de notre personne. C’est pour cela qu’avant toute chose,  comme tout un chacun,  nous nous sommes empressées de le feuilleter, d’aller vivement parcourir ce qui nous intéressait tous au plus haut point : notre propre  commune.

   Ce n'est pas, disait Brassens le poète troubadour, « un lieu commun que celui de notre  naissance. » C'est vrai, continuait-il « qu’ils sont plaisants, tous ces petits villages, tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités » mais combien  le deviennent-ils davantage, lorsque les historiens changent notre regard étriqué. Eloignent de nous ce chauvinisme qui est une espèce d’égoïsme quelque peu voilé qui nous fait voir « du pays natal jusqu’à en loucher. »

   Les historiens  Léo Élisabeth et sa fille Cécile nous donnent, et nous les en remercions, à nous questionner intelligemment sur le passé, sur les symboles, sur les traditions spécifiques de ces communes que, tout en nous en gaussant, tout en nous vantant  de choses que nous ne maitrisons pas, nous ne connaissions que de manière plutôt superficielle. 

   Ces auteurs nous apprennent à découvrir vraiment les communes et nous donnent les raisons réelles de les aimer, pour ne plus les apercevoir à travers l’étroitesse de vue du simple citoyen chauvin que nous sommes, mais avec un regard critique et constructif où nous pourrons : raconter par exemple, le pèlerinage de la Salette, en argumentant nos dires. Parler de cet instituteur de Rivière-Salée, Louis des Étages, abattu par le gendarme Roquette à Ducos,  le 24 mai 1925. Dire qui était Marc Larcher, dont très peu connaissent son ouvrage : Gérard à travers la Martinique inspiré lui-même d’un texte français. Parler correctement de la fusillade du François. Discourir sur notre existence sans que nous ne soyons comme ces chauvins que Brassens nomme  « imbéciles heureux ». 

   Connaître pour maitriser aussi ce qui est nôtre.  Savoir pour nous réapproprier notre histoire et pouvoir disserter sur elle de manière précise et surtout pour que nos enfants sachent qui nous sommes. 

   Ce livre est un document. Il va de soi que ce serait vraiment dommage que l’on soit moins emballé par  toute la documentation qui se trouve en début du document et qui nous signale en préambule : « qu’ignorer son histoire pose assurément la question de l’existence ou non d’écrits historiques ainsi que de leur diffusion et des idéologies qui président à leur élaboration. Histoire locale, régionale ou universelle, histoire immédiate, sociale, économique, statistique, histoire de l’environnement. »

   Nos auteurs nous montrent que certains historiens ont su fonder leur analyse en tenant compte de la notion de contacts de civilisation, (Afrique, Amérique, Europe), qu’ils ont aussi su faire la différence pour nommer la préhistoire martiniquaise qui correspond chez nous à la période précolombienne dite aussi archéologique et qu’une véritable démarche scientifique a été menée notamment par Jacques Petit-Jean-Roget sur l’étude du système dit de la plantation qu’il appellera,  pour nous différencier des américains, système d’habitation puisque  ce concept est mieux adapté au contexte martiniquais et guadeloupéen. 

   Ces  écrits témoignent aussi du manque de fiabilité historique des propos du Père Labat, à qui il arrivait quelques fois, que les chroniques lui fassent « jongler avec les décennies ». Ce qui pose problème pour leur vérité.

   Dans le chapitre VI intitulé « L’histoire en question ou l’histoire, une question de choix », les auteurs, qui n’ignorent pas non plus « les occultations de l’histoire événementielle » que nous avons connues, soulignent que  « de nos jours, deux préoccupations prédominent : la réappropriation de l’histoire et l’enseignement de cette histoire à tous les niveaux de l’enseignement ». 

   Un lexique des noms propres termine cet ouvrage qui est le premier d’une série de volume sur les communes. Il nous faudra absolument posséder ces richesses dans nos  bibliothèques.

                                                                                                                                                                                                                                Térèz LEOTIN

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