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Le football est coupable de notre décervelage

Thimothée Hervier
Le football est coupable de notre décervelage

   La Coupe du monde de foot va nous emmerder à longueur de journées du 14 juin au 18 juillet. Un long calvaire lié à la futilité de courir après un ballon, la corruption de la FIFA, le chauvinisme des supporteurs et par dessus tout la crétinisation des masses. S’ajoutera cette année le fait que cela se déroule en Russie et que Vladimir Poutine saura en tirer un avantage politique.

   Globalement le foot professionnel ne conteste pas l’ordre établi, il le renforce. Le football n’est jamais innocent, à l’image de nos sociétés et de nos émotions. Il est devenu très tôt un spectacle, lors de la Cup à Londres en 1923, 250 000 spectateurs ­essayèrent d’entrer dans le stade de Wembley. La Coupe du monde de football est un « événement médiatique », un vaste récit collectif qui traverse les frontières sociales et géographiques et ne fait rien pour assurer la paix entre les peuples et la conscientisation des citoyens. Elle exacerbe au contraire les tensions nationalistes et fait oublier l’urgence écologique. Voici quelques remarques tirées de nos posts antérieur sur ce blog :

   Les Indiens Morès en Amazonie jouent aussi au foot. Mais le joueur qui marque change automatiquement d’équipe. Ainsi ceux qui gagnent se dégarnissent et ceux qui perdent se renforcent. Le score s’équilibre de lui-même. Les écologistes rêvent d’un jeu à la manière des Indiens Morès, chacun jouant à la balle à sa façon particulière et de façon locale. Les multinationales, qu’elles soient industrielles ou commerciales, football compris, sont issues de la révolution industrielle et mourront avec l’effondrement de cette civilisation. 

   Quand les politiques cautionnent un foot-spectacle qui a besoin de moyens sécuritaire disproportionnés, cela veut dire que nous quittons le système démocratique pour rentrer dans un processus de manipulation des masses. « Du pain et des jeux » était le mot d’ordre de l’élite d’un empire romain en déliquescence.

   Mondial 2014, près de 40 % des Brésiliens interrogés se disaient opposés à la tenue de l’événement. Les manifestations que n’en finissent pas de traverser tout le pays ont contribué à asseoir l’idée que la Coupe du monde est bien le symbole de la gabegie des deniers de l’Etat. La présidente Dilma Rousseff ne tolérerait pas un blocage des stades : le foot est roi, les politiques s’agenouillent devant lui.

   FIFA en accusation. Arrestation le 27 mai 2015 à l’aube de sept dirigeants de la FIFA pour corruption… Réélection le 29 mai de Joseph Blatter pour un cinquième mandat… démission de Joseph Blatter le 2 juin… Il a fallu une semaine à peine pour faire chuter de son piédestal le tout puissant patron du football mondial, à la tête de la fédération internationale du foot depuis 1998.

   Le règne du fric. Les six partenaires privilégiés de la FIFA, Adidas, Coca Cola, Emirates, Hyundai, Sony et Visa ont permis de mettre en place médiatiquement cette folie footbalistique non pour la vision de petits joueurs qui courent derrière un ballon, mais d’abord pour gonfler leur chiffre d’affaires.

   La complicité des médias ! LE MONDE, autrefois quotidien de référence, commet un édito débile : « Le Brésil a gagné « sa » Coupe du monde de football. La compétition s’est déroulée sans accroc… Cette compétition est un rare moment d’intelligence et d’émotion partagées…. Si le futebol fait partie de l’identité nationale brésilienne, alors il voisine avec une industrie et une agriculture des plus performantes – de l’aérospatiale à l’agroalimentaire de demain…. » Pourtant cet édito avoue l’essentiel en une simple phrase : « Sur le strict plan financier, un pays ne gagne jamais à l’organisation d’un pareil événement, qui reste un investissement sans lendemain, largement à perte. »

   Notre conclusion : Si les supporters du foot mettaient autant d’enthousiasme que les pantins médiatisés de la FIFA pour essayer d’agir contre les émissions de gaz à effet de serre, la fonte des glaciers pourrait peut-être s’enrayer…

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